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5 éléments pour comprendre l’histoire de la Palestine jusqu’en 1948

De l’empire ottoman, aux colonies, et jusqu’à maintenant, la Palestine a vécu de nombreux tourments. Encore aujourd’hui, deux communautés se disputent le territoire.

Il y a plus d’un siècle, naissait un conflit qui est aujourd’hui l’un des plus complexes et controversés du globe. Un conflit entre deux peuples pour un seul et même territoire. Depuis le 7 octobre 2023, le conflit israélo-palestinien s’est accentué. À l’heure actuelle, Israël continue son offensive à Rafah malgré la pression internationale. Récemment, des attaques ont été lancées sur des camps de déplacés causant plus de 70 morts sur les deux frappes… Les affrontements pour ce petit territoire ne sont pas prêt de cesser. Son histoire remonte à plusieurs décennies.

À lire aussi : D’où vient le slogan « All Eyes on Rafah » ?

La Palestine sous l’Empire Ottoman

À l’époque et pendant plus de quatre siècles, ni Israël ni la Palestine n’existaient. À ce moment, la Palestine fait partie de l’Empire ottoman. Mais ce dernier est de moins en moins respecté par les peuples arabes qui peuplent majoritairement la Palestine. Au delà de ça, les forces européennes tentent de s’implanter sur ce territoire. C’est un haut-lieu du christiannisme, de l’islam et du judaïsme. Ainsi, plusieurs communautés religieuses cohabitent dans l’Empire ottoman. Mais les juifs et les chrétiens, minoritaires, subissent de nombreuses injustices. Au même moment, l’antisémitisme monte en flèche en Europe. Par exemple, l’affaire Dreyfus est un choc pour beaucoup.

En 1897, le programme du Premier Congrès sioniste mondial établit les principes fondamentaux pour retrouver la Terre promise aux descendants de Moïse. Le sionisme aspire à obtenir pour le peuple juif en Palestine un foyer reconnu publiquement et garanti juridiquement. « Avec l’Angleterre comme point de départ, nous pouvons être assurés que l’idée sioniste progressera plus loin et plus haut que jamais auparavant. », déclare en 1904 Theodor Herzl, fondateur du sionisme politique et auteur de « L’État des juifs ». Les sionistes sont donc prêts à abandonner des siècles de cultures pour se réfugier sur une terre promise que leurs ancêtres leur ont légué. En 1914 alors, la Grande Guerre débute, les puissances coloniales françaises et anglaises s’opposent à l’empire colonial allemand. D’année en année la guerre s’enlise et les Alliés cherchent du soutien financier. Ils vont donc tenter de se tourner vers la communauté juive américaine.

La déclaration Balfour en 1917

Il y a plus d’un siècle, en plein milieu de la Première Guerre mondiale, le 2 novembre 1917, Arthur Balfour, ministre britannique des Affaires étrangères, envoyait une lettre à Lord Lionel Walteer Rothschild, le président honoraire de la Fédération sioniste de Grande-Bretagne. Il apportait le soutien du gouvernement de sa Majesté à l’établissement d’un « foyer juif en Palestine », tout en assurant que les droits des communautés non juives seraient respectés. Ce courrier, d’une centaine de mots, est devenu un document diplomatique important de l’histoire du Moyen-Orient au XXe siècle. Mais c’était bien plus que ça. Ce fut également une des premières étapes de la création de l’État d’Israël en 1948 et du conflit israélo-palestinien.

Dans un contexte politique tendu, cette déclaration permet aux Britanniques de rallier les communautés juives pour obtenir des fonds des banques juives anglaises et américaines. Ils les croient extrêmement riche et pense qu’elles pourront contribuer à l’effort de guerre. Le problème, c’est que d’autres promesses ont été annoncées en parallèle. Les Britanniques ont déjà assuré reconnaître et soutenir l’indépendance des Arabes en échange de leur participation à la guerre contre les Turcs. La situation est alors délicate, c’est le point de départ d’un long conflit très bien décrit dans les propos de Arthur Koestler : « Une nation a solennellement promis à une seconde le territoire d’une troisième ».

La Palestine sous mandat britannique

À ce moment là, la Société des Nations décide de placer les territoires de l’Empire ottoman sous mandats tout en les déléguant à des pays civilisés. Si la SDN compte 30 membres, ces territoires seront partagés entre l’empire colonial français et l’empire colonial anglais. Au lieu d’autoriser la création d’un royaume arabe, les colons vont dessiner leurs propres frontières créant le Liban et la Palestine, sous mandat britannique. Les Britanniques sont confrontés à des tensions croissantes entre les communautés juives et arabes, exacerbées par l’augmentation de l’immigration juive qui bénéficie du système colonial occidental. Plusieurs révoltes arabes éclatent après qu’ils se soient sentis trahis et dévalorisés.

Mais ça devient un cauchemar avec la Seconde Guerre mondiale. L’extérmination des Juifs commence en Europe. Plus les européens persécutent les juifs, plus ils arrivent en Palestine. Russes, Polonais et Allemands s’installent en Palestine augmentant la population juive de 20 points de pourcentage. Dans cette instabilité, les pays européens perdent peu à peu le contrôle de leurs territoires sous mandats. Tous prennent leur indépendance sauf la Palestine. Les migrants continuent d’affluer. Sur place, les anticolonialistes palestiniens arabes se battent contre les colons qu’ils soient français ou anglais. Mais ils s’en prennent également aux juifs. Si ces derniers ont la nationalité européenne, ils fuient tout de même leur pays de départ dans l’attente d’une nationalité israélienne. Mais les arabes de Palestine ne se sentent pas concernés par ces crimes et souhaitent obtenir une souveraineté totale sur le territoire. Mécontents de la situation, les nationalistes arabes se révoltent. Les conflits s’intensifient.

L’ONU met en avant son plan de partage

Face à l’incapacité de gérer la situation, la Grande-Bretagne remet la question palestinienne aux Nations Unies. En 1947, l’ONU répond en proposant un plan de partage de la Palestine, répartissant le territoire en deux États souverains. Il y aura donc un État juif et un État arabe. Mais l’ONU fait aussi le choix de placer les lieux saints comme Jérusalem sous régime international. Ainsi, 56% de la superficie du territoire sera accordé aux juifs et 44% à la communauté arabe. Cette inégalité de partage va accentuer les litiges déjà en cours. Souhaitant une souveraineté totale sur le territoire, les Palestiniens refusent ce plan, tandis que les dirigeants juifs l’acceptent. Une guerre civile débutera aussitôt.

Carte du plan de partage de l’ONU

La proclamation d’Israël

« En vertu du droit naturel et historique du peuple juif, et de la résolution des Nations Unies, nous proclamons par le présent acte la création de l’État juif de Palestine qui prendra le nom d’Israël. » C’est que ce stipule la déclaration qui proclame l’indépendance de l’État d’Israël. En effet, le 14 mai 1948, le mandat britannique prend officiellement fin. Le président du Conseil national juif, David Ben-Gurion annonce alors l’indépendance de l’État d’Israël. Immédiatement les États arabes de la région attaquent Israël perçue comme un danger pour la possibilité d’une véritable autonomie arabe. Mais les sionistes juifs se sentent à l’aise sur ce nouveau territoire et refusent de faire marche arrière et de subir un nouveau massacre. Dès le lendemain de la proclamation d’Israël, la première guerre israélo-arabe éclate. Un conflit qui mènera à la création de l’État d’Israël et à l’exode de centaines de milliers de Palestiniens, la Nakba.

À lire aussi : Comment fonctionne la Cour pénale internationale ?

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