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Qu’est ce qui peut se passer sans majorité à l’Assemblée ?

Hémicycle

En vue du second tour des élections législatives du 7 juillet, les partis qualifiés au second tour cherchent à obtenir une majorité absolue. Dans le cas contraire, la gouvernance au sein de l’hémicycle de l’Assemblé risque d’être plus compliquée.

Pourquoi la majorité absolue est-elle si importante ?

La majorité absolue est fixée à 289 sièges à l’Assemblée nationale. Dans l’hémicycle, 577 sièges sont disponibles pour les députés. Le but des élections législatives est d’élire les députés qui proposeront et voteront les lois. Si les députés sont 577 dans l’hémicycle c’est pour représenter au gouvernement, les 577 circonscriptions de France. Une circonscription représente environ 125 000 Français à l’Assemblée nationale.

Quand une loi est proposée à l’Assemblée par les députés, elle doit être votée par une majorité d’entre eux. C’est pour cela qu’au cour des élections législatives, les partis présents veulent obtenir la majorité absolue, 289 sièges. Cela permet de proposer et voter les lois sans craindre l’opposition des autres députés.

Le cas de la majorité relative

C’est le président de la République qui choisit le Premier ministre. Dans le cadre d’une cohabitation, c’est-à-dire une majorité de députés d’un autre parti que le président, il a tout intérêt à choisir un Premier ministre issu de la majorité. Dans le cas contraire toutes les propositions faites à l’Assemblée seront censurées par les députés majoritaires et le pays sera ingouvernable.

Avec une majorité relative, les députés n’ont pas les 289 sièges nécessaires pour s’assurer le passage de leurs lois sans risquer l’opposition. C’était le cas par exemple de François Mitterrand de 1988 à 1991 et Michel Rocard, son Premier ministre. Il devait alors espérer l’abstention de certains membres de l’hémicycle ou bien réussir à les convaincre. En cas d’échec à l’Assemblée, Michel Rocard, n’avait pas hésité à recourir au 49.3 plus de 28 fois en son temps. Une solution devenue aujourd’hui limitée par François Hollande, qui a réduit le pouvoir du 49.3 en 2008. Les parlementaires peuvent s’opposer à son utilisation et déposer une motion de censure.

Depuis la réélection d’Emmanuel Macron en 2022, le gouvernement avec comme Premier ministre Elisabeth Borne et ensuite Gabriel Attal a dû composer avec une majorité relative. Seulement 246 sièges sur les 289 nécessaire pour la majorité absolue. Ils ont quand même pu gouverner malgré la majorité relative, aucun n’autre parti n’avait assez de députés pour s’opposer à eux. L’opposition n’était pas en mesure de mettre leurs points de divergence de côté et s’accorder sur une motion de censure qui aurait pu renverser le gouvernement.

Si aucun parti n’a de majorité

Dans le cas où aucun parti ne réussi à obtenir une majorité, même relative, les différents partis devront compter sur les alliances. C’est pourquoi après l’annonce de la dissolution de l’Assemblé par le président, les partis de gauche se sont alliés sous la bannière du Nouveau Front Populaire. Afin de s’opposer au Rassemblent national, la coalition Ensemble pour la République s’allie également autour de la majorité présidentielle.

Le RN a réussi un incroyable tour de force pendant le premier tour des législatives, obtenant d’ores et déjà 37 places de députés dans l’hémicycle. Pourtant les élections législatives permettent aux candidats ayant récolté 12,5% de voix de se qualifier pour le second tour. Cette particularité crée souvent des triangulaires ou même des quadrangulaires. Dans 299 circonscriptions en France, trois candidats s’affronteront au second tour. Beaucoup de candidats macronistes et NFP se sont désistés lorsqu’ils étaient en troisième position. Une tactique qui permet de concentrer les votes autour d’un seul candidat afin de laisser aucune chance au RN. Après les différents désistements, le nombre de triangulaires est descendu à 90.

C’est pourquoi Jordan Bardella a annoncé refuser le rôle de Premier ministre sans la majorité absolue. Avec une majorité relative, le président du Rn le sait, il ne sera pas en mesure de gouverner.  « Pour être un Premier ministre efficace, il faut la majorité absolue. Si c’est être nommé pour n’être qu’un pantin d’Emmanuel Macron, ça ne sert à rien », déclare Julien Odoul, député RN. De plus, la menace d’une motion de censure qui ferait tomber le gouvernement, risquerait de d’entacher le Rassemblement national avant les élections de 2027.

A lire aussi : C’est quoi la dissolution de l’Assemblée nationale ?

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