En briques rouges, style classique, Kensington Palace se dresse face aux étangs de Hyde Park. L’ancienne résidence de la princesse Diana est the place to be, en ce moment à Londres. Les visiteurs se pressent pour la visiter, car c’est derrière les échafaudages de l’aile gauche que le ou la futur(e) héritier(e) de la couronne d’Angleterre devrait grandir. Alors que les anglais avaient prouvé leur engouement pour la famille royale lors du mariage princier et du jubilé de la reine, quel est leur état d’esprit un mois avant la naissance de l’enfant? Reportage.

On le devine derrière les feuillages. Kensington Palace se distingue de loin et s’approche facilement. De nombreux visiteurs se pressent pour entrer, quand d’autres préfèrent les pelouses ouvertes au public. Parfois, le Prince William offre le spectacle d’atterrir en hélicoptère dans les jardins privés, visibles par tous, en plein après-midi. Kensington Palace est accessible, oui. Mais halte aux personnes trop curieuses. Depuis que la famille royale a annoncé que l’Enfant habitera dans ce lieu, certaines questions irritent le personnel du château.

The Baby -comme on dit ici- est un sujet tabou. « It is private » répètent les bénévoles sans amabilité. Une femme, membre du personnel, est fatiguée de répondre aux visiteurs. Une couronne est finement dessinée sur le pin’s blanc accroché à son écharpe rouge. Elle refuse de parler et préviens son supérieur avec une énergie soudaine. Il ne la comprend pas. La fait répéter. « Que veut cette journaliste? » demande-t-il une seconde fois. Elle baisse toujours plus la voix. Les mots « Kate », « William » et « Baby » ne seront pas prononcés. Ont-ils peur que d’autres curieux accourent? « C’est un sujet privé mademoiselle. Vous êtes dans l’aile publique. Je ne vous donnerai pas d’informations.  » finit par dire le responsable. « Les visiteurs nous posent tout le temps des questions surthe baby. Nous sommes ici pour donner des renseignements sur le passé de la monarchie, pas sur son futur. Mais en tant qu’anglais, je suis content. L’enfant sera le prochain roi ou la prochaine reine! ». Une pointe de ferveur clôture sa phrase.

Les londoniens se promènent autour du château. Emma, la vingtaine, sourit en entendant parler du futur héritier. Elle espère que l’enfant sera une fille et salue la mesure prise par Kate et William assurant le trône au baby quel que soit son sexe. Plus loin, un groupe de jeunes adolescents débat. « On se rassemblera tous pour célébrer cela » dit Kerry enthousiaste. Il voit la future naissance comme un heureux évènement, permettant de lier les anglais comme le mariage l’avait fait il y a deux ans . Jay se renseigne sur son téléphone et s’offusque quand il apprend que cette cérémonie a couté 33 millions d’euros, d’après les estimations de certains médias. De même quand il apprend que les travaux du château pour accueillir le bébé et ses parents coûtera au final un million d’euros. « S’ils veulent aménager le château, qu’ils le fassent avec leur argent. Pas avec le notre » lance Jay. Jeff est le moins optimiste. « On s’en fiche qu’ils aient un bébé. C’est une famille parmi les autres.  » Il continue : « Finalement, je pense que c’est le reste de la planète qui s’intéresse le plus à la naissance du baby et voit cela comme un évènement ».

Le reste de la planète, dont les touristes. Ceux qui répètent les mêmes questions à des bénévoles fatigués et irrités. Ceux qui recherchent des souvenirs à l’effigie de la famille royale. De l’autre côté de Hyde Park, Brompton Road, rue connue pour son magasin Harrod’s, le Printemps anglais. En face des vitrines où s’enchainent accessoires et habits de luxe, une modeste boutique de tourisme a ouvert ses portes. Le vendeur attend le client. Il ne sait pas encore à quoi ressembleront les objets de souvenirs mais est pressé de les poser sur ses rayons. « Ils se vendront très rapidement, beaucoup plus que les objets à l’effigie de Kate en robe de mariée, car il s’agira là d’un enfant ».

Des cartes postales attendent d’être rangées. Sur l’une d’elle, Kate sourit. A l’approche de l’évènement, le vendeur, lui aussi, se réjouit.

 

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