Alexandre Benalla a été réentendu au Sénat ce lundi 21 janvier. Questionné sur différents sujets, l’ex-chef de cabinet a laissé des zones d’ombre dans certaines de ses réponses. Que faut-il tout de même retenir ?
Alexandre Benalla s’est montré avare en détails lors de sa seconde audition sénatoriale. À tel point que le climat s’est régulièrement tendu entre l’ancien conseiller de l’Élysée et Philippe Bas, le président de la commission des Lois constitutionnelles du Sénat, exaspéré du peu de réponses précises données par l’interrogé. Et pourtant, durant les deux heures d’audience, Benalla est lui resté très serein, comme à son habitude.
Oui, Alexandre Benalla s’est bien servi de ses passeports diplomatiques depuis son licenciement en juillet 2018. « 23 fois » a-t-il précisé. Et ce, « uniquement pour donner [son] identité ». L’ex-chargé de mission n’aurait donc pas joui de privilèges ou d’avantages en particulier si ce n’est « à deux reprises du fast-track » qui permet d’embarquer plus rapidement dans les avions. Alors qu’il avait affirmé avoir rendu ses passeports fin août lors de sa première audition le 19 septembre dernier, Benalla a révélé aujourd’hui qu’un employé de l’Élysée les lui avait rendus en octobre sans pour autant spécifier son identité.
Quel usage du téléphone Teorem ?
Concernant la possession d’un téléphone chiffré Teorem, Alexandre Benalla a expliqué aux sénateurs ne pas l’avoir utilisé. « Je [n’avais] pas connaissance que je l’avais gardé » se justifie-t-il. Ce serait « en faisant un inventaire complet » au cours d’un déménagement le 22 novembre qu’il se serait aperçu que le téléphone était encore en sa possession. Le dernier usage de l’appareil remonterait à juillet 2018.
Benalla a donné bien mois d’informations quant à son voyage début décembre au Tchad, précédant la venue d’Emmanuel Macron. L’ancien conseiller du chef de l’État aurait prévenu certains membres de l’équipe de la présidence mais seulement « a posteriori ». Une marque de courtoisie afin de ne pas créer trop de « confusions » et mettre « un minimum au courant » l’Élysée. Là aussi, aucun nom n’a été dévoilé.
Enfin, à propos de l’obligation de saisir la commission de déontologie pour pouvoir travailler dans le privé (puisque anciennement conseiller du président), Alexandre Benalla a avoué ne pas avoir fait la démarche. Mais selon lui, son avocate s’en occupe.
Mis en examen pour « usage public et sans droit d’un document justificatif d’une qualité professionnelle », Benalla s’est souvent limité dans le développement de ses réponses afin que certains de ces propos ne lui soient pas reprochés par la justice durant la mission à venir.