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Ecrans d’ailleurs (partie 1): Vengeance, sauce coréenne

           Le 18 septembre dernier a marqué le lancement officiel de « l’année France-Corée » pour célébrer le 130ème anniversaire des relations diplomatiques entre les deux pays. Au programme : expositions, manifestations ou encore rétrospectives mettant à l’honneur le pays du matin clair. L’occasion pour nous de vous introduire à son 7ème art.

         Depuis les années 1990, le cinéma sud-coréen connaît un succès à la fois artistique et commercial à l’international. Récompensé par les plus prestigieux festivals de cinéma et plébiscité par les spectateurs du monde entier au box office, le cinéma coréen séduit. Il est reconnu pour la modernité de ses techniques et de son écriture mais aussi pour les thèmes qu’il aborde.

        Vengeance, mémoire, folie sont des thématiques qui viennent de façon récurrentes investir les films coréens pour exprimer le traumatisme d’une dictature militaire qui a asphyxié la société coréenne jusqu’à la fin des années 80.

         Chacun de ces trois thèmes seront exploré successivement à travers deux films emblématiques. Cette semaine, la vengeance sera à l’honneur avec : Old Boy de Park Chan Wook et J’ai rencontré le diable de Kim Jee-woon. Les deux films partagent davantage qu’un acteur principal (le génialissime Choi Min-Sik) : L’ivresse de la la vengeance a le pouvoir d’échanger les rôles et de déshumaniser les protagonistes.

Old boy

           Old Boy retrace l’histoire de deux vengeances croisées. Un homme, Dae, est enfermé pendant 15 longues années dans un appartement sans savoir pourquoi. A sa sortie, Dae cherche très naturellement à retrouver son ravisseur, connaître ses motivations et bien sur, se venger. L’histoire n’est pas sans rappeler le comte de Monte Cristo dont Old boy est une variation moderne. Un roman auquel le cinéaste coréen Park Chan Wook fait explicitement référence, puisque c’est le pseudo internet choisi par l’un des personnages du le film.

Old-Boy

Ici, la vengeance est cruelle, vive, elle est aveuglante et aliénante surtout. A sa libération, Dae est réduit à l’état animal : il ne contrôle pas ses pulsions sexuelles ou d’agressivité, il ne sait plus communiquer. Dans un restaurant, Dae commande « quelque chose de vivant », une jeune serveuse lui sert un poulpe. Il l’ingurgitera vivant. C’est dans cette scène que le film bascule pour la première fois dans le gore, ce n’est pas la dernière : le spectateur assistera à une extraction dentaire au marteau quasi insoutenable.

Malgré cela, la vengeance de Dae est contagieuse. Le spectateur se surprendra surement à partager le désir de vengeance du personnage principal, ce qui dérange et contribue à la réussite du film. Comme dans beaucoup de métrages coréens, le héros n’est ni bon ni complètement mauvais mais il emporte notre empathie. Là réside en partie le génie du film, qui obtient le prestigieux grand prix du Jury de Cannes (frôlant la Palme) en 2009.

J’ai rencontré le diable

           La encore, c’est le désir de vengeance qui transforme et fait évoluer le héros de Kim Jee-woon.

Le film commence ainsi : Il neige, il fait nuit, la voiture d’une jeune femme tombe en panne. Un homme la tue de sang-froid. Manque de chance pour l’assassin, le père de la victime est chef de police et son fiancé, Kim, un agent secret bien entrainé. Ce dernier mué par un désir de vengeance, se met à la recherche du meurtrier sans la moindre intention de le livrer à la justice. Le spectateur assiste ainsi à la « véritable vengeance, l’ultime vengeance » selon la définition du jeune homme. Une vengeance cruelle, gore et presque raffinée tant Kim regorge d’inventivité pour infliger les pires souffrances au tueur de sa fiancé. Le chasseur devient la proie, au point que nous nous demandions qui est le diable dont le titre fait mention.

J'ai rencontré le diable

Le film, qui oscille entre le thriller, la parodie et le film d’horreur marque par sa violence et ses jets d’hémoglobine. Le spectateur ne manque rien des scènes de tortures, filmées de façon presque intimiste, les rendant d’autant plus intenses. Ajoutez à cela une mise en scène et un rythme très bien maitrisés et vous aurez l’un des meilleurs thrillers sanglant des dernières années. 

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