Cette année, le Brésil bat des records. La coupe du monde c’est une chose mais la coupe de la vie que représente l’eau c’en est une autre, et celle-ci devient de plus en plus rare. La sécheresse qui touche le Brésil est d’une très forte intensité. Elle atteint des sommets historiques qui font basculer le niveau de vie et le taux de chômage des Brésiliens.
Pire sécheresse depuis 80 ans
La situation est inédite. Le Brésil fait face à la pire sécheresse depuis plus de 80 ans. L’Etat de Rio de Janeiro et celui de São Paulo sont gravement touchés. Les gouverneurs de ces états appellent la population à adopter de nouveaux comportements vis-à-vis de leur consommation d’eau et bien évidemment de l’économiser au maximum. Qui dit aridité, dit pénurie. Le secteur le plus touché reste l’agriculture mais l’industrie en pâti également. Plusieurs barrages hydroélectriques ont dû être mis à l’arrêt à cause du très bas, voire quasi inexistant, niveau d’eau ces derniers mois. Ces barrages consistent à eux-seuls la plus grande source d’énergie du pays. Mais les conséquences vont au-delà. Il n’est pas rare que plus d’un million d’habitants de la banlieue de Sao Paulo se retrouve sans approvisionnement d’eau un jour par semaine.
La situation dans la région de Sertao est alarmante
Mais ce dont les médias traitent le moins, c’est l’énorme impact que provoque la sécheresse sur une région plus peuplée et beaucoup moins développée. La région de Sertão, au nord-est du pays, souffre énormément de ce climat, habituellement semi-aride où l’on produit une bonne partie de l’agriculture brésilienne. Les millions d’animaux prévus pour l’élevage endurent avec difficulté cette rudesse climatique et certains en meurent. C’est principalement les petites fermes qui sont le plus touchées par la sécheresse, leurs revenus diminuent avec la perte de bétail. Et cela sans compter, l’immense difficulté à trouver de l’eau, du moins potable. Certains s’abreuvent autrement, ils utilisent des bières ou encore des boissons sucrées mais rien ne peut remplacer l’eau pour l’hydratation. Les photographies prises par certains reporters dépeignent bien la misère qu’endurent au quotidien certains Brésiliens.
Les enjeux politiques et le combat contre la déforestation
Dans un contexte politique en crise et très divisé car faisant face à de nombreux scandales, il est difficile pour le Brésil de combattre le fléau qui s’abat sur eux depuis le début de l’année. Les enjeux de la présidente, Dilma Rousseff sont plus que jamais importants. La cause du problème étant, selon les experts, la déforestation de l’Amazonie. Et oui, tuer le poumon de la Terre n’a jamais fait du bien à notre planète, et encore moins au pays qui l’héberge. Les forêts permettent aux précipitations de se recycler. Lorsque l’air chargé d’humidité s’élève des arbres pour rejoindre l’atmosphère, la vapeur d’eau se condense. Et ainsi le volume d’air baisse et la pression de l’air diminue. En d’autres termes, les arbres arrivent à pomper l’eau dans l’atmosphère pour pouvoir la faire retomber sur la Terre et ainsi de suite. Les forêts tropicales gardent l’humidité et permettent à l’intérieur des continents d’en bénéficier.
Il convient donc aux responsables politiques d’agir et d’agir vite. Les solutions qui s’ouvrent à eux sont simples : prendre de véritables décisions afin de diminuer la déforestation de l’Amazonie ou encore équiper leurs régions de systèmes adaptés à une telle situation. Afin de lutter contre le meurtre à petit feu du poumon de la Terre, il s’agirait de prendre le problème en profondeur et s’attaquer aux racines de celui-ci. Contrer les avancées des grands groupes venus exploiter les grands espaces pour installer des plantations de soja, d’élevage et d’OMG en tout genre, apparaît être l’un des éléments principaux responsables de la déforestation. Il faut parfois savoir choisir entre les bénéfices économiques (et encore …) et entre la santé publique nationale voire mondiale.