Après treize jours d’incendie finalement maîtrisé ce Lundi 31 mai, le navire MV X-Press Pearl risque maintenant de couler au large du Sri Lanka.
Le calvaire n’en finit pas pour le Sri Lanka et son littoral. Alors que les autorités locales avaient commencé à remorquer le navire, ce Mardi 1er juin, il semblerait que ce dernier soit en train de couler. « Le navire court le risque imminent de sombrer » a déclaré Indika de Silva, porte-parole de la marine sri-lankaise.
« La société de sauvetage impliquée dans l’opération #XPressPearl a expliqué que le navire coulait à l’endroit où il se trouve actuellement », a tweeté le ministre de la pêche sri-lankais, Kanchana Wijesekera.
Pour rappel, le navire est en perdition au large du Sri Lanka depuis depuis 14 jours, après un incendie survenu le 20 mai. Ce Lundi 31 mai, avait été maîtrisé suite à une opération internationale. Cependant, des experts de la Société danoise de sauvetages en mer (SMIT) avaient constaté un niveau des eaux élevé dans la salle des machines. Indika de Silva a indiqué à la presse que le MV X-Press Pearl s’était enfoncé d’un mètre. De plus, les jets d’eau des pompiers ont été arrêtés pour éviter une accumulation d’eau trop importante.
Une pollution sans précédent
Immatriculé à Singapour, le bateau transportait des quantités énormes de produits polluants. On compte notamment 25 tonnes d’acide nitrique ainsi que d’autres produits chimiques. À ça viennent s’ajouter 28 conteneurs de matières premières plastiques, sans oublier évidemment les 278 tonnes de fioul et 50 tonnes de gazole à son bord.
Une grande partie des conteneurs est d’ailleurs déjà tombé en mer. Plusieurs tonnes de granules de microplastiques se sont retrouvées sur les plages locales. Un véritable désastre écologique pour la faune et la flore environnante. De ce fait, le Sri Lanka a décidé d’interdire la pêche dans la région. Le pays a mobilisé plusieurs milliers de militaires pour nettoyer les plages touchées par la pollution plastique. De plus, les produits chimiques ont brûlés pendant 12 jours, relâchant d’énormes quantités de polluants dans l’air.
Selon le chef de l’Autorité de protection de l’environnement marin du Sri Lanka (MEPA), Dharshani Lahandapura, il s’agit du « pire accident jamais survenu de son vivant ». Il ne faudrait surtout pas que le navire coule et relâche dans la mer encore plus de produits chimiques et de carburant.
Le Sri Lanka a ouvert une enquête criminelle, Lundi dernier. Il s’agit de déterminer si l’équipage était au courant d’une apparente fuite d’acide nitrique durant le voyage. Il semblerait d’ailleurs que ce soit cette fuite qui soit à l’origine de l’incendie. Ajith Rohana, porte-parole de la police, a déclaré que le capitaine et le chef mécanicien avaient été arrêtés. Les deux hommes ont été entendus pendant quatorze heures depuis Lundi. Les deux hommes sont russes. Trois membres d’équipage ont vu leur passeport confisqué, en vue d’une enquête approfondie.
Gotabaya Rajapaksa, le président du Sri Lanka, a demandé de l’aide à l’Australie pour évaluer les dégâts causés sur l’environnement.