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Quel statut choisir pour se lancer en freelance ?

De nombreuses options existent pour les travailleurs qui souhaitent se lancer en freelance : l’auto-entrepreneur, l’entreprise individuelle, la création d’une société unipersonnelle, le portage salarial ou encore la coopérative d’entreprise. Chaque statut possède ses avantages et ses inconvénients. Ce choix dépendra de vos objectifs et de vos besoins. On vous aide à y voir plus clair !

L’auto-entrepreneur, un régime simple et peu coûteux mais une protection quasi-inexistante

L’auto-entrepreneur (dont la désignation officielle est désormais le micro-entrepreneur) est un régime créé en 2009 pour permettre aux travailleurs indépendants de se lancer tout en bénéficiant d’une gestion administrative ultra-simplifiée. En effet, contrairement aux autres statuts, les cotisations sociales, les impôts et les taxes sont réglés avec un versement unique proportionnel au chiffre d’affaires. Le taux de vos cotisations sociales est de 22% du chiffre d’affaires pour une activité de services (contre environ 45% pour les autres statuts), auquel vous devrez ajouter une contribution de 0,2% pour le financement de vos droits à la formation professionnelle.

Pour bénéficier de ce régime, le chiffre d’affaires que vous réalisez ne doit toutefois pas dépasser 72 500 € pour les activités de services. Jusqu’à 34 400 € de chiffre d’affaires, vous bénéficiez également d’une franchise de TVA. C’est particulièrement intéressant si vous clients sont des particuliers ou des associations (qui ne peuvent pas récupérer cette TVA). Mais attention, au-delà de ce plafond, il faudra l’intégrer à vos factures, la déclarer et la régler.

En tant qu’auto-entrepreneur, vous exercez votre activité en votre nom propre, ce qui signifie que l’ensemble de vos biens peuvent être saisis par vos créanciers professionnels, à l’exception de votre résidence principale. Vous pouvez néanmoins réaliser une déclaration d’insaisissabilité ou une déclaration d’affectation pour protéger votre patrimoine. Pensez-y car trop peu d’auto-entrepreneurs pensent à le faire lorsqu’ils s’enregistrent !

Vous êtes affilié à la Sécurité Sociale des Indépendants (SSI). Vivement critiquée pour ses dysfonctionnements passés, sa gestion s’est améliorée ces 2 dernières années. La protection sociale liée à ce régime étant très limitée, il peut s’avérer judicieux d’étudier des assurances complémentaires pour bénéficier d’une meilleure protection.

L’un des inconvénients de ce régime est l’impossibilité de récupérer la TVA sur vos investissements, vos frais professionnels et vos achats. De plus, étant donné que vous payez l’impôt sur le revenu directement sur votre chiffre d’affaires, vous ne pouvez déduire vos frais de votre bénéfice. Ce statut n’est donc pas adapté si le montant de vos professionnels est important. Nous vous conseillons alors plutôt d’opter pour un autre statut (EURL, SASU ou le Portage salarial).

Enfin, la validation des trimestres de retraite des auto-entrepreneurs est soumise à un régime particulier. Vous devez déclarer un chiffre d’affaires minimum pour valider vos 4 trimestres de retraite. Si votre chiffre d’affaires est faible, vous ne pourrez valider vos trimestres.

Pour résumer, le régime de l’auto-entrepreneur est intéressant si :

  • Votre chiffre d’affaires reste en dessous des seuils (ce qui est souvent le cas pour un démarrage d’activité ou pour un complément de revenus).
  • Votre activité ne nécessite pas d’investissements initiaux
  • Votre activité engendre peu de frais professionnels

Nous vous conseillons néanmoins de vous protéger en réalisant une déclaration d’insaisissabilité ou une déclaration d’affectation et de souscrire à toutes les assurances nécessaires pour une meilleure prise en charge !

L’auto-entreprise est un sous régime de l’entreprise individuelle. Si vous êtes auto-entrepreneur et que vous dépassez le seuil de chiffre d’affaires, vous basculez dans le régime classique de l’entreprise individuelle. Vous perdrez alors le bénéfice de vos allègements de charges. De plus, vous êtes soumis à l’Impôt sur le Revenu. Plus votre activité génère de revenus, plus vous serez soumis à un barème d’imposition élevé (c’est le principe d’un impôt progressif).

Bien souvent, le freelance qui choisit de devenir auto-entrepreneur décide ensuite de créer sa société unipersonnelle ou d’exercer en Portage salarial.

La société unipersonnelle, une solution à la fois flexible et contraignante

Vous pouvez choisir de créer votre société unipersonnelle pour vous lancer en tant que freelance. Il existe 2 types de sociétés unipersonnelles : la SASU et l’EURL.

En créant une société, vous limitez votre responsabilité au montant de votre apport (capital social). Vous mettez donc à l’abri votre patrimoine personnel sauf en cas de faute de gestion ou si vous devez apporter votre caution personnelle (par exemple, pour demander un prêt bancaire).

