Deux hommes ont perdu la vie samedi dernier dans la soirée à bord d’une Tesla modèle S datant de 2019. La voiture a percuté un arbre et pris feu après avoir quitté la route près de Houston, dans l’état du Texas aux États-Unis.
Deux agences américaines de sécurité des transports ont lancé une enquête suite à cet accident mortel. La Tesla aurait dépassé la limite de vitesse à l’approche d’un virage, samedi dans la soirée. Le véhicule aurait ensuite percuté un arbre avant de prendre feu.
Selon plusieurs témoins sur place, aucun des deux passagers ne se trouvait au volant de la voiture au moment de l’accident. Les femmes des deux hommes de 59 et 69 ans ont déclaré qu’ils parlaient, avant de partir en balade, de la capacité du véhicule à se conduire tout seul.
L’action de Tesla, appartenant au milliardaire Elon Musk, a chuté de 3,7% à la Bourse de Wall Street suite à cet accident.
L’autopilote remis en cause
Cet accident a soulevé un certain nombre d’inquiétude quant à la capacité d’autopilote des voitures Tesla. En effet, aucun des deux corps n’a été retrouvé derrière le volant. Cela laisse penser que l’autopilote était activé et qu’il était défectueux.
Sur ses voitures, Tesla propose deux options d’ « autopilote ». La première est un logiciel qui permet à la voiture de se garer seule. La deuxième, plus chère, s’appelle « FSD » pour Full Self Driving (conduite autonome complète). C’est cette option qui permet à la voiture de se déplacer toute seule sur les routes.
Sur ce sujet, Elon Musk s’est défendu sur Twitter. Plusieurs détails retiennent en effet l’attention. « À ce stade, les données de conduite récupérées montrent que l’Autopilot n’était pas activé et que cette voiture n’avait pas acheté le FSD […] En plus, l’Autopilot standard a besoin de lignes de démarcation des voies sur la route pour être activé et cette rue n’en avait pas. »
Certains utilisateurs ont même démontré le fonctionnement de ce système. Celui-ci s’arrêterait s’ automatiquement quand on enlèverait sa ceinture ou les mains du volant.
De plus, quelques heures avant l’accident, Elon Musk communiquait un rapport de sécurité de 2021. Les voitures équipées d’autopilote présenteraient dix fois moins de chance d’avoir un accident qu’un véhicule lambda.
Interrogations également sur la batterie
Autre détail incohérent : Mark Herman, agent de la circonscription du comté de Harris, déclare que l’identification des victimes avait été rendue impossible suite à la durée de l’incendie. « Il a fallu quatre heures pour éteindre un incendie qui normalement aurait pris quelques minutes. » En cause, les batteries Tesla. Les chocs à grande vitesse pourraient avoir des conséquences terribles pour ces dernières, comme un emballement thermique. Dans ce cas, la batterie se rallume et chauffe constamment, rendant la tâche pour les pompiers extrêmement difficile.
Pourtant, là encore, cette version est démentie. Palmer Buck, chef des pompiers du service d’incendie du canton de Woodlands, s’est exprimé sur le sujet.
« Ces rumeurs sont devenues incontrôlables. Cela n’a pas pris 4 heures pour éteindre le feu. Nos pompiers sont arrivés et ont éteint le feu en 2 ou 3 minutes […] Après ça, le véhicule était simplement en train de refroidir puisque les batteries continuaient à avoir une réaction en chaîne suite aux dégâts. »
Il ajoute tout de même que « des flammes refaisaient surface occasionnellement. On a laissé un mince filet d’eau [sur la batterie] pour la garder froide. C’est Tesla qui recommande cela »
Sur son site, Tesla indique que n’importe quel système d’aide à la conduite doit être accompagné d’une supervision active. Même équipée du FSD, une Tesla n’est pas autonome.