Tous les soirs jusqu’au 13 Juin, VL Média fera le point chaque soir sur la journée de Roland-Garros. Résumé des moments marquants de la journée, et projection sur les affiches importantes du lendemain, vous saurez tout de ce qu’il ne fallait pas manquer sur les courts du côté de la Porte d’Auteuil.
Le match du jour : Andujar – Thiem
On savait Thiem rempli de doutes avant le début de ce tournoi de Roland-Garros. On ne s’imaginait pas toutefois le voir chuter dès le premier tour, après avoir mené 2 sets à 0 qui plus est. Oui c’est bien un premier petit séisme, que le tournoi parisien a vécu aujourd’hui. Car Andujar n’avait jamais battu un top 5 de sa carrière. Car l’Autrichien n’avait jamais perdu au premier tour ici à Paris. Et enfin, car il s’agissait d’un ancien double finaliste du tournoi (2018-2019) même si cette année, Thiem ne se présentait au mieux qu’en position d’outsider. Sans convaincre, on se dit que le vainqueur de l’US Open a les armes pour franchir ce tour. Surtout lorsqu’il se retrouve à mener 2 sets à 0 après 2h de combat déjà (6-4, 7-5). On était pas réellement rassuré par le niveau de l’autrichien qui avait essentiellement profité des petites fautes d’Andujar sur les points importants. Ceci aurait pourtant dû suffire pour se qualifier. Mais dos au mur, et conscient de sa capacité à renverser un Thiem très moyen, l’Espagnol de 35 ans augmente la cadence. Et finit par breaker en début de manche. Très vite il se détache alors et revient totalement dans le jeu jusqu’à égaliser à deux sets partout (6-3, 6-4). On peut alors penser que les efforts de celui qui avait déjà battu Roger Federer à Genève il y a une dizaine de jours vont se payer à l’aube du 5e set décisif. D’autant plus que Thiem démarre bien plus fort en breakant. Mais immédiatement ensuite Andujar débreake, et les deux hommes se rendent coup pour coup jusqu’à 2-2 où c’est l’Espagnol qui fait la différence. Les 60 fautes directes et même plus de Thiem finissent par se payer. Andujar peut alors se mettre à genoux. Il vient de réaliser le plus bel exploit de sa carrière, un véritable cadeau de Noël avant l’heure.
La frayeur du jour : Alexander Zverev miraculé
Un autre homme n’est pas passé très loin de la catastrophe aujourd’hui. Il s’agit du finaliste de ce même US Open, Alexander Zverev. Et contrairement à son collègue autrichien, on avait plus d’attentes envers l’Allemand puisqu’il a triomphé à Madrid cette saison, notamment en battant Nadal. Face à son compatriote Oscar Otte, la rencontre fut tout sauf un long fleuve tranquille. Mené 6-3, 6-3, sans réussir à trouver les solutions, on a cru voir les vieux démons de la tête de série n°6 ressurgir. Ceux qui avait fait de lui, un éliminé dès le 1er tour à Paris en 2017 par exemple. En face son compatriote sorti des qualifications réalisait le match de sa vie. Mais Alexander Zverev est désormais un joueur mature, et il profita alors de la baisse de rythme de son adversaire pour relever la tête et sauver sa peau dans le tournoi avec autorité. 6-2, 6-2, 6-0 dans les 3 dernières manches juste avant la tombée de la nuit. L’Allemand sait cependant qu’il devra s’éviter ses matchs au long cours pour aller loin. Cependant avec la disparition de Dominic Thiem il est devenu l’indiscutable favori de son quart de tableau dès le premier jour du tournoi.
La vidéo du jour : Moutet frustré après sa défaite
Corentin Moutet malgré ses capacités de terrien n’avait pas un tirage évident en la personne de Laslo Djere, un baroudeur du circuit ATP. Et comme l’année dernière, le jeune français s’est pris les pieds dans le tapis dès le premier tour, ce malgré un tie-break fou remporté 12-10 dans la seconde manche. Mais au final, il a fini par s’incliner en 4 sets (6-3, 6-7, 7-6 7-5) dans une belle ambiance d’abord, puis à huis clos ensuite couvre-feu oblige. Le Français a fini par en balancer sa raquette dans les tribunes à l’issue de la balle de match frustré….
Les français du jour : L’exploit de Couacaud, bilan noir pour le reste du contingent…
De manière plus globale la journée fût comme on s’y attendait très difficile pour les Français. Grégoire Barrère eut beau réaliser un break immédiat contre Fabio Fognini, ceci n’a pas empêché la défaite en 3 sets. De même pour Gilles Simon battu face à Fucsovics, huitième de finaliste l’an dernier. Quant à Jérémy Chardy il a réalisé un match de qualité face à Stefanos Tsitsipas. Mais malgré tout il y avait un écart important de niveau que l’on a pu observer dans le deuxième et troisième set à partir du moment, où le palois n’a pas réussi à remporter la première manche dans laquelle il avait pourtant mené 4-1 au tie-break. (7-6, 6-3, 6-1). De même chez les femmes, Clara Burel, Elsa Jacquemot, et Océane Dodin (contre Madison Keys ancienne finaliste de Grand Chelem) ont toutes déjà été éliminées du tournoi. Le contingent se réduit donc à peau de chagrin, mais heureusement une bonne surprise est intervenue très tôt hier matin, c’est Enzo Couacaud invité par les organisateurs, qui a justifié sa Wild-Card. Victoire en 3 sets facile contre Egor Gerasimov (7-6, 6-4, 6-3). Il sera l’un des seuls représentants français de la partie basse du tableau et ce sera très ardu puisqu’il aura comme adversaire Carreno-Busta, quart de finaliste ici l’an dernier.
L’affiche de demain : Casper Ruud – Benoit Paire
Voici une affiche tout feu, tout flamme qui promet énormément et sera programmée sur le court Simonne-Mathieu, donc diffusé sur Amazon Prime en exclusivité. D’un côté un vrai terrien, un outsider du tournoi, Casper Ruud. L’année dernière il n’avait été battu que par un très solide Dominic Thiem. Mais cette fois avec la disparition de l’Autrichien, il envisage a minima un quart de finale et il en a les moyens. 16e mondial, il a triomphé il y a moins de 15 jours à Genève sur terre en battant Shapovalov en finale. Il fut aussi demi-finaliste à Monte-Carlo et à Madrid cette année, preuve de ces prédispositions sur la brique pilée. Avec une puissance dévastatrice, et une grosse endurance physique, le Norvégien promet énormément du haut de ses 22 ans, et partira évidemment favori de cette rencontre. Il n’a jamais perdu au premier tour à Roland-Garros en 3 apparitions dans le tableau final et il ne compte pas arrêter cette série maintenant.
Face à lui il aura pourtant ce qui peut être considéré comme l’un des pires premiers tours possibles. Benoit Paire, toujours fantasque, et même parfois « borderline » ne dispose certes pas de la meilleure confiance qu’il soit puisqu’il a perdu au premier tour à Monte-Carlo, à Rome, ou à l’Open d’Australie cette saison. Mais devant son public et avec sa main toujours aussi impressionnante, il a des armes évidentes pour déstabiliser son adversaire. La clé sera cependant aussi de trouver la constance et la régularité afin de bousculer le Norvégien durant tout le match et non pas par instant ou durant quelques points. C’est comme cela que Benoit Paire aura peut-être une chance de faire mal et d’enfin justifier son statut de 35e mondial au classement, face à un rival qui a lui des crocs affamés…