Le tennisman Rafael Nadal a remporté dimanche à l’US Open, son 19e titre du Grand Chelem. Il n’est plus qu’à une longueur de Roger Federer, détenteur du record. L’Espagnol, déjà sur le toit du monde avec ce succès, peut-il devenir le plus grand joueur de l’Histoire ?
C’était un grand moment de tennis, hier soir à New-York. Après un long combat de quatre heures et cinquante minutes, Rafael Nadal est venu à bout du Russe Daniil Medvedev en cinq sets (7-5, 6-3, 5-7, 4-6, 6-4).
Un scénario surprenant
Les adversaires le savent. Une fois Rafael Nadal lancé, il est difficile de l’arrêter. Le jeune Italien Matteo Berrettini peut constater, lui qui a craqué physiquement et mentalement face à l’espagnol, en concédant trois sets. Danil Medvedev était donc prévenu pour cette finale. Il allait devoir faire preuve de lucidité, de concentration, d’abnégation et de courage s’il voulait espérer quelque chose. Mais malheureusement pour lui, l’entame de match faisait cruellement penser à la demi-finale entre Nadal et Berrettini. Surpris par l’efficacité de l’espagnol, Danil Medvedev concède les deux premiers sets (7-5, 6-3).
Pourtant, l’intrépide Medvedev, classé 4e au classement mondial, n’avait pas dit son dernier mot. Alors oui, Nadal avait fait le plus dur. Mais il se fait surprendre lorsque son adversaire sauve deux balles de breaks à 4-4, dans le troisième set, décisif pour le natif de Majorque. Vainqueur de cette troisième manche, Medvedev joue avec le feu, et arrache le break et la quatrième manche sur un retour de revers long de ligne magistral. Deux sets partout, le match est définitivement relancé. Finalement, cette rencontre se sera gagné au mental. Poussé par les « Rafa !, Rafa ! » descendant des tribunes, le numéro 2 mondial, à bout de force, a finalement eu le dernier mot. Après avoir effacé un break, puis sauvé deux balles de match sur son service à 5-3, il n’a manqué qu’un petit point au Russe pour recoller à 5-5. Finalement, Nadal remporte cette manche 6-4 et décroche son 19e Grand Chelem. C’est notamment son 4e US Open.
Sur les talons de Federer
A 33 ans, Rafael Nadal continue de grandir, au niveau de ses performances. De quoi le comparer et le mettre en duel avec son collègue suisse Roger Federer, victorieux d’un Grand Chelem à vingt reprises. Personne fait mieux. Mais Nadal fait mieux ailleurs. Il le dépasse notamment au nombre de titres en Masters 1000, la série de tournois juste en-dessous des Grands Chelems en termes d’importance et de dotation. L’Espagnol détient le record avec 35 titres, contre 28 pour le Suisse. Comme Federer, Nadal s’est imposé dans les quatre tournois majeurs. Il a brillé sur toutes les surfaces du tennis (dur, terre battue, gazon). Mais Nadal possède aussi un record, par rapport aux Grands Chelems. Il est le seul tennisman à avoir remporté Rolland Garros douze fois, la dernière victoire remontant seulement à juin dernier contre Dominic Thiem en finale.
A noter qu’on est plutôt dans une décennie Nadal qu’une décennie Federer. Si ce dernier détient le record de cinq victoires à l’US Open avec Pete Sampras et Jimmy Connors, il n’a plus gagné le tournoi depuis 2008. Nadal est donc ici plus efficace avec ses quatre titres entre 2010 et 2019. Sur cette décennie, il est même le joueur le plus titré à Flushing Meadows, devant Djokovic et ses trois trophées. Federer, lui, ne s’est plus imposé en Grand Chelem depuis l’Open d’Australie en 2018, soit 7 tournois majeurs, série en cours. Si son palmarès actuel fait de lui le tennisman le plus incontournable, Rafael Nadal, plus jeune de cinq années, rode juste derrière… A l’affût de la moindre opportunité pour dépasser le maitre Roger.
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