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ÉCOSSE :Pourquoi le référendum pourrait mettre fin à 307 ans d’histoire ?

Dans 23 jours, l’Écosse soumettra au référendum la question de son Indépendance sur la Grande-Bretagne. Le Premier Ministre écossais, Alex Salmond, et David Cameron arrêtaient en 2012 la date du 18 septembre 2014. La question anime les deux pays depuis plus de trois siècles.

Adjointe officiellement à l’Angleterre depuis 1707. 

En 1707 Les acte d’union officialisent l’association du royaume d’Écosse avec le royaume d’Angleterre. On enlève tout levier politique à l’Écosse, qui est dès lors régie par le parlement de la Grande Bretagne, à Londres.

307 ans d’union donc, et 307 ans de revendications et de luttes perpétuelles des mouvements indépendantistes. Parfois latents, parfois sauvages, les cris des séparatistes, font écho à une culture écossaise qui en dépit d’une langue commune, creuse sa différence vis-à-vis de l’Angleterre.

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Un tract de l’IRA. Les conflits concernant l’indépendance remontent à la conquête normande, mais, plus récemment, les manifestations armées indépendantistes s’incarnaient en l’IRA, groupe terroriste qui a secoué la Grande-Bretagne à plusieurs reprises au cours des trente dernières années.

Le Traité de Londres en 1921 établit un État libre d’Irlande, l’EIRE (Irlande du Nord), mais amputé de la province d’Ulster (Irlande du Nord), laquelle est donc rattachée à l’Angleterre. Au même titre que l’Écosse et le Pays de Galles. Depuis 1999 les Irlandais peuvent choisir leur propre parlement. L’Irlande du Nord fonctionne à vrai dire un peu comme un gouvernement régional : autonome, elle a son poids dans les décisions et celui qu’elle a eu dans les débats sur le mariage pour tous en Grande-Bretagne en témoigne ; toutefois, par les liens de proximité très forts qu’elle entretient avec le gouvernement anglais, d’un point de vue fiscal et financier principalement, l’Irlande reste sous l’égide des Britanniques.

L’indépendantisme politisé : Le SNP

Le SNP (Scottish National Party) n’a pas de couleur politique. Le Parti National Écossais est à la tête du pays depuis 2007 et la victoire d’Alex Salmond aux élections parlementaires d’alors. Le parti indépendantiste est devenu la nouvelle force d’opposition et jouit d’un succès sans précédent, qui se confirme par sa majorité absolue au parlement écossais depuis 2011.

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A gauche David Cameron, à droite Alex Salmond. En dépit de la question de l’indépendance, les deux pays n’oublient pas leur passé commun. Le débat est passionné, mais se passe sans animosité ni haine.

Un débat passionné qui divise l’opinion : 

L’éventualité d’une indépendance écossaise implique de devoir s’interroger sur des questions telles que le partage de la dette, le revenu de l’Écosse une fois autonome, sa viabilité, le partage des possessions communes, etc…

Une des craintes principales, souvent reprochée au SNP, concernait la capacité du pays à s’entretenir lui-même. En Grande-Bretagne on utilise la formule Barnett : les recettes fiscales de chaque membre la constituant sont réunis afin d’être redistribuées, sur un principe d’équité, aux populations de chaque contractant. En 2010, aux 50 milliards de livres des recettes fiscales écossaises, se sont ajouté 25 milliards de livres provenant du Royaume-Uni.

Mais en 2012, la publication de chiffres ébranle l’opinion publique : L’Écosse est riche, même très riche. On avait pas pensé aux possessions offshore. Le SNP s’empare de cet argument, remet sur sur le tapis la question de l’indépendance, et convient avec Londres d’ une échéance  : Deux ans plus tard, le 18 septembre 2014, sera voté par référendum cette question épineuse.

Les possessions en hydrocarbures de l’Écosse : 

Les recettes fiscales du pétrole situé dans la mer du Nord représentent 75% des recettes pétrolières britanniques. Or d’après l’étude de la répartition des territoires en cas de séparation, 90% appartiendraient aux Écossais. Cette estimation fut réalisée à partir de la démarcation des zones de pêche.

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1/3 pour, 1/3 contre, 33% d’indécis :

Il  y a un mois pourtant, on annonçait la défaite d’Alex Salmond dans les sondages. Le peuple semble choisir la voie de la prudence et demeure très précautionneux face à ce choix. Le Premier Ministre écossais déclarait que rien ne changerait véritablement dans le quotidien de ses électeurs, que la monnaie resterait la même tout comme la structure gouvernementale. Néanmoins, l’Écosse semble plus ouverte à une prise de position au sein de l’Union européenne. Ces arguments jusqu’à maintenant n’avaient pas réussi à renverser les statistiques annoncés par les spécialistes.

Mais lors du précédent débat, le 25 août Alex Salmond a surpris le pays par son remarquable charisme : rassurant les électeurs par sa personne, le Premier Ministre serait-il capable d’inverser la tendance en sa faveur et marquer ainsi la fin de l’union anglo-écossaise ?

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