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Swing at the Top: le rock, c’était mieux avant?

A l’occasion des 50 ans de carrière des Rolling Stones, Nicolas Ullmann a imaginé un projet ambitieux. Organisateur de soirées rock depuis plusieurs années, il a organisé son « Rock’n’Roll Circus » à la Machine du Moulin Rouge. Plus de trente artistes se sont prêtés au jeu pour un concert intitulé « Swing at the top ».. L’occasion de revenir sur ce que signifiait le Rock’n’Roll Circus en 1968.

Yarol

Yarol Poupaud était présent à la Machine du Moulin Rouge

Arthur H, Yarol Poupaud (ex-FFF), Mustang, Hangar… Ils ont tous été dopé aux Rolling Stones et jeudi dernier, ils ont choisi de leur rendre hommage. Une chanson par groupe et des formations inédites pour un total de vingt-sept titres, ça a de quoi faire rêver tout fan du groupe à la langue pendue. Le principe de cette soirée était calqué sur celui du Rock’n’Roll Circus, ce show hors du commun organisé il y a quarante-sept ans à l’initiative de Mick Jagger. Le leader androgyne avait voulu rassembler certaines des plus grandes personnalités du Swinging London, le mouvement pop-rock londonien des 60’s, dans un décor de cirque pour plus de quinze heures de concert. Imaginez les Stones, les Who, John Lennon et consorts au milieu d’artistes de cabaret et vous aurez un tableau de la géniale décadence qui animait la scène rock d’alors.
En 1968, Mick Jagger et ses comparses sortent  Beggar’s Banquet, album qui marquera le son nouveau des Stones. Ils organisent une conférence de presse surréaliste où les journalistes sont conviés à prendre part à un banquet qui se transforme en bataille générale de gâteau à la crème. Après quelques expérimentations psychédéliques (Their Satanic Majestic Request, 1967), le plus américain des groupes anglais opère un retour aux sources blues et country dans ce qui constitue un véritable chef d’oeuvre. Jouissant d’une image de bad-boys, le groupe se distingue de plus en plus de ses frères ennemis des Beatles. Ces derniers, qui se sépareront en 1970, fatigués par la guerre des égos, viennent de sortir leur album blanc. Ajoutez au cocktail un aperçu du premier opéra-rock des Who et une performance inédite des Dirty Macs, groupe qui rassemble Keith Richards, Eric Clapton, John Lennon et Mitch Mitchell (batteur deThe Jimi Hendrix Experience) et vous obtiendrez un résultat explosif. Ce 11 décembre 1968, le rock anglais exprimait tout ce qu’il avait de meilleur.
Fait intéressant, le spectacle n’a été diffusé qu’en 1996 alors qu’il était conçu pour la télévision. Ce sont les Stones eux-mêmes qui ont refusé sa retransmission, prétextant une piètre performance de leur part. Un exemple supplémentaire de l’absurdité qui caractérisait la scène du Swinging London.

encarte circus

Une version plus lisse

Forcément, en 2013, les choses ont changé. Les anciens soixante-huitards sont devenus patrons d’entreprises, les années quatre-vingt sont passées par là et la musique la plus écoutée est le « Gangnam Style » de Psy. Le rock s’est embourgeoisé, la cigarette s’est vue chassée des lieux publics. Alors forcément, jeudi soir à la Machine, il planait une légère impression de musée. Plus de huit cents personnes rassemblées pour écouter une musique vieille d’un demi-siècle, ça peut laisser pantois certains sceptiques. Mais le Swing at The Top, fut surtout le théâtre d’une grande partie de plaisir et de redécouverte de classiques «stoniens ». L’occasion également d’assister à la performance endiablée des gars de Hangar qui nous confirment encore une fois leur appartenance au cercle des meilleurs groupes live de France. Autre passage remarqué, le concert de Yarol Poupaud, l’un des guitaristes les plus en vue de l’Hexagone. Après cinq heures de reprise, les artistes se rassemblent tous sur la scène pour une version haute en couleur du fameux « You can’t always get what you want ». Le cru 2013 du Rock’n’Roll Circus a  peut être laissé certains puristes sur leur faim. Mais peut-on vraiment s’ennuyer en écoutant des morceaux légendaires interprétés par des musiciens d’exception ? Comme le chantait Mick Jagger : « It’s only Rock’n’Roll but I like it ».

Hangar- Midnight Rambler : http://youtu.be/KXulsdc5_9Q

Max Beucher

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