
Ce jeudi 19 juin au soir Beyoncé inaugurait le premier de ses 3 concerts à Paris à l’occasion du Cowboy Carter Tour. Deux ans après le Renaissance Tour qui aura marqué les esprits pour sa puissance scénographique et scénaristique, Beyoncé est donc de retour au Stade de France pour un spectacle mémorable qui a bluffé ses quelques 80 000 spectateurs.
Chapeau de Cowboy, santiag, franges… Beyoncé et l’habit
Les rues de Paris ont pris des allures de saloon texan en ce jeudi, entre chapeau de cowboys, vestes en jean et santiags dans les couloirs de Châtelet et de Saint Lazare. Se dirigeant vers le stade de France, les BeyHive respectent l’esthétique de Cowboy Carter, un album qui réaffirme la culture noire à travers la country, style musical longtemps monopolisé par les conservateurs américains. A travers cet album, Beyoncé reprend les emblèmes patriotes américains, entre tenues de cowboy, drapeau et hymne étasuniens, pour prouver que les femmes noires ont toute leur place dans la country – et aux Etats-Unis en général.
Le tour a véritablement eu un impact fashion, toutes les marques de fast-fashion se sont appropriés l’esprit cow-boy, et littéralement tout le stade était habillé de la sorte pour l’occasion
(Yazid, 18 ans, présent au concert)
Toute une direction artistique donc, bien respectée par les fans qui ont sorti leurs meilleurs tenues de cowgirl et cowboy pour l’occasion. A son habitude, Queen B a elle aussi livré un vrai fashion show lors de son concert avec de nouvelles et anciennes tenues signées Mugler, Schiaparelli, Margiela, Burberry ou encore Diesel.
Une pierre deux coups : Miley Cyrus de la partie
Même si les prix des places étaient pharamineux, au moins, les fans ont pu rentabiliser leur investissements en ne voyant pas une mais deux stars de la pop américaine : Beyoncé bien sûr, mais aussi Miley Cyrus. La chanteuse était apparue à Paris un jour plus tôt au Spotify Bilions Club pour performer ses chansons les plus connues à l’occasion de son nouveau milliard de stream sur Spotify.
Figurant sur l’album Cowboy Carter de Beyoncé, les fans avaient donc déjà spéculer autour de sa possible venue au Stade de France… Et en effet, Miley Cyrus a bien débarqué au Stade de France pour performer II Most Wanted avec Beyoncé pour le plus grand plaisir des spectateurs.
Cowboy Carter, mais avant tout Carter
Ce n’est pas un secret, Beyoncé ne plaisante pas avec sa famille. Ses deux filles, Blue et Rumi sont déjà connues à l’international, et Blue danse même sur scène avec sa mère depuis le Renaissance Tour. Grande, même jolies traits que sa mère, démarche assurée et pas de danses maîtrisées : à seulement 13 ans, Blue n’a rien à envier aux autres danseurs. Partie intégrante du show, son iconique performance sur Déjà Vu ne laisse personne indifférent, on parle même de Déjà Blue ! Spectateur lors du show, Yazid nous précise : « Beyoncé a toujours adoré le public parisien, c’est ici que Blue Ivy a fait ses débuts de danse en 2023 »
Autre tableau faisant honneur à la famille Carter : la scénographie de la chanson Protector. Lors de ce titre, Beyoncé apparaît avec ses deux filles, Rumi et Blue pour un moment féminin rempli de sororité. La tournée met ainsi en exergue l’héritage de Beyoncé, avec une grande mise en valeur de Blue et une place importante accordée au fait d’être désormais une mère de deux enfants.
Pourquoi être sur la scène quand on peut être… dans les airs
Beyoncé passe une certaine partie de son show à survoler la foule à dos de divers objets volants. Que ce soit un aimant géant ou une vraie voiture faisant flotter un drapeau des Etats-Unis dans les airs, la chanteuse est tout terrain.
Survolant le stade, cette dernière chante ses titres Jolene ou 16 Carriages à plusieurs mètres de hauteur. Cette dernière chanson a par ailleurs pour but de refléter la difficulté de la carrière de Beyoncé, et est précédée d’un émouvant montage vidéo retraçant les moments marquants de son long parcours de vie. Jeune fille née à Houston au Texas, elle a désormais conquis le monde avec ses projets musicaux révolutionnaires.
Utiliser l’art pour éduquer, la mission de Béyoncé
Avec cette tournée, Beyoncé va au-delà des sons pop, des strass et des looks. L’album Cowboy Carter est riche de sens, et cette tournée est une matérialisation du message que Beyoncé souhaite véhiculer à travers le projet.
Les Afro-américains écrivent et interprètent de la musique country depuis les années 20, ces derniers ont énormément participé à l’essor de ce genre. Beyoncé souhaite rappeler ce fait historique grâce à son projet, non seulement en surfant entre les genres en testant la country, mais aussi en s’aidant de sa scénographie :
Elle vient replacer la country dans son héritage Afro-Américain, d’où la puissance du message « Don’t ask permission for something that already belongs to you » (ne demande pas permission pour quelque chose qui t’appartient déjà), affiché sur les grands écrans en réponse aux critiques qui lui ont été faites pour vouloir faire un album country.
Ainsi, avec le titre « Spaghettis » par exemple, Beyoncé se réapproprie les « Westerns Spaghettis », ces films western tournés en Italie et ayant participé à l’invisibilisation des cowboys noirs, pourtant très nombreux après l’esclavagisme. Beyoncé veut ainsi divulguer une histoire longtemps cachée, mettre à l’honneur ce qui a trop souvent été rabaissé. Dans sa chanson « YA YA », elle chante ainsi : « il y a beaucoup de rouge dans ce blanc et ce bleu, l’Histoire ne peut pas être effacée » . L’histoire américaine doit assumer ses parts d’ombre, et Beyoncé les incarne sur scène.