Ce mardi 14 février à 21h, pendant que les amoureux fêteront la Saint-Valentin, le PSG recevra le FC Barcelone au Parc des princes pour le match le plus important de sa saison. Un huitième de finale aller aux allures de revanche pour les joueurs parisiens. Ces derniers restent sur trois revers face au Barça. Et une revanche aussi pour Unai Emery, défait à 22 reprises en 23 rencontres disputées contre les catalans.
C’est un ogre, que dire, une montagne infranchissable qui attend le Paris Saint-Germain en huitièmes de finale de la Champions League. Deuxièmes de leur poule derrière Arsenal, les coéquipiers de Blaise Matuidi ont hérité d’un gros morceau en la présence du FC Barcelone, cinq fois vainqueur de la compétition. Cette rencontre de prestige commence à devenir une habitude. En effet, les Blaugranas et Parisiens se sont affrontés à 6 reprises lors des 4 dernières années, pour seulement deux victoires françaises.
Le champion de France en titre n’a donc pas les faveurs des pronostics. Mais il espère enfin franchir le fameux cap des 1/4 de finale, qui se refuse au club depuis l’arrivée de Qatar Sports Investments en 2011. Le président Nasser Al-Khelaifi l’a répété à plusieurs reprises: « L’objectif est de faire mieux que la saison dernière en atteignant le dernier carré ». Une prouesse qui devra donc passer par un exploit face aux hommes de Luis Enrique, bourreaux du PSG en 2013 et 2015.
Unai Emery plutôt que Laurent Blanc
Dans cet objectif, Paris a pris des mesures drastiques. A savoir un mercato estival coûteux, et l’arrivée d’un certain Unai Emery en lieu et place de Laurent Blanc. Malgré ses 11 trophées glanés avec le club de la capitale, l’ancien joueur de l’équipe de France a visiblement payé l’élimination en quarts de finale de la C1 contre Manchester City la saison dernière.
Pour le remplacer, les dirigeants qataris n’ont pas fait dans la demi-mesure. Ils ont sollicité Emery, un entraîneur expérimenté et respecté sur le plan européen. Arrivé en 2013 à Séville, l’espagnol a réalisé un exploit historique. Il a remporté l’Europa League trois fois consécutivement (2014, 2015, 2016). Toujours bien placé en Liga derrière le trio Barça – Real – Atletico, le natif de Fontarrabie a su faire basculer le club andalou dans une autre dimension, celle des grands d’Europe.
Un mercato estival décevant
Arrivé à Paris avec le plein de confiance et un crédit illimité de la part de ses dirigeants, Emery a tout de suite plaidé en faveur d’un recrutement intelligent. Ainsi, Hatem ben Harfa, Jesé Rodriguez, Thomas Meunier ou encore Grégory Krychowiak, ancien protégé du coach parisien à Séville, ont posé leur valise au centre d’entraînement Ooredoo. Une myriade d’éléments offensifs talentueux sont donc venus s’ajouter aux Cavani, Di Maria, Lucas, et autre Pastore. Par ailleurs, Zlatan, Digne, Stambouli et Van der Wiel n’ont pas été retenus.
Des choix forts, et un effectif susceptible de faire frémir les principaux rivaux du PSG, peu nombreux en Ligue 1, mais bien plus redoutables en Ligue des Champions. Sûr de son coup, le président Nasser a donné toutes les cartes à l’entraîneur espagnol. Mais malgré ses méthodes sévillanes et un management efficace, il n’a pas donné satisfaction au cours des premiers mois.
Rapidement devancé en championnat par Monaco et Nice, le Paris Saint-Germain a longtemps peiné, pratiquant un jeu trop rarement efficace. Si les dernières semaines ont donné plus de satisfaction, la majorité des supporters parisiens a longtemps regretté le coaching de Laurent Blanc.
Malgré une deuxième place en Ligue 1 à trois points de Monaco et des parcours convaincants en Coupe, tous les signaux ne sont pas encore au vert. C’est une évidence, le Unai Emery de Paris n’est pas celui de Séville. Incapable de battre Monaco, Arsenal, ou Nice, l’entraîneur parisien n’a triomphé dans aucun de ses trois plus gros tests. Ben Arfa cire le banc, Krychowiak a déçu, Jesé est déjà parti… Autrement dit, le constat est clair. Sans un Cavani exceptionnel, auteur de 33 buts toutes compétitions confondues, le PSG d’Emery n’en serait pas au même stade à la mi-février.
« C’est un processus qui nécessite du temps et du travail »
Mais l’ancien entraîneur de Valence et du Spartak Moscou a des ressources. Il voit les choses en grand pour le Paris Saint-Germain. Et ce projet doit s’inscrire dans la durée. « Je veux grandir, le PSG veut grandir. C’est un processus qui nécessite du temps et du travail. Il faut surmonter les difficultés. Et le match de demain sera une bonne difficulté à surmonter » , a-t-il affirmé en conférence de presse d’avant match.
Critiqué de toutes parts, l’entraineur espagnol a su reprendre les choses en main lors du mercato hivernal. L’arrivée de Julian Draxler en provenance de Wolfsburg a fait un bien fou au PSG. Le club est en effet invaincu en 2017 avec 10 victoires pour un match nul. Fidèle à son 4-3-3 mené au milieu de terrain par Matuidi, Motta et Verratti, Unai Emery est parvenu à recréer une dynamique positive en quelques semaines. Histoire de mieux aborder au mieux la rencontre décisive face au club qu’il aime le plus détester : le FC Barcelone.
Dans une telle situation, il serait même légitime de parler de malédiction. Après 10 années passées en Espagne et 23 rencontres disputées face aux catalans, Emery n’en a remporté qu’une seule.
Invincible le Barça ?
La double confrontation face au Barça sonnera donc comme l’heure de vérité pour Unai Emery et ses joueurs. Les dirigeants de QSI sauront s’ils ont eu raison de placer toute leur confiance en un seul homme, décrit comme LE spécialiste des grands rendez-vous européens. Face à Messi, Suarez et Neymar, la tâche s’annonce rude, mais pas irréalisable. En effet, Barcelone connaît lui aussi une année en demi-teinte. Devancés par le Real Madrid en championnat, les hommes de Luis Enrique voudront réaliser une belle deuxième partie de saison. Le choc s’annonce passionnant !
Emilien Diaz