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Quel avenir pour Oscar Pistorius ?

Le procès d’Oscar Pistorius reprend ce jeudi matin après un mois d’interruption. Il avait démarré en mars 2014, devant les caméras du monde entier. Le verdict pour l’athlète handisport est proche.

Le moment est venu pour Oscar Pistorius. Il va savoir incessamment sous peu quelle peine va lui infliger la justice sud-africaine, pour avoir tué sa petite amie, Reeva Steenkamp, dans la nuit de la Saint-Valentin en 2013. L’athlète sud-africain est passible de prison à perpétuité. Mais dès aujourd’hui la parole est à la défense avec la plaidoirie et également le réquisitoire.

Oscar Pistorius et Reeva, peu après leur rencontre fin 2012

Oscar Pistorius et Reeva, peu après leur rencontre fin 2012

C’est la juge, Thokozile Masipa, qui va déterminer le sort d’Oscar Pistorius. À elle de juger si l’homme de 23 ans a volontairement tiré sur sa compagne, ou si, comme il le précise, il s’agit d’un terrible accident, une légitime défense d’un homme qui pensait qu’un voleur s’était introduit à son domicile. La seule chose dont la juge est certaine, c’est qu’il y a eu une mort. Et l’accusation n’entend que cela et affirme qu’une violente dispute suite à une crise de jalousie serait la raison des coups de feux.

La juge Masipa se retrouve face à deux situations. Soit, elle condamne Oscar Pistorius, et l’envoi derrière les barreaux à vie – perpétuité avec 25 années de sureté en prison -, soit, elle qualifie l’homicide d’involontaire qui condamnerait Pistorius à de la prison avec sursis et une lourde amende. L’athlète affirme, depuis le début, qu’il a tué sa petite amie par erreur, croyant tirer sur un voleur caché derrière la porte de ses toilettes. Ce procès est ultra médiatisé dans le Monde et fait débat en Afrique du Sud, surtout chez les femmes qui ne sont pas tendres avec le cas Pistorius.

Comment défendre Pistorius ?

Les faits que raconte l’homme depuis plus d’un an n’ont pas convaincu le monde entier, loin de là. Depuis le début du procès, Oscar Pistorius affirme sa version, selon laquelle, le couple s’est couché vers 22 heures normalement. Il se serait relevé dans la nuit, vers 3 ou 4 heures du matin pour fermer une fenêtre. C’est à ce moment-là qu’il a cru qu’un voleur s’était introduit chez lui. Ce qu’il explique à la juge en mars dernier  » la première chose à laquelle j’ai pensé, c’est que je devais m’armer, pour nous protéger Reva et moi, et j’ai saisi mon pistolet. Ensuite, j’ai entendu un bruit qui venait de l’intérieur des toilettes, comme si quelqu’un allait en sortir. Sans même me rendre compte de ce que je faisais, j’ai tiré quatre fois dans la porte ».

Les voisins de l’ancien couple expliquent avoir entendu une autre version de leurs maisons situées à 150 mètres. Comme Michelle Burger, un des premiers témoins dans l’affaire qui parle d’une nuit agitée chez ses voisins. « J’ai été réveillée peu après 3 heures du matin par des cris terribles d’une femme, elle appelait à l’aide. Puis j’ai aussi entendu un homme appelé au secours trois fois. J’ai entendu la femme crier de nouveau, puis les cris étaient plus intenses. Puis tout de suite après j’ai entendu quatre coups de feu ». Mais les propos de la femme ne concordent pas avec l’enquête, ce pour quoi ils n’ont pas été retenus, comme ce des autres voisins, comportant trop d’incohérence.

Oscar Pistorius est une légende de l'Athlétisme, en handisport comme en valide

Oscar Pistorius est une légende de l’Athlétisme, en handisport comme en valide

Malgré un mois d’interruption du procès, car l’athlète devait effectuer des tests psychologiques et mentaux, il fait toujours longuement débat en Afrique du Sud. Pour la défense de la victime, le coup de feu relève de la panique de Pistorius qui est d’une extrême vulnérabilité. Une fragilité liée à son handicap et des troubles de comportement qu’il a subi tout au long de sa vie.
L’accusation a repris à son compte les arguments de la défense. Ils ont eu gain de cause avec le mois de tests en hôpital psychiatrique. Des séries d’examens qui ont livré, dans un rapport appelé « Le vulnérable d’1m50 et l’athlète d’1m80 », le stress posttraumatique et les troubles dépressifs de Pistorius qui souffrirait de tendance suicidaire, depuis la mort de sa compagne.

Comme le révélait le magazine média de Canal , Le Tube, il y a quelques mois, une grande partie du procès a été rediffusée sur une chaîne dédiée : le Oscar Pistorius Trial TV channel. Les Sud-Africains peuvent se faire une idée et une opinion. Ils sont pourtant tous partagés entre un grand sportif (équivalant à un Zidane en France selon la presse locale) et un homme qui souffre de troubles mentaux à tendances meurtrières. La date du verdict n’a pas été encore rendue, mais il devrait vraiment agiter le débat public au pays de Mandela.

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