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Suppression du concours infirmier, une «universitarisation» en marche

Le 5 juillet dernier, à l’école d’infirmière de Caen, Agnès Buzyn et Frédérique Vidal annoncent la suppression du concours infirmier pour la rentrée 2019. La sélection se fera dès lors sur dossier via la plateforme Parcoursup. Quels changements pour la formation?

 

             Les élèves en IFSI auront les mêmes avantages que les autres étudiants

La rentrée approche à grands pas et 16 106 candidats «actifs» sur Parcoursup n’ont toujours pas d’affectation pour l’année prochaine. En 2019, si la situation reste inchangée, les chiffres risquent d’être encore plus élevés. Près de 180 000 candidats s’ajouteront aux 800 000 actuels en raison de la suppression du concours d’entrée en IFSI. Actuellement, chaque IFSI propose son concours. Les profils de candidats sont très variés: néo-bacheliers, élèves en préparation, personne en réorientation… En 2019, les 326 IFSI français sélectionneront leurs candidats sur dossier. Concernant les candidats inscrits en classe préparatoire au concours, les jurys prendront en compte cette année supplémentaire.

Cet article peut aussi vous intéresser: « Parcoursup: un nouvel outil »

Agnès Buzyn, ministre des Solidarités et de la Santé et Frédérique Vidal, ministre de l’Enseignement supérieur, portent la décision. Celle-ci s’inscrit dans un long processus d’«universitarisation» remontant aux années 1970. En 1979, la formation passe de deux à trois années d’étude, comme pour les licences. Pour des raisons budgétaires, la reconnaissance universitaire n’est cependant effective qu’à partir de 2009. Dix ans plus tard, les entrants en IFSI recevront une carte d’étudiant, pour toucher la bourse du Crous et bénéficier des mêmes avantages que n’importe quel autre étudiant.

« Il s’agit d’une «politique d’ensemble dans laquelle le processus d’intégration universitaire est un maillon important. »  – discours d’Agnès Buzyn, le 5 juillet à Ca

A voir également: discours de Frédérique Vidal du 5 juillet à Caen. / http://solidarites-sante.gouv.fr/IMG/pdf/180705_-_dp_-_universitarisation_des_infirmiers.pdf

            Une démocratisation au détriment de la professionnalisation?

Dans les milieux étudiant et professionnel les réactions sont multiples. Il est parfois dur de trancher. Pour Marine, étudiante entrante en deuxième année d’école d’infirmière à Hauteville (01), le seul intérêt à la suppression du concours est réduction des coûts pour les candidats. Cela devrait donner la possibilité à des personnes ayant de faibles revenus de faire ce métier. Elle-même a dépensé plus de 500 euros pour passer cinq concours. Toutefois, Marine reste pessimiste quant à la suppression de l’oral. Selon elle, il est essentiel pour déceler des profils de candidats qui ne répondraient pas aux exigences de la profession, soit des critères intellectuels et psychologiques.

Tout comme Marine, le Syndicat national des professionnels infirmiers (SNPI) craint un défaut de professionnalisation. Sur son site officiel, le SNPI souligne l’importance d’avoir des élèves équilibrés. Les étudiants sont en effet au contact de personnes vulnérables dès six mois, pour leur stage. Malgré tout, la Fédération nationale des étudiants en soins infirmiers (FNESI)crie victoire. Le syndicat représente les intérêts des étudiants auprès des IFSI et du gouvernement et a fait de la démocratisation de la formation un pilier de son combat en 2017.

« Le rétablissement de ce filtre humain nous paraît donc indispensable »- site officiel du SNPI

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