Depuis le 4 avril, un incendie, activé par le vent violent, gagne du terrain dans la forêt autour de la centrale de Tchernobyl en Ukraine.
Depuis dix jours, des pompiers tentent de contenir un incendie qui se propage dans la zone désertée depuis 30 ans, les autorités se montrant rassurantes tandis que des observateurs affirment que le feu se rapproche dangereusement de la centrale, notamment Greenpeace qui annonce que l’incendie ne se situerait qu’à 1,5 km de l’arche recouvrant le réacteur ayant explosé par accident en avril 1986.
« La centrale nucléaire de Tchernobyl, les lieux de stockage de déchets radioactifs et les autres infrastructures cruciales de la zone d’exclusion ne sont pas menacés », a indiqué Volodymyr Demtchouk, un haut responsable des services d’urgence ukrainien, dans une vidéo publiée lundi sur Facebook.
L’Ukraine a d’ailleurs mobilisé des hélicoptères bombardiers d’eau dans le but d’éteindre le sinistre qui dure depuis le 4 avril, entretenu par des vents violents.
Le pire incendie jamais observé dans cette zone
Selon l’ONG écologique Greenpeace, il s’agit du pire incendie jamais observé dans la zone d’exclusion de Tchernobyl, qui forme un rayon de 30 kilomètres autour de l’ancienne centrale (l’incendie aurait déjà dévasté 20 000 hectares).
Selon l’association Criirad, ces incendies peuvent provoquer une suspension dans l’atmosphère de substances nucléaires. Néanmoins, le vice-ministre ukrainien de l’Intérieur, Anton Gerachtchenko a indiqué sur Facebook que les sites de stockages de déchets radioactifs sont « totalement en sécurité ».
Concernant la France, L’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (organisme public français chargé de l’expertise sur les risques lié au nucléaire) ne croit pas à l’hypothèse d’un « relâchage » massif de radioactivité, sinon il aurait été détecté par la balise installée depuis 2011 sur l’ambassade de France à Kiev.
Mais il faut tout de même préciser que l’IRSN ne dispose pas de données plus précises et plus rapprochées de la zone d’exclusion. En effet, le confinement pose problème à l’IRSN, qui déclare qu’il est « plus difficile en ce moment de suivre de loin et d’obtenir des informations recoupées de ses correspondants locaux habituels ».
« Il n’y a plus de feu ouvert », a assuré mardi matin dans un communiqué le service pour les situations d’urgence, faisant état de « foyers isolés » et de « feux couvants ». Les autorités ont cessé depuis plusieurs jours de publier leurs estimations sur la taille de l’incendie.
L’incendie a notamment été provoqué par un jeune habitant vivant près de la zone de Tchernobyl, qui risque jusqu’à cinq ans de prison pour « destruction de la végétation ». Le jeune homme de 27 ans a dit avoir mis le feu à l’herbe « pour s’amuser », selon la police.
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