Alors que l’UEFA devait officialiser la réforme de la Ligue des Champions ce Lundi 19 avril, 12 des plus grands clubs européens ont annoncé la création d’une nouvelle compétition, concurrente directe de la Ligue des Champions.
C’est un véritable coup de tonnerre dans le monde du football. Douze grands clubs ont annoncé la création de leur propre compétition, la Super Ligue. Cette compétition viendrait directement concurrencer la Champions League, qui serait privée de ces clubs en question. Elle pourrait débuter en 2022.
Une compétition pensée il y a des années
Tout commence en 1998, quand la société Media Partners évoque le fait de retirer les meilleures équipe de la Ligue des Champions pour les regrouper dans une compétition à part entière. L’idée n’a pas abouti à l’époque mais cela avait conduit à une réforme de la C1. La compétition avait notamment permis aux grands championnats européens d’avoir trois voire quatre clubs qualifiés au lieu de deux.
Dans un contexte de crise économique dû à la pandémie, les clubs européens se sont donc coordonnés pour annoncer la création de cette Super Ligue, qui pourrait débuter « aussitôt que possible ».
Ce que l’on sait de cette Super Ligue
C’est l’Angleterre qui compte le plus de clubs présents pour cette compétition avec 6 clubs. Arsenal, Manchester United, Manchester City, Chelsea, Tottenham et Liverpool sont de la partie.
Barcelone, le Real Madrid et l’Atletico de Madrid constituent le trio espagnol.
En Italie, on compte la Juventus de Turin ainsi que les deux Milan.
La France et l’Allemagne sont les deux grands absents de ce rendez-vous, le PSG et le Bayern de Munich ayant décliné la proposition de participer à cette compétition.
Selon ses fondateurs, il y aurait 20 clubs pour cette compétition. Les 12 membres fondateurs plus 8 autres clubs qui bénéficieraient d’invitations « à travers un système basé sur leur performance de la saison précédente. » Cela se déroulerait comme une saison régulière, débutant au mois d’août pour se finir en mai. Le Président de la compétition n’est autre que Florentino Perez, le Président du Real Madrid.
Plusieurs milliards d’euros déjà en jeu
Dans le communiqué annonçant la création de cette Super Ligue, il est annoncé qu’« en contrepartie de leur engagement, les clubs fondateurs recevront un versement en une fois de l’ordre de 3,5 milliards d’euros destinés uniquement à des investissements en infrastructures et compenser l’impact de la crise de la Covid-19 ». Cela fait presque 400 millions par club, soit quatre fois plus que ce que le gagnant de la Champions League a remporté en 2020.
Concernant le financement d’une telle compétition, c’est encore un peu flou. Selon le média britannique Sky Sports et le New York Times, c’est la plus grande banque américaine JPMorgan qui participerait au projet. La banque n’a encore rien confirmé.
De très vives réactions
Pour l’UEFA, qui devait officialiser la réforme de la C1 ce lundi, il s’agit d’une véritable trahison. Si la compétition voyait bien le jour, l’UEFA perdrait grandement en audience avec tous ces grands clubs aux abonnés absents. Elle serait peut-être même contrainte de rembourser une partie des droits télévisés que l’organisation touche pour diffuser les matchs. Cela pénaliserait également les petits clubs des pays moins connus pour leur football. Ces derniers comptent beaucoup sur les rencontres avec des grands clubs pour gagner en droits télévisés.
L’UEFA a donc menacé d’exclure les équipes dissidentes de toute « compétition au niveau national, européen ou mondial ». Cela pénaliserait les joueurs, dont le choix ne dépend pas de leur volonté, si ces menaces étaient mises à exécution. Les joueurs des 12 clubs seraient privés de compétition internationale.
En revanche, L’UEFA a remercié les clubs des autres pays « en particulier les clubs français et allemands, qui ont refusé de s’engager sur cette voie ».
Cette annonce a aussi été critiquée par un nombre important de joueurs, de supporters et même de championnats, comme la Premier League, division 1 anglaise ou la Serie A, son homologue italien.
La FIFA a, elle aussi, désapprouvé cette « Ligue européenne fermée et dissidente hors des structures du football ». La fédération a tout de même appelé au calme, invitant toutes les parties au dialogue « constructif et équilibré ».
Les réactions sont aussi politiques, avec l’Élysée qui parle d’un projet « menaçant le principe de solidarité et le mérite sportif ». La Ministre déléguée au Sports Roxane Maracineanu a dénoncé un « club VIP de quelques puissants ».
Le Premier Ministre anglais Boris Johnson a lui aussi réagi. Cela serait « très dommageable pour le football […] Cela frapperait en plein cœur notre football national et susciterait l’inquiétude des fans à travers le pays ».