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Sorare, comment le football vous rendra riche.

Quand votre équipe triomphera, c’est vous qui gagnerez. Voilà en quelques mots, le fil rouge de la plateforme française Sorare et son jeu de football fantasy. Composer une équipe de 5 joueurs parmi les championnats internationaux, et récolter le succès une fois les matchs de la semaine terminés. L’idée semble simple, mais le concept est bel et bien novateur.

Sorare est plus qu’un simple jeu de cartes. Anticipant une demande face à la diffusion des cryptomonnaies, Nicolas Julia et Adrien Montfort, développeurs de la plateforme, ont allié dans leur modèle, football et cryptomonnaies. Une offre ayant trouvé écho notamment auprès des parieurs en nette augmentation, déjà désireux de concilier gains et évènements sportifs. En effet, selon l’ARJEL entre 2016 et 2019, le nombre de parieurs a doublé avec 3,5 millions de joueurs recensés l’an dernier. Parallèlement, le marché des cryptomonnaies a connu une expansion record. Le Bitcoin, monnaie de référence, est passé de 200 000 transactions par jour en 2016, à 330 000 en novembre 2020 selon Statista.

Sorare, à la conquête du marché

La démarche de Sorare, s’inscrit donc pleinement dans ce nouveau cadre économique. Un contexte où selon son CEO, « Sorare souhaite rendre la liberté aux joueurs ». Cette liberté est définie et régulée par la Blockchain. Cette Blockchain, est la base commune à toutes les cryptomonnaies, et permet de garder en mémoire chaque transaction tout en permettant des échanges réalisés sans intermédiaire. Le modèle Sorare, est ainsi, lié au réseau blockchain Ethereum. Elle est la seconde cryptomonnaie en matière de capitalisation juste derrière Bitcoin et connaît actuellement sa plus forte valorisation depuis 2018.

Pour autant, niveau stratégie le même raisonnement que Bitcoin a été adopté, à savoir, l’ancrage de la plateforme dans un système déflationniste. En effet, chaque carte de joueurs existe en quantités limitées, mettant en application le principe de rareté. Ce dernier se caractérise par 3 niveaux de prestiges différents pour chaque joueur : rare, super rare et unique. En limitant l’émission de certaines cartes au préalable, Sorare entraîne de facto, une spéculation sur les tops joueurs actuels ou en devenir. Plus votre joueur se fera remarquer par de bonnes performances sur le terrain, plus sa côte et donc son prix augmentera. C’est ainsi que la carte version unique de Cristiano Ronaldo, joueur de la Juventus de Turin et multiples ballons d’or, s’est vendue à plus de 12 000 euros.

La majorité des utilisateurs sont donc incités au trading de jeunes joueurs afin de dégager des bénéfices, car en réalité peu d’entre eux peuvent acquérir des joueurs vedettes dans un premier temps.

A qui s’adresse donc Sorare ?

La plateforme offre la possibilité à tous d’entrer dans sa blockchain. Familier ou pas avec les cryptomonnaies, l’achat de joueurs ou de pack de joueurs peut se faire autant en Ether que par carte bleue. Dans le second cas, Sorare se chargera de faire la conversion de la somme placée sur les joueurs en tokens, qui eux, seront stockés dans la blockchain. Accumuler les joueurs, revient donc à accumuler ses actifs sur la cryptomonnaie montante de ces dernières semaines. En possédant réellement les cartes grâce au contrat souscrit à l’achat des joueurs, les utilisateurs sont les réels décideurs du marché d’après le comité de direction, et alimentent la bourse en continu. Un marché renforcé par la conclusion de partenariats avec de plus en plus de ligues européennes et des géants européens comme le récent vainqueur de Ligue des champions le Bayern Munich.

Pourquoi Sorare suscite-t-il autant d’engouement pour les clubs européens ?

Le projet Sorare a mis du temps à éclore en Europe. Les marchés asiatique et américain et leurs équipes respectives ont été les premiers à être affichés sur la plateforme. Cela s’explique notamment, par une culture populaire dans ces pays déjà très liés avec les fantasys cartes. De la NBA au football américain en passant par la MLS, en 2013, 10 % de la population du pays soit 35 millions de personnes s’adonnaient à cette pratique. De l’autre côté de l’océan atlantique, l’adhésion n’est pas la même. Le principal distributeur se nomme Mon petit gazon, plateforme française accueillant 1,3 million de joueurs. L’augmentation de l’offre de clubs européens va de pair avec ce facteur. Plus le marché sera inondé de consommateurs européens, plus ces derniers auront tendance à acheter des cartes de joueurs européens.

L’intérêt ? À chaque transaction de cartes de joueurs, les clubs de ces derniers, touchent une commission sur ces échanges. L’Olympique de Marseille, seul club français à avoir gagné la Ligue des champions et qui essuie des difficultés financières importantes, a rejoint Sorare et son jeu de football fantasy en juillet 2020. Une possibilité pour la marque OM de rayonner à l’international et de s’assurer des revenus complémentaires.

Sorare représente donc un potentiel avenir de la cryptomonnaie. Plus abordables que les cryptomonnaies traditionnelles, les tokens ont l’avantage de permettre aux petits portefeuilles d’investir dans le nouvel agrégat monétaire. Pour l’instant, seul l’éther est utilisable sur la plateforme, néanmoins les directeurs de Sorare sont ouverts aux possibilités d’ouvrir leurs marchés à d’autres monnaies. Aller vers l’intermodalité des cryptomonnaies est maintenant l’objectif. Elargir le public, accueillir des investisseurs et évoluer pour institutionnaliser les cryptomonnaies, seront des intermédiaires décisifs.

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