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Soudan du Sud : Cessez-le-feu après de violents affrontements

Lundi 11 juillet 2016, les deux têtes rivales de l’exécutif au Soudan du Sud, Salva Kiir et Riek Machar ont ordonné un cessez-le-feu à leurs partisans qui se battent violemment depuis le 7 juillet, faisant craindre un retour à la guerre civile. Occasionnant des morts chez les troupes de l’ONU et chez les civils, la communauté internationale s’en mêle.

Des affrontements au cessez-le-feu

Jeudi 7 juillet 2016, des soldats du président du Soudan du Sud Salva Kiir ont demandé à fouiller un véhicule de troupes loyales au vice-président Riek Machar, rival du chef de l’Etat ; et de là, des combats ont éclaté autour de la capitale, Djouba.

Les combats ont duré jusque lundi, occasionnant la mort de 272 personnes et de nombreux blessés. Parmi les victimes, on trouve majoritairement des soldats des deux camps, mais aussi 33 civils et 2 casques bleus chinois.

Une note du département des casques bleus des Nations-Unies explique que les combats « ont inclus l’usage d’hélicoptères de combat et de tanks », témoignant de la violence des affrontements.

Craignant un retour à la guerre civile qui avait débuté en 2013, les chefs des deux camps ont respectivement ordonné à leurs partisans de cesser toutes hostilités, lundi 11 juillet en fin de journée.

De l’indépendance à la guerre civile

Au sein du Soudan, il y a toujours eu des tensions entre les différentes ethnies et religions, dessinant petit à petit deux camps, le Sud et le Nord. Après deux guerres civiles en 1955-72 et en 1983-2005, le Soudan du Sud obtient un statut avec une large autonomie devant mener à un référendum d’auto-détermination.

Ce dernier a lieu les 9 et 15 janvier 2011 avec un « oui » gagnant à 98%, et Omar al-Bashir, le président du Soudan respecta cette décision.

Ainsi, le Soudan du Sud devient un Etat indépendant le 9 juillet 2011, et sera reconnu par la suite comme étant le 193ème et plus jeune pays de l’ONU.

Les président et vice-président de la région autonome, Kiir et Machar, conservent leur poste au sein de la nouvelle république du Soudan du Sud. Mais appartenant respectivement à la tribu Dinka et Nuer, lorsque Machar annonce son ambition de briguer la présidence, Kiir le limoge le 23 juillet 2013.

Machar Kiir The insider

Le vice-président Machar et le président Kiir — crédit theinsider.ug

Le 15 décembre 2013, éclate une nouvelle guerre civile, un conflit politique sur fond de tensions ethniques, qui dura deux ans.

Pour mettre fin à la guerre qui ravage le pays en construction, un accord est trouvé, redonnant à Machar son poste de vice-président, qui entre en fonction le 26 avril 2016. Avec les récents événements, le conflit ne pourrait être qu’en sommeil.

Lire aussi sur « le retour de Riek Machar »

Les craintes de la communauté internationale

Etant le plus jeune pays de la communauté internationale, le Soudan du Sud est par conséquent un Etat fragile, eu égard aussi aux tensions intrinsèques du pays. Considérant la fragilité de l’Etat comme une menace pour la paix internationale, les Nations-Unies ont déployé près de 13 000 casques bleus dans le cadre la mission MINUSS.

Ces derniers ont été pris entre deux feux ces derniers jours en tentant de protéger les populations civiles victimes des affrontements. En effet, dans et aux abords de la capitale Djouba, des centaines de civils se sont réfugiés dans l’enceinte des bâtiments des casques bleus.

Deux casques bleus de nationalité chinoise sont morts dans les combats, alertant sévèrement la communauté internationale. Pékin, Tokyo et Washington ont condamné tour à tour les événements de Djouba, rapatriant une partie de leur personnel d’ambassade.

C’est Ban Ki-moon, le secrétaire général des Nations-Unies qui s’est exprimé à ce sujet constatant que « les dirigeants du Sud Soudan ont une nouvelle fois abandonné leurs citoyens », et que sans contrôle de la situation, « la communauté internationale à la responsabilité d’agir ».

Le secrétaire général des Nations Unies Ban Ki-moon -- crédit AFP

Le secrétaire général des Nations Unies Ban Ki-moon — crédit AFP

Il a aussi demandé un embargo sur les armes en direction du pays, soutenu par les Etats-Unis, la France, le Royaume Uni et l’Angola. Cependant, les Russes ont menacé d’utiliser leur veto au Conseil de Sécurité, jugeant l’emploi d’un embargo inutile.

Ban Ki-moon, qui a demandé à tous les pays contribuant à la mission présent sur le territoire de ne pas le quitter pour ne pas envoyer « un mauvais signal », doit rencontrer les 15 membres du Conseil de Sécurité dans la journée du 12 juillet.

Photo à la une : Soldats de la MINUSS crédit Reuters

 

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