La création d’une société unipersonnelle est plus complexe que l’auto-entreprise. Vous  devez respecter un certain nombre de formalités : rédiger des statuts et les enregistrer au service des impôts, remplir le formulaire de création d’une entreprise, ouvrir un compte bancaire professionnel, publier l’avis de constitution dans un journal d’annonces légales, déposer vos statuts au greffe du tribunal de commerce… La constitution et la liquidation d’une société unipersonnelle représentent des coûts qu’il faut anticiper.

Le choix entre l’EURL ou la SASU déterminera votre régime social. En tant que président d’une SASU, vous êtes assimilé salarié. Vous êtes affilié au régime général de la sécurité sociale et vous cotisez à la retraite des salariés. Vous bénéficiez de toute la protection du statut de salarié à l’exception de l’assurance chômage. En tant que gérant d’une EURL, vous cotisez, comme les auto-entrepreneurs, à la Sécurité Sociale des Indépendants. Vos charges sociales (environ 45%) seront calculées sur base des revenus professionnels que vous déclarez dans votre DSI (déclaration sociale des indépendants).

La SASU ou l’EURL sont plus coûteuses et plus contraignantes que l’auto-entreprise, notamment en termes d’obligations comptables, sociales et fiscales. Cependant, vous n’êtes pas soumis à un plafond de chiffre d’affaires et votre patrimoine personnel reste à l’abri. C’est un choix intéressant si vous souhaitez embaucher du personnel, si votre activité génère des frais professionnels (vous pouvez récupérer la TVA et déduire leur montant de votre bénéfice). Cependant ces statuts ne vous permettent pas de bénéficier de toute la protection du statut de salarié (affiliation au SSI dans le cas de l’EURL, absence d’assurance chômage pour les deux statuts).

Le Portage salarial, une alternative équilibrée mais qui ne s’adapte pas à tous les profils

Le Portage salarial est un dispositif alternatif aux statuts précédents qui vous permet d’exercer votre activité sans avoir à créer de société ou d’auto-entreprise. Vous bénéficiez d’un vrai contrat de travail et vous cotisez au régime général de la sécurité sociale comme tout salarié.

Ce dispositif présente plusieurs avantages :

  • La simplicité : la société de portage se charge de toutes vos déclarations sociales, administratives et fiscales. Elle facture vos clients, recouvre les règlements, émet vos bulletins de salaires, verse vos revenus et réalise le prélèvement à la source.
  • La protection : vous êtes salarié ce qui signifie que votre patrimoine personnel est totalement protégé. De plus, vous bénéficiez de tous les avantages de ce statut : sécurité sociale du régime général, retraite des salariés, prévoyance, mutuelle, responsabilité civile et professionnelle…
  • Les possibilités d’optimisation : la société de portage vous rembourse les frais professionnels et vous permet ainsi d’optimiser vos revenus. Certaines sociétés de portage proposent également des dispositifs d’épargne salariale (PEE, PERCO).
  • La plupart des sociétés de portage salarial proposent des simulations de salaire depuis leur site Web.

L’utilisation du Portage salarial est simple et sécurisante mais :

  • Il se limite aux activités de service. Les activités de négoce, les activités réglementées (avocat, expert-comptable…) et les activités de services à la personne (ménage, garde d’enfants…) en sont exclues.
  • Il présente un certain coût. En moyenne, la commission de gestion prélevée par la société de portage se situe généralement entre 5% et 10% de votre chiffre d’affaires hors-taxe. Il existe néanmoins des moyens d’optimiser votre revenu net selon les services proposés par votre société de portage salarial (remboursement des frais professionnels, épargne salariale, comité d’entreprise, chèques emploi service…). Donc, comparez attentivement les simulations et les services proposés !

La coopérative d’entreprise, un système méconnu

La coopérative d’entreprise permet aux entrepreneurs de se lancer avec un statut plus sécurisant que le régime de l’auto-entrepreneur. Sa vocation est de vous accompagner dans le développement de votre activité et de vous aider à développer votre réseau.

La coopérative d’entreprise (CAE) offre souvent des formations et des ateliers pour vous accompagner. Vous êtes suivi par un « coach » qui est lui-même salarié au sein de la coopérative. Vous êtes libre de quitter la CAE à tout moment.

Avec la coopérative d’entreprise, vous devez générer un minimum de chiffre d’affaires pour pouvoir bénéficier du statut de salarié et ainsi percevoir des salaires. Si votre chiffre d’affaires est trop faible, la coopérative « stocke » vos revenus. Lorsque vous percevez des salaires, la coopérative doit verser des cotisations sociales à l’URSSAF et vous devez également vous acquitter de frais de structure (environ 10% de votre chiffre d’affaires).

La CAE peut néanmoins se révéler une solution contraignante car vous devez faire valider les devis, les commandes et les factures par un membre de la CAE.

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