Une plasticienne a installé une sculpture sanguinolente dans une ancienne sucrerie au Brésil, provoquant de nombreuses critiques
Les habitants de l’État brésilien de Pernambouc, ont sans doute noté un changement sur la colline voisine qui abritait une ancienne sucrerie. L’apparition d’un cratère de 33 mètres de haut, 16 mètres de large et 6 mètres de profondeur. L’installation, intitulée Diva, a été réalisée par la plasticienne Juliana Notari, qui se revendique féministe. Onze mois ont été nécessaires à sa construction, et une vingtaine d’hommes avant que la sculpture prenne vie le 30 décembre.
Dans un post Facebook, elle explique avoir réalisé ce projet pour interroger « la relation entre nature et culture dans notre société occidentale phalocentrique et anthropocentrique ». Pour elle, la sculpture peut aussi bien être vue comme un vagin que comme une plaie béante.
Il semble que le public ait fait son choix entre les deux interprétations. L’installation a immédiatement suscité la polémique sur les réseaux sociaux. Certains reprochent à la plasticienne d’avoir dénaturé le paysage et d’avoir abîmé les lieux en creusant le sol. La résine rouge utilisée sur la surface fait aussi débat, pouvant provoquer une pollution de la terre. Juliana Notari assure cependant que le matériau n’entre pas en contact avec le sol. Enfin, d’autres internautes s’interrogent sur la valeur esthétique de l’installation, créant des divisions. Olavo de Carvalho, philosophe et proche du président Bolsonaro, a affiché son opposition face à l’œuvre. Le réalisateur Kleber Mendonça Filho a félicité la plasticienne sur Twitter : « Les réactions à son travail étaient un miroir [de la société] »
Cette œuvre semble donc être une réussite pour Juliana Notari qui souhaitait faire réfléchir sur notre société. L’artiste avait déjà soulevé les foules après une vidéo-performance en 2014 intitulée Mimoso, dans laquelle l’artiste se laissait traîner nue sur une plage par un buffle. La vidéo la montrait également en train de manger les testicules crus de l’animal.