La SMEREP dévoilait ce jeudi les résultats de son enquête 2017 sur la santé des étudiants et des lycéens. Une étude qui dresse un bilan assez inquiétant et révélateur pour la jeunesse.
Depuis 20 ans, la SMEREP lutte pour la sécurité des étudiants à travers des campagnes de préventions. Pour y parvenir, la mutuelle mène des études et effectue des sondages auprès de ces jeunes pour y voir plus clair dans leur situation. L’étude 2017 « Santé des Étudiants & Lycéens » marque une nouvelle fois l’état précaire de santé de ces jeunes. Au terme d’un sondage mené sur 700 étudiants en IDF et 500 étudiants sur toute la France, c’est Hadrien Le Roux, Président de la SMEREP et Annie Coutarel, Directrice Générale SMEREP, qui se sont chargés de dévoiler les résultats de l’enquête
Des difficultés économiques qui ont des conséquences sur la santé des étudiants
L’étude révèle en effet qu’aujourd’hui, le budget moyen d’un étudiant oscille entre 365 et 380 euros par mois. Un chiffre qui ne cesse de diminuer depuis 10 ans et qui inquiète, d’autant plus que 57% de cet argent provient des parents. Un étudiant sur deux avoue même avoir connu des difficultés financières.
Par conséquent, qui dit difficultés financières dit logiquement une baisse des dépenses. Cette tendance se confirme notamment sur l’accès aux soins avec des chiffres qui, une fois de plus, inquiètent sur la santé des étudiants. L’étude 2017 révèle en effet que 20% d’entre eux renoncent à aller chez le médecin. Motif principal : trop cher. De plus, ils sont nombreux à pratiquer l’auto-médication et attendre que le mal passe.
Pour la première fois de son histoire, l’étude de la SMEREP s’est notamment focalisée sur l’hygiène bucco-dentaire. Une décision on ne peut plus logique pour la mutuelle après avoir été alertée par de nombreux spécialistes au sujet d’une certaine détérioration des pratiques. Alors qu’il est conseillé d’aller chez le dentiste au moins une fois par an, ce ne serait tout simplement pas le cas pour 65% des étudiants sondés. Une fois de plus, ces étudiants n’y vont pas car ils n’en ressentent pas le besoin. A noter que parmi les excuses invoquées figure la traditionnelle « crainte du dentiste ».
Une santé globale des étudiants qui se dégrade
En cette période d’examens, c’est un classique : les étudiants sont stressés, angoissés par l’approche de grandes échéances et du résultat final. Malheureusement, ce stress tend à se généraliser sur toute l’année et ne cesse de progresser. Ainsi, près de 40% des étudiants sondés se déclarent stressés, un chiffre plus élevé que chez les lycéens. Autre chiffre inquiétant : 1 étudiant sur 10 utilise fréquemment des antidépresseurs.
Ce n’est pas nouveau : le stress influe fortement sur le comportement de la personne, et notamment sur son sommeil. Très précieux pour un étudiant, le sommeil se fait malheureusement de plus en plus rare. Plus de 2 étudiants sur 5 ont en effet des problèmes de sommeil. A cause des études ou de problèmes affectifs, familiaux, nous avons ainsi affaire à une population qui dort moins. Alors qu’il est fortement recommandé de dormir 8h, les étudiants sont en effet plus nombreux à dormir moins de 6h par nuit.
Que faire dans ce cas pour éviter les problèmes de santé ? Pour 36% des étudiants sondés, la solution réside en cinq lettre : le SPORT. 1 étudiant sur 2 en fait même de façon régulière. Un chiffre intéressant mais qui est vite « pollué » par les donnés suivantes sur l’alimentation. Bien qu’ils aient beaucoup d’activités physiques, 3 étudiants sur 10 ne font pas attention à leur alimentation. Avec un budget repas de 10€ par jour, ils sont logiquement plus nombreux à favoriser le premier sandwich du coin plutôt qu’un repas sain.
De mauvaises habitudes de décompression
C’est bien connu : pour relâcher la pression après une semaine d’examens, les soirées font généralement office de solution n°1. La consommation d’alcool devient donc une histoire assez récurrente dans la vie d’un étudiant. Il est même question de consommation habituelle pour 7% des étudiants, ce qui amène logiquement plus de chances de provoquer un risque de dépendance. Autre tendance à la hausse : la consommation d’alcool se fait de plus en plus jeune.
Parmi les autres sujets préoccupants liés à la jeunesse et aux étudiants, le tabac est toujours l’un des principaux combats de la SMEREP. L’étude 2017 révèle ainsi que, malgré une certaine baisse depuis 10 ans, 1/4 des étudiants est aujourd’hui fumeur. Chez les lycéens, ce chiffre est bien plus faible avec seulement 1 étudiant sur 10 qui serait fumeur. Mais tout n’est pas rose dans le cas du tabac : la consommation de cannabis est en hausse, en particulier en Ile-de-France.
Des étudiants pas toujours bien informés sur la sexualité et les risques de transmission
Près de 50% des étudiantes prennent la pilule contraceptive, alors que ce chiffre s’élève entre 25 et 30 chez les lycéennes. Il en va de même pour l’utilisation du préservatif chez les étudiants. Pour la plupart de ces étudiants, ils se protègent pour éviter un risque de grossesse, puis vient le risque d’IST et du SIDA. Malgré cette attitude sérieuse dans l’ensemble, les étudiantes sont toutefois de plus en plus nombreuses à avoir recours à la contraception d’urgence.
Quant au dépistage, celui-ci n’est pas forcément systématique pour des raisons une fois de plus inquiétantes. Si beaucoup jugent qu’il n’y pas de risque suffisant pour y aller, 1/4 des sondés ne se font pas dépister parce qu’ils ne savent tout simplement où aller pour une telle opération. Un chiffre dur à accepter pour la SMEREP au vu des nombreuses campagnes de prévention déjà menées sur le sujet.
Pas de quoi démoraliser la célèbre mutuelle cependant puisque de nouvelles campagnes de prévention sont prévues dès la prochaine rentrée. Quant à l’horizon 2018, la SMEREP mise sur un meilleur soutien des agents de la santé et un projet de loi qui satisfasse tous les partis.
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