A l’occasion de la sortie du film « Halloween » ce mercredi dans les salles obscures, nous avons rencontré le Directeur général du studio Universal Pictures, Xavier Albert.
Bonjour à Tous et aujourd’hui dans Tout pour réussir, je reçois Xavier Albert. Vous avez été Directeur du marketing chez Disney puis chez Netflix et aujourd’hui vous êtes le directeur général de l’une des plus grosses majors dans le cinéma.
Bonjour Xavier Albert…ça va faire 2 ans que vous êtes à la tête d’Universal Pictures France…Quel bilan faites-vous de ces deux dernières années…
En fait, cela va faire presque 3 ans. Par rapport à mon bilan, il faut plutôt demander l’avis aux équipes, notamment celles de Londres et de Los Angeles. Nous avons eu de bonnes années, notamment 2017 et 2018…L’année 2016 fut contrastée mais nous étions prévenus. Les succès sont au rendez-vous donc tout va bien.
Comment êtes vous arrivez à la direction générale de ce groupe ?
Avant, j’étais chez Netflix…Lorsque mon prédécesseur Stéphane Huard est parti rejoindre un autre studio « Sony Pictures », j’ai été contacté par Linkedin et les équipes d’Universal pictures ont insisté pour que je prenne la direction de ce groupe…Comme je suis un vrai passionné de cinéma, j’ai décidé de venir au cœur du métier même s’il y’a beaucoup d’interrogations sur l’avenir de nos métiers.
D’où vous vient cette passion pour le 7ème art ?
Je me suis toujours défini comme un cinéphage…Je suis de la génération « Starfix »… Je me suis toujours intéressé au cinéma de genre…J’étais bien évidemment ouvert à d’autres types de films. Aller voir un film en salle m’a toujours plus. Je pense que je dois cela à l’éducation de mes parents. J’ai beaucoup aimé les films de superhéros mais après je ne saurais pas expliquer vraiment comme je me suis intéressé aux chiffres dans le cinéma…J’ai toujours voulu m’intéresser au box office français, box office US….
A quoi consiste votre travail exactement ? C’est quoi votre journée type ?
Le rôle de directeur général n’est pas si excitant qu’on pourrait le penser…En fait le job d’un directeur général c’est beaucoup de reporting, de management et encore des chiffres…beaucoup de chiffres…Désolé, de vous décevoir ! Pour résumer une journée type, je fais beaucoup de One-to-one avec mes équipes en interne et avec notamment le comité de direction. Beaucoup de réunions en extérieur comme par exemple avec la fédération nationale des distributeurs de film ou avec le SFAC Syndicat Franco-Américain de la Cinématographie. Après, il y’a l’aspect « reporting », donc pas mal d’appels et d’emails avec Londres, Los Angeles…Après il y a aussi le coté fun du métier c’est à dire les projections de film, les venues des talents qui pour moi est une petite bulle de respiration…C’est aussi mon rôle de les accueillir.
Netflix que vous avez connu pendant un an et demi est en plein développement vous ne regrettez pas d’être parti ?
Je dis toujours qu’il ne faut pas avoir de regrets dans la vie. On peut avoir des remords après…mais pas de regrets ! ça va faire 3 ans que je suis chez Universal et je n’ai pas de regrets. ça été une décision très personnelle et l’une des plus difficiles de ma carrière car chez Netflix, ça se passait bien et c’est une société très passionnante à tous les niveaux. Je travaillais au bureau français de Netflix à Paris…Nous étions une petite équipe…Alors que là en revenant chez Universal, je reviens à la source du contenu. Nous sommes un studio en prise avec les créateurs ce qui était moins le cas chez Netflix. Je suis aussi un amoureux de la salle du cinéma !
A quoi ressemble votre vie vie lorsque vous ne travaillez pas… ?
J’arrive à couper de mon boulot car j’ai une vie personnelle très chargée. J’ai deux enfants en bas âge et il faut donc avoir du temps pour s’en occuper. Comme je vous l’ai dit tout à l’heure, je suis passionné par le cinéma et les chiffres donc j’arrive à allier ma passion et ma vie privée. Le matin lorsque je me réveille, j’analyse le marché la veille. « Qu’est ce qui s’est passé ? Comment se passe la concurrence ? » Je le fais vraiment avec plaisir.
Depuis que vous êtes dans le cinéma…Quelles ont été vos 3 meilleures rencontres ?
La première meilleure rencontre c’est facile car c’est quelqu’un que vous avez interviewé récemment, c’est Jean François Camilleri, président de Walt Disney Company en France car c’est lui qui m’a élevé dans ce métier. C’est un peu mon père spirituel. Je ne l’oublierai jamais et on a toujours eu une relation forte, du coup, je ne peux que penser à lui. C’est rare d’avoir des personnes comme lui qui vous apprennent beaucoup et avec qui vous vous entendez bien intellectuellement. Ça été l’un de mes grands regrets lorsque j’ai dû quitter Disney…Toujours chez Disney, j’ai le souvenir d’un bon diner avec M.Night Shyamalan pour la sortie de « Split ». Nous sommes restés deux heures à parler…L’échange fut passionnant où il me parlait de son métier, de sa vision et de Split bien évidemment…Plus récemment, nous avons fait un diner improvisé avec Jamie Lee Curtis pour la sortie du film « Halloween » et que je dois avouer que cette femme m’a complétement stupéfait. Jamie Lee Curtis est d’une élégance rare, d’un professionnalisme exemplaire…Elle a un bon équilibre entre sa vie professionnelle et personnelle…C’est vraiment un exemple pour moi.
Interview réalisée par Saad Merzak