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Qui était Champollion, l’homme qui a percé les secrets des hiéroglyphes ?

Il y a 200 ans, Jean-François Champollion achevait de déchiffrer les hiéroglyphes donnant ainsi accès à la connaissance de l’Egypte Ancienne. Comment comprendre ce personnage qui a réussi à percer ce mystère, là où tant d’autres avaient échoué ?

Pour le bicentenaire du déchiffrement des hiéroglyphes, la Bibliothèque Nationale de France présente une exposition sur la découverte des hiéroglyphes. L’occasion pour VL d’essayer, à notre tour, de percer le mystère du savant Champollion (1790-1832). Un homme dont le parcours, l’ardeur, l’ambition et le cheminement intellectuel forcent l’admiration.

Crédit : Clara Duban à l’exposition de la BNF

Un tenace génie des langues

Très tôt, Champollion brille par son intelligence. La légende raconte qu’il a appris à lire seul dans la librairie de son père, à Figeac. Rapidement, il étudie les langues anciennes. Au cours de sa vie, il connaitra bien-sûr le latin et le grec mais aussi l’hébreu, l’arabe, l’éthiopien, le chinois, le copte, le mexicain, le syriaque, le gaulois. Très vite il est remarqué. A 16 ans, il est élu à la Société des sciences et des Arts à Grenoble et des mécènes financent ses études.

Lorsqu’il découvre les hiéroglyphes, cette nouvelle écriture que personne ne comprend plus, Champollion n’a plus qu’un but : rendre vie à une civilisation vieille de plus de trois millénaires.

« Je veux savoir mon égyptien comme mon français. »

Jean-François Champollion
Crédit : Clara Duban à l’exposition de la BNF

La précieuse aide de son frère

Le père de l’égyptologie doit beaucoup à son grand frère, Jacques-Joseph Champollion. C’est lui qui envoie Champollion « le jeune » finir ses études à Paris. Dans cette ville, où il partage son temps entre le Collège de France, l’Ecole spéciale de Langues orientales et la Bibliothèque impériale, il rencontre d’anciens membres de l’expédition d’Egypte de 1798. Il se prend alors d’une passion pour l’Egypte et là-bas, voyageurs et orientalistes lui ouvrent les portes de leurs collections privées.

Au-delà de son soutien sans faille, son aîné s’occupe à Grenoble de la « Description d’Egypte », un recueil des recherches effectuées pendant la fameuse expédition. Il fournira nombre de documents et d’aides à Champollion.

La Pierre de Rosette : la clef du déchiffrement

Les hiéroglyphes égyptiens ne sont plus compris depuis l’invasion de l’Egypte par les Grecs. Depuis 1300 ans, on pense que ce sont des sortes de rébus sacrés. Une pierre, trouvé à Rosette, permet à Champollion de découvrir que la langue est en réalité  » un système complexe, une écriture tout à la fois figurative, symbolique et phonétique, dans un même texte, une même phrase, je dirais presque dans un même mot ». Un même texte y était gravé en hiéroglyphes, en démotique et en grec. Pourtant de ce roc il n’a vu que des répliques, plus ou moins véridiques, car il était gardé précieusement par les Anglais.

« Je tiens l’affaire !  » s’écrit-il a son frère le 14 septembre 1822, persuadé d’avoir percé les secrets des hiéroglyphes. On raconte qu’après cela, il est resté trois jours durant dans le coma.

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Lettre à Monsieur Dacier : la naissance de l’égyptologie

A peine âgé de 32 ans, il sait qu’il faut que ses découvertes soient reconnues par le milieu scientifique pour exister. Le 27 septembre 1822, il écrit une lettre publique à M. Dacier, le secrétaire de l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres dans laquelle il fait part de sa découverte. Il a également conscience qu’il lui faut pouvoir transmettre son savoir. Le travaille donc a écrire une Grammaire pour déchiffrer les hiéroglyphes. Il sait pertinemment (et souhaite) que ce travail le conduira à la postérité.

Crédit : Clara Duban à l’exposition de la BNF

Plus que l’écriture, c’est l’Egypte ancienne et sa civilisation qu’il a compris et a donné à comprendre grâce au déchiffrement des hiéroglyphes. Ainsi, on a compris que les écritures recouvrant les tombes avaient pour objectifs d’apporter tout ce dont les morts pouvaient avoir besoin dans l’au-delà. Champollion a donc fabriqué une science : l’égyptologie.

A peine la fameuse lettre envoyée à Monsieur Dacier, il s’attèle à l’édification du Panthéon Egyptien. Cet ouvrage, qui parait en quinze tomes, recense tous les dieux et les déesses que les Egyptiens adulaient. A chaque divinité sont associés sa parenté avec les autres Dieux, son implantation géographique, ses attributs…

En 1828, il peut se rendre, enfin dans le pays qu’il a tant étudié. En sillonnant les sites architecturaux d’Egypte, il est sidéré par leurs beautés. Il écrit à son frère : « Karnac. Là m’apparut toute la magnificence pharaonique, tout ce que les hommes ont imaginé de plus grand (…). Nous ne sommes en Europe que des Lilliputiens. »

Champollion, un héros national ?

Ses découvertes sont peu à peu reconnues par le milieu académique. Son travail est admiré et il accumule vite les postes les plus prestigieux. D’abord conservateur de musée, il est en charge dès 1926, de la première « division des monuments égyptiens » du musée du Louvre. Lors de son voyage en Egypte il rapporte de nombreux chefs-d’œuvre dont il dit : « J’espère qu’ils resteront au Louvre en mémoire de moi« . A son retour, il est élu à l’Académie des inscriptions et belles-lettres et il prend la tête de la première chaire d’Antiquité Egyptienne au Collège de France. A sa première leçon, il y a foule : savants, étudiants, ambassadeurs tous veulent connaître les secrets du grand Champollion. Cependant, la recherche et ses publications resteront sa priorité jusqu’à la fin de sa vie.

Longtemps, le nom du savant reste peu connu. Mort jeune, il ne peut transmettre ses savoirs à beaucoup d’étudiants. Il faut attendre plusieurs décennies avant que ne soit prouvé son apport. Son nom est alors honoré comme personnalité nationale. Il est aussi devenu un symbole du détective-archéologue, qui a inspiré moults histoires. Nombreux sont les monuments en France qui font hommage au personnage et à ses découvertes.

L’Obélisque de Louxor, place de la Concorde à Paris, choisie par Champollion

200 ans plus tard, recherches ou cours, toute l’égyptologie se base encore sur ses travaux…

Pour en découvrir plus sur ses recherches, et pour pouvoir admirer ses travaux :
Rendez-vous à la BNF jusqu’au 24 juillet pour « Laventure Champollion »

A lire aussi : Quels sont les 5 règnes les plus longs de l’Histoire ?

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