C’est l’un des clichés qui collent à la peau des Français : on les dit nuls en langues étrangères… et tirant presque une certaine fierté d’un accent à couper au couteau. Pourtant, les LV1, LV2, etc. émaillent tout le parcours éducatif hexagonal. L’occasion de faire un point sur les 10 langues préférées des étudiants français – ou, plus précisément, les langues vivantes les plus enseignées sur le territoire, selon les chiffres officiels du ministère de l’Éducation nationale.
L’anglais
C’est, sans la moindre surprise, le poids-lourd absolu des langues vivantes : près de 98 % des élèves français l’apprennent sur les bancs de l’école. Moyen de communication international par excellence, muscle du soft power américain, il est la langue officielle ou l’une des langues officielles de dizaines de pays sur tous les continents.
Des exemples ? Citons le Nigeria, pays le plus peuplé d’Afrique, les États-Unis et le Canada pour l’Amérique, les riches Hong Kong et Singapour pour l’Asie, sans oublier l’Australie et la Nouvelle-Zélande du côté de l’Océanie. Plus près de chez nous, l’anglais est évidemment pratiqué par quelque 67 millions de Britanniques. Rassurez-vous : même si vous n’êtes plus étudiant, vous pouvez toujours vous y remettre en choisissant la bonne application d’anglais.
L’espagnol
La langue de Cervantès arrive en deuxième position : ils sont près de 40 % de Français à s’essayer aux buenos días, cómo estas et autres muchas gracias pendant leurs études. En 2020, 538 millions d’hispanophones étaient recensés à travers le monde, ce qui en fait la quatrième langue la plus utilisée sur la planète.
Sur le Vieux-Continent, l’espagnol est uniquement la langue officielle de l’Espagne. En Afrique, seule la Guinée équatoriale l’a adoptée. Mais la langue se rattrape en Amérique latine, où elle est implantée dans la plupart des pays, du Mexique à l’Uruguay en passant par le Chili ou encore la Colombie.
L’allemand
D’aucuns la jugent peu glamour – et beaucoup la pensent difficile à assimiler. Pourtant, la langue de Goethe se hisse sur la troisième marche du podium. Un peu plus de 15 % des élèves et étudiants français s’y frottent, quitte à suer à grosses gouttes devant ses fameux accusatif, datif, génitif et autres déclinaisons.
L’allemand n’est pas aussi pratiqué dans le monde que l’anglais ou l’espagnol : on l’emploie surtout en Allemagne, en Autriche, en Suisse ou au Liechtenstein. Mais apprendre la langue de Goethe constitue un indéniable atout sur un CV : à vous, une carrière dans des secteurs aussi variés que le tourisme, la recherche, ou encore la communication.
L’italien
S’il suffisait d’ajouter la lettre O à la fin d’un mot français et de rouler les R pour parler italien, ça se saurait. En France, ils sont un peu plus de 4 % à avoir compris qu’il en fallait plus pour apprendre la langue de Dino Buzzati, Umberto Eco et Italo Calvino.
Utilisé en Suisse, l’italien est essentiellement parlé en Italie. Pourquoi, dès lors, l’apprendre ? Pour l’Italie, justement. La relation franco-italienne est dense : partenaires frontaliers, les deux nations sont toutes deux membres fondateurs de l’Union européenne, et étroitement liées par des échanges économiques et culturels.
Le mandarin
C’est la forme dialectale du chinois la plus répandue en Chine : elle est parlée par plus de 70 % de la population han. Base du chinois standard, le mandarin est étudié par 0,4 % des étudiants français, attirés par la perspective de maîtriser un langage utilisé par plus d’un milliard de personnes sur Terre.
Le putonghua (c’est l’autre nom du mandarin) est aussi l’une des six langues officielles de l’ONU avec l’anglais, l’arabe, l’espagnol, le français et le russe. Particulièrement présent dans le nord-est de la Chine, il se pratique aussi à Singapour, à Taïwan, en Malaisie, en Indonésie… et même dans certains quartiers du Royaume-Uni.
Le russe
En France, 0,3 % des élèves s’y essaient au cours de leurs études. Sublimée par Pouchkine, Tolstoï et Dostoïevski, la langue est utilisée par 258 millions d’habitants de la Russie.
Héritage de l’ex-URSS, cette langue slave orientale reste d’usage dans d’anciens pays appartenant jadis au bloc soviétique : Ukraine, Biélorussie, Kazakhstan… Plus curieux : on la parle même dans l’État américain de l’Alaska !
Le portugais
C’est aux anciennes colonies du Portugal que le portugais doit de figurer, encore aujourd’hui, parmi les dix langues les plus parlées au monde : la planète compte environ 252 millions de lusophones. En France, 0,2 % des élèves l’étudient – et redoublent d’efforts intellectuels pour distinguer ce qui relève en effet du portugais, et ce qui appartient à l’espagnol.
Si l’on parle portugais dans les jolies Lisbonne et Porto, on le pratique également en Asie à Macao, en Afrique dans le Mozambique ou l’Angola, mais aussi et surtout en Amérique du Sud au Brésil, de São Paulo à Rio de Janeiro.
Le japonais
Si l’on exclut Angaur, l’un des seize États qui forment la république des Palaos, petit pays d’Océanie situé en Micronésie, le japonais n’est la langue officielle que du Japon.
En France, 0,1 % des jeunes se penchent sur son complexe système graphique, fait de kanjis et de kanas. D’après les chiffres du ministère de l’Europe et des Affaires étrangères, plus de 10 000 Français seraient immatriculés au Japon et environ 30 000 Japonais vivraient en France.
L’arabe
Presque à égalité avec le français, l’arabe est parlé par 274 millions de personnes dans le monde. Pas besoin de quitter l’Hexagone pour le pratiquer : il s’agit de la deuxième langue la plus parlée sur le territoire, avec de 3 à 4 millions de locuteurs selon les estimations.
0,1 % des Français l’étudient, mais doivent ensuite adapter leurs connaissances lors de leurs voyages ou de leurs échanges professionnels : les arabophones ne parlent pas tous le même arabe…
L’hébreu
C’est la langue officielle de l’État d’Israël qui vient achever ce classement des 10 langues préférées des étudiants français : comme pour le japonais et l’arabe, ils sont 0,1 % à choisir cette option au cours de leurs parcours.
Si l’hébreu classique sert de langue rituelle dans la pratique de la religion juive, l’hébreu moderne, lui, compte plus de neuf millions de locuteurs en Israël.