Ce jeudi 24 juillet 2025, Emmanuel Macron a annoncé qu’il reconnaîtra l’État de Palestine en septembre lors de l’Assemblée générale des Nations unies à New York, devenant ainsi le 149ème pays à le faire. Alors, simple écran de fumée, ou véritable seisme politique, penchons nous sur ce que seront concrètement les conséquences de cette décision d’Emmanuel Macron.
Les faits
Le doute planait déja depuis quelques mois quant aux intentions du président français sur le sujet Palestinien. Il avait en effet annoncé que la France pourrait reconnaitre un État Palestinien en juin dernier, annonce qu’il n’avait comme on le sait, pas mise à éxécution, suite aux frappes israéliennes en Iran qui avaient ajournées la séance. Il avait alors précisé qu’il n’y avais pour lui, pas de conditions préalables à cette reconnaissance, ajoutant tout de même que cette dernière s’inscrivait dans un « processus global ». Ce processus incluant la fin de la guerre à Gaza, le retour de l’aide humanitaire dans l’enclave, le retour des otages israéliens et enfin le désarmement du Hamas.

Mais c’est peut être suite à l’aggravation de la situation dans l’enclave, où l’armée israélienne affamme la population et tire sur ceux cherchant de l’aide alimentaire, que le président français a décidé de passer à l’acte et de reconnaître l’État de Palestine, et ce, avant la fin de la guerre. Peut-être est-ce en réaction aux annonces à la violence toujours plus desinhibée des officiels du gouvernement israélien, tel que Bezalel Smotrich, ministre des finances affirmant que Gaza serait « entièrement détruite », ou le ministre du Logement et de la Sécurité nationale, Itamar Ben-Gvir qui a affirmé que « la bande de Gaza devrait être aplatie…tous doivent mourir ».
Quoiqu’il en soit, la décision n’a pas manqué de faire réagir, Benjamin Netanyahou disant qu’elle « récompense la terreur », et le secrétaire d’état américain affirmant que son pays était « fermement opposé » à cette décision. De son côté, le président a été enhancer par Riyad, qui a salué une décision « historique », tout comme par le président espagnol Pedro Sanchez qui s’est « réjouit » que la France rejoigne les pays européens ayant reconnus l’État de Palestine.
« Ensemble, nous devons protéger ce que Netanyahou tente de détruire. La solution des deux États est la seule solution » Pedro Sanchez, président espagnol.
L’influence de la France
C’est donc après Barbade, la Jamaïque, Trinité-et-Tobago, les Bahamas, l’Espagne, l’Irlande, la Suède, la Slovénie et l’Arménie en 2024, que la France rejoindra en septembre 2025, les 148 états ayant reconnus la Palestine comme pays.
Néanmoins, à la différence de la plupart des pays, la France est membre permanent du Conseil de sécurité de l’ONU, aux côtés du Royaume-Uni, de la Russie, de la Chine et des Etats-Unis. Dès lors, elle possède une voix plus forte à l’échelle internationale que la plupart des pays, puisque les 5 membres du conseil de sécurité de l’ONU ont un droit de véto sur les résolutions internationales, et ce, quel que soit l’opinion majoritaire au Conseil. Aujourd’hui, deux des 5 membres ont reconnus la Palestine : La Russie et la Chine.
Forte de son soft power relativement important et de cette « troisième voie » qu’elle essaie d’incarner à l’internationale depuis De Gaulle et le rejet de l’impérialisme américain, la France espère ici incarner un élan nouveau en Occident. Un élan qui aille à contre-courant du leadership États-Unien et donc à rebours de la stratégie d’alliance avec ces derniers, effective depuis la fin de la seconde guerre mondiale. La France deviendrait alors le premier pays du G7 à reconnaître l’Etat de Palestine.
Cet après-midi se réuniront lors d’un entretien « d’urgence », les dirigeants anglais, français et allemands pour voir comment « arrêter les massacres et fournir à la population la nourriture dont elle a désespérément besoin ».
Pour l’heure donc, nul ne sait si cette décision du président français aura de réelles répercussions diplomatiques, notamment dans le monde occidentale, où bien si la France fera de nouveau cavalier seul.