En 1987, une enfant de 4 ans a été retrouvée morte sur l’autoroute A10. Trente-et-un ans plus tard, la justice a enfin identifié les meurtriers grâce aux traces ADN présentes sur le corps de la victime, d’après le procureur de la République de Blois.
Le 11 août 1987, une enfant aurait été retrouvée sans vie au bord de l’autoroute A10, dans le Loir-et-Cher. Plus de 30 ans après, nous connaissons son identité et son histoire. La « martyre de l’A10 » s’appelait Inass et est décédée à l’âge de 4 ans.
Les parents soupçonnés
Les deux parents ont été mis en examen jeudi 14 juin, a déclaré le procureur de la République de Blois, Frédéric Chevalier. Il a précisé que le père avait été écroué et que la mère comparaissait encore devant le juge de la liberté et de la détention.
Qui était Inass ?
La petite fille est née le 3 juillet 1983 à Casablanca, au Maroc, a indiqué le procureur lors d’une conférence de presse : « Elle y a demeuré 18 mois avec sa grand-mère maternelle et elle a rejoint ses parents qui demeuraient dans la région parisienne à Puteaux« , a-t-il ajouté. Les parents d’Inass, désormais sexagénaires, avaient 35 et 33 ans lorsqu’elle a perdu la vie.
La déclaration des parents
Le père s’est confié aux enquêteurs en expliquant qu’il vivait « un enfer avec son épouse » qui aurait été « violente » envers lui et ses enfants. Il a raconté avoir trouvé sa fille morte en rentrant chez lui le 10 août, un jour avant le départ de la famille pour le Maroc. Son corps sera abandonné sur le trajet, au bord de l’autoroute.
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La mère a, quant à elle, fait des déclarations plutôt changeantes : En garde à vue, elle a d’abord dit ne plus avoir de souvenirs. […] Lors de son interrogatoire de première comparution devant le magistrat instructeur, elle a dit avoir été victime de violences de la part de son époux, qu’elle pouvait être parfois violente sur Inass, mais qu’elle n’était pas impliquée dans sa mort.
a expliqué le procureur.
Une longue enquête
« En 1987, le travail de criminalistique des premiers [gendarmes] arrivant [sur les lieux] a été bien fait« , a déclaré le commandant de la section de recherches d’Orléans, Thomas Andreu. Cependant la science n’était, à l’époque, pas en capacité d’étudier comme aujourd’hui les traces ADN : « l’élargissement des capacités scientifiques en matière d’ADN et des capacités législatives en matière de comparaison d’ADN » ont permis d’identifier l’enfant, a t-il continué. C’est en 2017, avec l’interpellation d’un homme pour une affaire délictueuse, que l’enquête a pu avancer. Son ADN a été prélevé et comparé aux traces présentes dans le Fichier national des empreintes génétiques (FNAEG). L’homme interpellé était le frère de l’enfant. « On a pu remonter depuis le frère d’Inass vers son papa et sa maman », a détaillé le procureur de Blois.