Condamnée à dix ans d’emprisonnement pour le meurtre de son mari violent avant d’être graciée, Jacqueline Sauvage est morte le 23 juillet dernier à l’âge de 72 ans.
Son histoire avait bouleversé de nombreux Français et était devenue un symbole des violences conjugales. Jacqueline Sauvage, qui avait été condamnée en 2015 à dix ans de prison pour le meurtre de son mari qui la battait depuis près de cinquante ans, avait été graciée par François Hollande en 2016. Elle est morte le 23 juillet dernier à son domicile de La Selle-sur-le-Bied, à l’âge de 72 ans. Ses obsèques ont eu lieu mardi 28 juillet, dans la plus grande intimité, comme l’a déclaré l’une de ses filles à l’AFP.
Une longue bataille judiciaire
Le 10 septembre 2012, Jacqueline Sauvage tue son marie de trois balles dans le dos, après avoir subi pendant quarante-sept ans violences physiques, sexuelles, et psychologiques de sa part, des violences que leurs trois filles subissaient également. Elle est condamnée en première instance comme en appel à dix ans de réclusion pour cet homicide. Cette condamnation lui vaudra de devenir un véritable symbole de la lutte contre les violences conjugales, mettant la lumière sur ses femmes battues pendant des années et emprisonnées au sein de leur foyer. Cette affaire remettra également en question les contours de la légitime défense. Après quatre années passées derrière les barreaux et une mobilisation intense de ses trois filles, François Hollande avait accordé à Jacqueline Sauvage en décembre 2016 une remise gracieuse du reliquat de sa peine, mettant fin à sa détention. Ce mercredi 29 juillet, l’ancien président de la République a considéré qu’il avait « eu raison de la gracier, car elle est morte chez elle et non pas en prison là où elle n’avait plus sa place »
Son histoire adaptée à l’écran
L’histoire de Jacqueline Sauvage avait été adaptée en téléfilm par TF1 en 2018, avec une Muriel Robin impressionnante dans le rôle principal. Cette dernière a réagi ce mercredi au micro d’Europe 1 concernant son décès : « Son dossier a pu faire bouger les choses » a estimé l’actrice et humoriste, évoquant un « symbole » pour les femmes victimes. Elle n’a pas manqué de dénoncer l’inaction de l’Etat concernant le sujet, soulignant que « plus de 300 femmes » meurent chaque année en France des suites de violences conjugales. Au lendemain de la mort de la militante féministe Gisèle Halimi, Muriel Robin s’interroge « Si ces grandes figures s’en vont, qui va être assez forte ? » Elle assure néanmoins qu’elle continuera à se battre pour cette cause, affirmant que « la souffrance » de Jacqueline Sauvage ne servira pas à rien« .