Le mythique cabaret de Paris, le Lido, va fermer ses portes. C’est la fin d’une époque pour le monde du spectacle car ce haut-lieu du divertissement a marqué l’histoire.
Le Lido de Paris, mythique enseigne de l’avenue des Champs-Elysées a traversé le XXème siècle. D’abord lieu de baignade puis salle de dîners-spectacles, son avenir, selon BFM TV serait de devenir une simple salle de spectacle sans restauration. Ce n’est pas la première fois que le Lido traverse des crises.
« La Plage de Paris » , le lido de Venise
1928. Une piscine souterraine de luxe s’installe au 78 avenue des Champs Elysées. Surnommé « la plage de Paris », le décoration du lieu s’inspire du faste vénitien. En effet, un lido est un petit cordon de sable qui ferme une lagune, comme à Venise. Des gondoles permettent aux serveurs en costumes de circuler dans la piscine. Une clientèle aisée vient y danser au son des musiciens live.
Les dîners-spectacles du Lido : lieu de fête pour classes supérieures
Le lido plaît mais connait des difficultés financières dès ses débuts. En 1936, l’endroit change de propriétaire et devient une salle de spectacle ou se réunit le gratin parisien. Le lieu devient, au même titre que le célèbre Moulin Rouge, un incontournable des soirées parisiennes.
Après la guerre, Joseph et Lois Clerico rachètent le Lido et rénovent entièrement la salle. Ils imaginent une formule : celle des « dîners-spectacle ». C’est un carton. Tous les cabarets du monde reprennent l’idée. Leur premier spectacle, Sans rimes ni raison est aussi un succès. Le Lido se revêt aussi d’une nouvelle signature : ses danseuses topless.
En 1977, le Lido, victime de son succès, déménage au 116 bis de la même avenue. La salle, qui est toujours à cet emplacement aujourd’hui, peut accueillir 1 150 spectateurs sur deux étages, tous pouvant bénéficier d’une vue panoramique sur la scène.
Le succès des Bluebells Girls
La renommée du Lido est surtout due à sa troupe de danseuse : les Bluebells Girls, mondialement connues. L’idée est celle de Margaret Kelly, celle que l’on surnommait « Miss Bluebell » en raison de ses yeux couleur jacinthe (bluebell en anglais). Elle recrute des danseuses classiques trop grande pour intégrer un ballet, donc de plus d’1,75m. Un critère encore vrai aujourd’hui. Leur silhouettes longilignes, leur grâce, leur souplesses et leur costumes aussi sexy qu’extravagants charment le tout Paris. Elle créent aussi l’image de la Parisienne à l’internationale. Depuis 1948, plus de 10 000 Bluebells Girls ont foulé les planches du célèbre cabaret.
Les grands noms qui ont enchanté le Lido
Au total, le lido a créé 27 revues (terme de cabaret pour spectacle). Certaines ont été performées pendant près de dix ans de suite, alors que le cabaret était ouvert tous les jours de l’années, à raison de deux spectacles par soir. Pour alimenter ces shows, le Lido a fait des castings dans le monde entier. La renommée de la salle a conquis plusieurs vedettes internationales. Bien-sûr les reines du cabaret parisien Misstinguett et Joséphine Baker y ont fait leur apparition. Mais aussi Dalida, Laurel et Hardy, Elton John….
Ca ressemble à quoi un spectacle au Lido ?
Un show au Lido c’est beaucoup de plumes, de paillettes, de chants, de danses et de magie. Et bien-sûr de champagne. Avant la crise sanitaire, on comptait environ 500 000 visiteurs et 300 000 bouteilles de champagnes par an. Les spectacles du Lido suivent une organisation très précise. Apparaissent d’abord les danseuses habillées (les Bluebells Girls), puis les danseuses seins nus : les Belles. Enfin viennent les Sublimes. Ces solistes sont au nombre de Six et mesurent plus d’1,80m.
Les représentations sont époustouflantes grâce à une machinerie unique au monde. Il y a par exemple des jets d’eau, une patinoire, un lustre géant mouvant. Les costumes participent également à la magie du show : plumes à gogo, talons hauts, coiffes, bijoux, maquillage… 7 personnes sont dédiées à la création des costumes.
Aujourd’hui, il faut compter entre 145 et 450€ pour passer une soirée au Lido.