Françoise Nyssen, ministre de la Culture, a dévoilé hier les détails « anti-fake news » aux éditeurs de presse. Les fake news touchent majoritairement les jeunes, dans une tranche d’âge de 16 à 25 ans. Mais pourquoi ces jeunes sont-ils les premières victimes de ces fake news ?
L’ère numérique
La loi « anti-fake news » a pour mission de renouveler le lourd arsenal juridique qui existe pour protéger les personnes des fausses informations. Cette loi a aussi pour objectif de l’adapter à l’ère numérique. Le texte modifiera la grande loi de juillet 1881 qui encadre le droit de la presse et qui reconnaissait déjà le concept de « fausse nouvelle ». Deux types de plateformes sont ciblées par cette évolution de la loi : « le numérique au sens large » comme les réseaux sociaux, et les plateformes de vidéos comme YouTube, ainsi que les médias étrangers, comme RT (Russia Today) ou Sputnik (agence de presse multimédia russe).
L’enjeu de la loi « anti-fake news » : la désinformation des jeunes
Une étude Reuters Institute for the study of Journalism nous dit que pour 28% des 18-24 ans à travers le monde, Facebook est la principale, voire la seule source d’informations. Or c’est principalement sur les réseaux sociaux, où les informations sont largement partagées sans êtres vérifiées, que les fake news sont communiquées. De plus en plus de chaînes Youtube se spécialisent dans la diffusion régulière voire quotidienne de ces fake news. C’est le cas d’une chaîne intitulée TopduTop, qui publie régulièrement des vidéos à caractère mystique parfois. L’une d’entre elles était intitulé « 4 choses que la NASA vous cache ».
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Plus encore, selon une étude de 2016 de l’Université de Stanford, réalisée sur 7804 adolescents américains, 82% d’entre eux ne savent pas faire la différence entre un texte publicitaire marqué comme «contenu sponsorisé», et un article d’enquête provenant du même site. Une étude de l’organisme Common Sense Media réalisée sur 900 enfants âgés de 10 à 18 ans nous dit que 31% ont relayé une fake news durant les six derniers mois. Plus dérangeant encore, selon cette étude, 39% des enquêtés préfèrent s’informer uniquement sur Facebook, Twitter ou YouTube.
Ces chiffres alarmants illustrent à quel point les fake news sont un danger en premier lieu pour les jeunes, d’une tranche d’âge assez large (de 10 à 25 ans).