Cinquante ans après, le souvenir de mai 1968 reste entretenu avec force. Retour sur le plus important mouvement social de l’histoire qui a marqué la France.
Un contexte historique compliqué
Dans les années 1960, la France sort des Trente Glorieuses, période de prospérité économique. Cependant, cela ne profite pas à tous. Le pays compte, en 1968, plus de 500 000 chômeurs et deux millions de travailleurs sont payés au SMIC (salaire minimum obligatoire). De plus, les campagnes et provinces se sentent délaissées face à l’émergence des grandes villes.
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Les revendications
Dans la rue, les étudiants se retrouvent avec les ouvriers mais aussi avec les travailleurs en grève. Ce sont donc tous les milieux professionnels qui se rebellent face au pouvoir. Le 13 mai débute une grève générale : le pays est paralysé pendant plusieurs semaines. Mais cette mobilisation dans la rue a été majoritairement marqué par les étudiants. À Nanterre, mené par Daniel Cohn-Bendit, ils revendiquent une libéralisation des moeurs. Ce soulèvement va inspirer les autres universités françaises partout dans le pays qui vont rejoindre le mouvement social.
Les grévistes, tous réunis, souhaitent également via cette vague contestataire :
- dénoncer la violence de l’État qui, selon eux, réprimande le peuple;
- inventer une nouvelle université qui serait critique et populaire;
- renouveler le système éducatif;
- associer le mouvement ouvrier aux grévistes et aux étudiants;
- supprimer la bureaucratie, qui est l’influence de l’Administration;
- dénoncer les manoeuvres politiques et syndicales;
- critiquer le système capitaliste;
- libérer la créativité, les jeunes souhaitent avoir plus de médias, d’activités, de musiques qui les concernent eux et non pas leurs ainés.;
- supprimer les cadres sociaux bourgeois qui écrasent le peuple.
Le pouvoir lutte mais plusieurs semaines après le début de la mobilisation, Charles de Gaulle dissout l’Assemblée Nationale et organise des élections législatives. C’est la droite qui l’emporte avec 293 sièges sur 487 : le pouvoir du président est réaffirmé.
Vers une commémoration de mai 1968 ?
L’État réfléchit à des commémorations en lien avec le mouvement social. L’idée serait de célébrer cet événement français mais aussi tout ce qui s’est passé cette année là partout dans le monde comme le Printemps de Prague en Tchécoslovaquie, le massacre de Tlatelolco par l’armée mexicaine à Mexico, ou encore les énormes manifestations aux Etats-Unis pour les droits civiques après la mort de Martin Luther King.
En tout cas ce qui est sûr, c’est que ce mois de mai 1968 restera dans les mémoires de tous les français pendant encore longtemps.