La réforme de l’Education Nationale a de nouveau été modifiée. Jean-Michel Blanquer revient en arrière sur les annonces de ces derniers mois. Alors que les classes sont rentrées il y a deux semaines, le ministère annonce des suppressions de postes et une réforme des examens et du fonctionnement des lycées.
« Le but c’est de faire des économies tout simplement » résume une responsable de SNES-FSU, le syndicat enseignant. Entre la suppression de 1800 postes dans l’enseignement, la réforme du bac et celle des lycées, les syndicats ont l’impression de retourner au « travailler plus pour gagner plus » sous Nicolas Sarkozy.
Le ministère veut rassurer en affirmant que les suppressions de postes ne concerneront que « le secondaire [les collèges et les lycées] et les services administratifs« . Pour compenser ces postes manquants, les directeurs d’établissements pourront imposer plus d’heures supplémentaires à leurs enseignants. Ces heures seraient exonérées d’impôts. Jean-Michel Blanquer affirme vouloir donner la « priorité au pouvoir d’achat des professeurs. »
De nouveaux lycées et un nouveau bac
Ces suppressions d’emplois accompagneraient une réforme de la nature des lycées. Il n’y aura plus de lycées de secteur, mais des lycées de spécialisation organisés autour de thématiques. L’établissement le plus proche de chez vous pourrait être organisé autour de la littérature, mais celui plus loin se concentrerait sur l’économie par exemple. Cela pose questions du choix des élèves en zones rurales, les lycées étant de facto plus rares qu’en métropoles.
Enfin, la formule du baccalauréat serait largement revu. Le contrôle continu entrerait dans l’examen. Cela impliquerait de nombreux autres tests tout au long de la classe de première et de terminale.
Les syndicats craignent que cette addition du contrôle continu au bac n’ait un effet discriminatoire. Un Bac obtenu dans un « mauvais lycée » ou un lycée qui a la réputation de noter large, aurait moins de valeur qu’un Bac venant d’un établissement réputé.