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Qui était René Château, ce pionnier de la vidéo en France ?

Pourtant méconnu du grand public, René Château a été un grand distributeur de films français entre les années 60 et 70. A l’âge de 84 ans, celui qui a été un ami proche de Jean-Paul Belmondo nous a quitté, la semaine dernière a annoncé les éditions René Château via un communiqué, ce mercredi 14 février.

De carreleur à Jean-Paul Belmondo

Il est à ce jour, le plus grand distributeur indépendant de films en France. Pourtant, le début de sa vie ne devait pas le mener vers le cinéma. Né en 1940 au Mans, René Château enchaîne les petits boulots. Il est d’abord carreleur et journaliste. Petit à petit, il devient attaché de presse et publicitaire et se passionne pour le cinéma. Celui qui est considéré par beaucoup comme un homme d’affaires secret et controversé, a aussi été le compagnon pendant un certain temps de Brigitte Lahaie. Par la suite, il se lie d’amitié avec Jean-Paul Belmondo dont il devient son attaché de presse et actionnaire de sa société de production. Une amitié longue de 17 ans qui s’arrête brutalement en 1984 suite à de nombreux désaccords.

Celui qu’on surnommait « La mémoire du cinéma » était un homme complexe, avec un franc-parler. Avec ce tempérament, il ne s’est pas fait que des amis. Et pour cause, sa manière de faire et ses prises de position lui ont souvent été reprochées. Son air sarcastique, lui permettait de dire « tout haut ce que tout le monde pensait tout bas » avec un humour ravageur.

Massacre à la tronçonneuse

Il est précurseur et avant-gardiste sur certains sujets concernant le cinéma. René Château est notamment le premier à diffuser dans l’Hexagone les films de Bruce Lee en étant persuadé que ce genre cinématographique pouvait trouver son public sur le sol français. Il était d’ailleurs un admirateur de Bruce Lee mais détestait Chuck Norris que pourtant Lee avait mis en avant, comme il le soulignait dans un entretien pour France Culture : « La seule chose qu’on peut reprocher à Bruce Lee, c’est d’avoir lancé Chuck Norris, qui est vraiment très mauvais ! ».

Dans les années 70 et 80, pour un autre film, il réussit à contourner la censure mise en place par le gouvernement de l’époque. Cinq ministres empêchent l’homme d’affaires de diffuser le film d’horreur américain « Massacre à la tronçonneuse«  dans les salles françaises. Ce dernier, ne se laisse pas démonter et décide de trouver un stratagème pour contourner cette censure en éditant le film en VHS. La réussite est totale et René Château lance une « marque » de films qu’il édite et qu’il est « rare de pouvoir voir en France ».

En tant qu’amoureux du patrimoine cinématographique français, René Château, met en place un projet fou. En 1979, il décide de restaurer plusieurs films français et d’en faire une collection vidéo qui s’appelle « La Mémoire du cinéma français ». Cet homme, en avance sur son temps, lui, qui a fait briller le cinéma de tous les genres et de tous les pays, est décédé à l’âge de 84 ans à Saint-Tropez, a annoncé sa maison d’édition, ce 14 février. Ses funérailles ont lieu ce jeudi 15 février à Vidauban dans le Var.

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