Trois chercheurs ont rendu lundi une étude inquiétante sur le nombre d’espèces de vertébrés sur Terre. Ils pointent le recul de la biodiversité sur tous les continents, et les dangers que cela entraîne.
Une équipe de chercheurs mexicains et américains ont publié, lundi 10 juillet, dans les Proceedings of the National Academy of Science (PNAS) une étude pour le moins inquiétante.
Le constat des trois auteurs, Gerardo Ceballos, Paul Ehrlich et Rodolfo Dirzo, est sans appel : le nombre d’espèces de vertébrés recule massivement sur Terre. 32% des espèces étudiées déclinent à la fois en termes de population et d’étendue.
Parmi les mammifères désormais en voie de disparition figure les lions – dont la population a chuté de 43% en 24 ans. On ne recense aujourd’hui plus que 35 000 lions africains qui, par ailleurs, ne vivent à l’état sauvage que dans de rares poches d’Afrique. De même, l’étude ne décompte plus que 7 000 guépards, et 97 000 girafes, contre 115 000 en 1985.
30% des espèces en déclin considérées comme communes
Plus surprenant encore, 30% de ces espèces en déclin sont encore considérées comme communes, et classées en tant que « faible préoccupation » par l’UICN, l’Union internationale pour la conservation de la nature. À titre d’exemple, le chardonneret – une espèce d’oiseau – a enregistré une baisse de 40% de ses effectifs en 10 ans.
Un chardonneret élégant
Aucun continent n’est épargné par cette inquiétante diminution de la biodiversité. Si les tropiques sont fortement touchés, les zones tempérées n’en sont pas moins épargnées.
« Nous ne disposons que d’une petite fenêtre pour agir, deux ou trois décennies au maximum », avertissent, inquiets, les trois chercheurs. Et pour cause, les conséquences sont pour le moins importantes. « L’érosion des espèces entraîne de graves conséquences en cascades sur l’ensemble des écosystèmes, ainsi que des impacts économiques et sociaux pour l’humain », explique Gerardo Ceballos.