Le nombre de patients en réanimation en France a dépassé mercredi soir les 6 000, soit plus que la capacité de lits de réanimation du pays avant la crise. Afin de désengorger les régions les plus touchées par le coronavirus, les transferts de patients inter-régionaux se multiplient.
Après le Grand Est, c’est désormais l’Ile-de-France qui est touchée de plein fouet avec plus de 9 600 personnes hospitalisées.
Les transferts de malades en réanimation, qui sont complexes à mettre en œuvre et nécessitent d’importants moyens logistiques et en personnels, se multiplient pour soulager les services de réanimations saturées. « Nous sommes au bout de nos capacités d’hospitalisation », a déclaré hier Aurélien Rousseau, directeur de l’Agence régionale de santé d’Ile-de-France.
Il est donc nécessaire d’alléger cette pression, via des transferts de patients vers des régions actuellement moins frappées. 36 malades ont ainsi été évacués mercredi à bord de deux TGV vers la Bretagne. Cent malades supplémentaires devraient être transférés depuis des hôpitaux de la région parisienne vers le Centre-Val de Loire, la Normandie et les Pays de la Loire par des rotations d’hélicoptères ce jeudi.
Depuis la première opération de ce type le 18 mars, « 288 patients lourds ont été transférés vers des régions moins en tension et ce nombre est amené à progresser dans les jours et semaines qui viennent », avait indiqué mardi Jérôme Salomon, directeur général de la Santé.
Des transferts pour donner de l’oxygène aux hôpitaux
Dès lors, les transferts de patients constituent une solution nécessaire car « pour donner de l’oxygène aux hôpitaux parisiens, il faut envoyer nos patients dans des zones où la maladie ne devrait pas arriver d’ici 2 ou 3 semaines », a expliqué Philippe Juvin, chef des urgences de l’hôpital Pompidou à Paris.
Néanmoins, certains médecins ne souhaitent pas voir les transferts se généraliser. L’AMUF (association des médecins urgentistes de France) estime que la solution « ne peut pas être de multiplier les trains sanitaires à travers le pays », et demande l’augmentation immédiate du nombre de lits de réanimation.
Crédit SNCF / Ministère Sociaux