Délinquance, pauvreté, chômage, règlements de comptes, les “quartiers nord” de Marseille ont souvent mauvaise presse. Ils sont d’ailleurs quasiment absents de la carte de la ville distribuée aux touristes.
L’histoire des “quartiers nord”
Pour comprendre la réputation des “quartiers nord” de Marseille, il faut s’intéresser à leur histoire.
Les “quartiers nord” ont été construits pour reloger rapidement les populations du centre-ville bombardé pendant la Seconde Guerre mondiale. Les HLM des “quartiers nord” ont donc été construits en urgence et à moindres coûts.
Quelques années plus tard, ce sont les rapatriés d’Algérie que l’on a envoyés dans ces mêmes “quartiers nord”, ainsi que les populations immigrées.
Ces quartiers ont longtemps été marqués par des politiques urbaines défavorables, des décennies de négligence et d’exclusion sociale. Durant les périodes de déclin économique, ils ont été les premiers à en ressentir les effets, avec un chômage croissant, une détérioration des infrastructures et des conditions de vie précaires.
Trafic de drogue et criminalité
Lorsque l’on entend parler des “quartiers nord” de Marseille, c’est principalement pour ses règlements de comptes.
L’année dernière, Marseille enregistrait un triste record : 49 personnes assassinées en lien avec le trafic de stupéfiants. Avec pas moins de 120 points de deal, les “quartiers nord” de Marseille sont un haut lieu du trafic de drogue. Le dernier bilan des opérations place nette XXL à Marseille en témoigne : 479 kilos de cannabis saisis, et plus de 2 700 000 €.
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Aujourd’hui en 2024, le site Numbeo.com positionne Marseille comme la 2ème ville la plus dangereuse d’Europe après Bradford au Royaume-Uni.
Depuis le début de l’année, sept personnes ont perdu la vie dans les règlements de comptes à Marseille.
Pauvreté et chômage
Si les quartiers nord de Marseille ont mauvaise réputation, c’est aussi pour leurs niveaux de pauvreté et de chômage plus élevés que la moyenne.
Selon l’Insee, cinq arrondissements de Marseille figurent parmi les communes les plus pauvres de France métropolitaine, dont le 15ème et le 14ème arrondissement, qui avec le 16ème arrondissement sont réunis sous l’appellation “Quartiers nord”.
Le taux de chômage y est très fort, de 19 à 27% selon les endroits. 40% pour la cité de la Castellane et jusqu’à 50% pour les jeunes du 14e arrondissement. Sur les 350 000 habitants qui composent les quartiers nord, 200 000 sont issus d’un quartier prioritaire.
Représentation violente et délabrée
Les multiples reportages télévisés ou film réalisé dans les “quartiers nord” de Marseille n’améliorent pas leur réputation. Ils sont représentés comme ces « quartiers chauds », des « hauts lieux de la délinquance », des « plaques tournantes du trafic de drogue », où les « jeunes des cités » imposent leur loi. On y montre les aspects négatifs tels que la pauvreté, la criminalité et l’insécurité.
Les “quartiers nord” de Marseille sont présentés aussi comme des zones de délabrement urbain, avec des images de bâtiments délabrés, de rues sales et de graffiti. Cette représentation renforce l’idée de quartiers marginalisés et abandonnés par les autorités.
Le film « Bac Nord » sorti en 2021, a d’ailleurs créé une polémique en étant accusé de propager une vision extrémiste des « quartiers nord » de Marseille.