
Des prisons visées, des véhicules incendiés, des dégradations… Depuis dimanche 13 avril, de nombreuses attaques ont lieu au domicile de certains surveillants pénitenciers, sur les parkings ainsi que devant les prisons. Les attaques sont revendiquées avec des tags « DDPF ».
« Il y a manifestement des actes d’intimidation contre les agents pénitentiaires. Mais la République ne reculera pas », a déclaré Gérald Darmanin, ministre de la Justice sur X. En effet, depuis le dimanche 13 avril, neuf prisons ont été visées par des attaques (véhicules incendiés, tirs à l’arme lourde…). Suite à ces attaques, Gérald Darmanin a fait le lien avec le narcotrafic et le futur vote pour la mise en place d’établissements pénitentiaires de haute-sécurité.
De son côté, le Parquet national antiterroriste (Pnat) a annoncé ouvrir une enquête pour des faits d' »association de malfaiteurs terroristes en vue de la préparation d’une ou plusieurs crimes d’atteinte à la personne » et « dégradation ou détérioration en bande organisée du bien d’autrui ». A Toulon, le parquet précise qu’une enquête pour « tentative d’assassinat en relation avec une entreprise terroriste commise sur une personne dépositaire de l’autorité publique », a été ouverte.
Les prisons en danger…
Le bilan de ces attaques est important puisque depuis le dimanche 13 avril, neuf établissements ont été visés. A Agen, le parquet du Lot-et-Garonne précise que sept véhicules ont été incendiés sur le parking de l’Ecole nationale d’administration pénitentiaire. D’autres faits similaires se sont produits à Réau, en Seine-et-Marne. Le véhicule d’une surveillante a aussi été incendié rapporte une source policière à nos confrères de France Télévisions. Dans la nuit de lundi à mardi, sept prisons ont aussi été visées par des attaques. Des véhicules dégradés en raison d’incendies à Nîmes, à Marseille, à Valence, à Aix-en-Provence, à Villepinte ou encore à Nanterre. A Toulon, plusieurs personnes ont tiré à l’arme de guerre sur la porte de l’établissement. Quinze impacts de Kalachnikov ont été retrouvés.
Selon BFMTV, ces actes d’une grande gravité seraient revendiqués par un groupe de plus de mille membres qui à l’issu de leurs attaques inscriraient les lettres « DDPF ». « DDPF » signifie « Défense des prisonniers français ». Selon eux, ils ne se revendiquent pas comme étant des terroristes mais des défenseurs des Droits de l’Hommes en prison. Des revendications qui font « écho » aux deux établissements spécialisés de haute-sécurité à l’encontre des détenus les plus dangereux notamment ceux ayant un lien avec le narcotrafic. Prochainement voté par l’Assemblée nationale et le Sénat, ces établissements assureront aucun contact avec l’extérieur, la non-présence de parloirs sexuels, de téléphones, de trafics… Les narcotrafiquants y voient un « manque à gagner », selon BFMTV. Pour le garde des Sceaux, le lien ne fait aucun doute entre ces attaques et ces nouveaux établissements.
Plusieurs hypothèses à l’origine des attaques
Jérôme Poirot, consultant pour BFMTV évoque deux hypothèses qui seraient à l’origine de ces attaques. Selon lui, « DDPF » est une thématique défendue depuis de nombreuses années par l’extrême-gauche qui pourrait être à l’origine de ces incendies, dégradations… Autre possibilité, selon le consultant, une puissance étrangère qui recruterait au sein des réseaux de narcotrafic. De son côté, le Pnat a écarté la piste criminelle.