La NASA s’apprête à expérimenter un nouveau type de carburant plus « vert » pour ses engins. La fusée Falcon Heavy qui décollera dans la nuit du 24 au 25 juin aura à son bord un appareil visant à expérimenter ce moyen de propulsion révolutionnaire.
Les changements climatiques importants obligent l’ensemble des acteurs économiques et scientifiques à reconsidérer leur façon de consommer. Dans cette optique, la NASA s’échine à trouver une alternative « verte » de carburant pour ses appareils. La consommation des engins spatiaux est considérable bien qu’encore sous médiatisée. Cela explique la nouvelle démarche de l’agence américaine. Ces travaux semblent sur le point d’aboutir. En effet, dans une mission lancée très prochainement va expérimenter son nouveau carburant dans l’environnement où il est le plus largement voué à être utilisé : l’espace.
Aux premières heures du 25 juin, la fusée Falcon Heavy décollera de nouveau. Le bijou de la société Space X transportera 24 charges utiles dont 4 expérimentales de la NASA. Le carburant révolutionnaire constituera la source de propulsion de l’appareil GPIM (pour « Green Propellant Infusion Mission ») qui effectuera plusieurs manoeuvre pour en tester l’efficacité et la fiablité. Répondant à la dénomination AF-M315E, ce combustible a vu le jour dans les laboratoires de l’Air-Force en Californie. Il est constitué de nitrate d’hydroxylammonium (HAN) et pourrait donc s’affirmer comme une alternative crédible à l’hydrazine.
Le prochain vol de la Falcon Heavy, prévu pour le 24 juin devrait envoyer 24 satellites sur 3 orbites différentes ! ?
Sur cette mission, l’échec n’est pas une option pour SpaceX qui veut prouver ses capacités à lancer des satellites militaires pour l’U.S. Air Force pic.twitter.com/glfxF3dIUO— L’Observatoire des Etoiles (@ObsDesEtoiles) 17 juin 2019
Un combustible plus propre
Les premiers tests ont été largement concluants et un satellite japonais en utilise d’ailleurs depuis janvier 2019. En cas de succès de la mission, cette nouvelle source de propulsion pourrait donc être progressivement adoptée. Une bonne chose pour l’environnement. L’AF-M315E possède effectivement un rendement bien supérieur à l’hydrazine. Cela suppose que la consommation sera moindre. Tout comme son impact puisqu’il ne dégage pas de déchets toxiques en s’embrasant. Dernier atout notable, il est manipulable sans combinaisons de protection. Tout cela en fait clairement un « carburant vert ».
Dans quelques jours, une fusée Falcon Heavy de SpaceX va lancer depuis la Floride un satellite de la taille d’un pain et équipé d’une immense voile en polyester brillant: une « voile solaire », son unique moyen de propulsion https://t.co/z1i0gC1Bsw #AFP pic.twitter.com/s4s0Uf0VW9— Agence France-Presse (@afpfr) 19 juin 2019
A noter que cette mission permettra également de pousser plus loin les expérimentations sur la voile solaire. Cette technologie consiste à capter les radiations (photons) émises par le soleil pour se propulser. Un petit appareil en sera équipé pour constater son efficacité quant à l’orientation et au déplacement de celui-ci.