Depuis son retour à la tête de l’UMP fin novembre, la stature d’homme providentiel que Sarkozy souhaitait acquérir n’est jamais arrivée. Le problème d’un casse tête incroyable au sein d’un parti qui se scinde en deux.
Ni PS, ni FN. Pourtant, la seconde option devient une solution qui correspond à plusieurs membres de l’UMP, qui affiche désormais un refus catégorique de la politique menée par le gouvernement actuel et le quinquennat de François Hollande. La motion de censure, est le dernier exemple en date. Pourtant, après une fracture brutale qui s’était produite en 2012 après le départ du pouvoir et de la politique de Sarkozy, le retour de ce dernier devait sonner la charge et remettre tout le monde dans le droit chemin. Sauf que la candidature annoncée de Alain Juppé cet été a mis un gros coup de pied dans la fourmilière, et aux fesses du Président du parti.
Menacé, inquiet, contesté, Nicolas Sarkozy se sent conspué et semble avoir perdu son leadership face à la concurrence. D’autant que c’est un gros morceau qui s’attaque à lui, puisque le Maire de Bordeaux à la grande faveur des français. Lui, le Premier Ministre de Jacques Chirac pendant deux ans, qui avait laissé un mauvais souvenir aux Français, est aujourd’hui leur candidat idéal, à défaut d’être celui de son parti. Trajectoire différente de Sarkozy, qui n’a plus la préférence de l’électorat français contrairement à 2007, mais qui n’a pas encore perdu le soutien de son parti, en témoigne les nouveaux sifflets à l’encontre de Alain Juppé il y a quelques semaines lors d’un discours devant ses compatriotes. Sauf qu’à prés d’un an et demi du début de la campagne des primaires, le chemin paraît plus long pour Sarkozy que pour ses adversaires.
Le « cul entre deux chaises »
Nicolas Sarkozy s’est mis tout seul dans l’embarras. Dès son retour, il a montré une certaine façon de s’adapter à son public lors de sa campagne. En témoigne sa sortie sur l’abrogation de la loi Taubira. Un One Man Show, voilà à quoi ont ressemblé les meeting de l’ancien président. Son jeu du « tout pour plaire » exporté jusqu’au bureau politique de l’UMP semble se retourner contre lui. La ligne de désaccord entre le numéro deux et trois du parti, NKM et Laurent Wauquiez, semble s’agrandir de jour en jour. De plus, les sympathisants UMP ne sont plus aussi confiants qu’avant envers la ligne menée par Nicolas Sarkozy. Entre les multiples affaires qui l’opposent à la justice et son manque de fermeté sur les réelles positions du parti, Sarkozy perd peu à peu son leadership à l’UMP. On arrive même à se demander si aujourd’hui, Sarkozy est plus susceptible d’envoyer des lecteurs à l’extrême droite plutôt que de les refaire basculer dans une idéologie plus républicaine et moins radical. En parallèle de cela, il faudra remettre l’UMP sur pattes pour une campagne sans déboires comme les affaires Bygmalion. Que reste-il comme certitude à l’ancien Président aujourd’hui ? Aucune réellement. Si ce n’est de rester certainement le patron d’un parti dont l’avenir se présage mal, et dont le futur n’est pas garanti.