Depuis des mois, les hôtesses, stewards et autres pilotes de Ryanair multiplient les grèves pour dénoncer leurs conditions de travail. Une fois encore, ce mercredi, 600 vols ont été annulés dans toute l’Europe. La mobilisation n’est pas prête de se terminer, on vous explique pourquoi :
La compagnie aérienne irlandaise traverse une mauvaise passe. Depuis que ses employés ont décidé de se faire entendre auprès du patronat, Ryanair fait face à de nombreuses annulations de vols. Pour survivre à cette crise, l’entreprise a annoncé ce mercredi une réduction de son personnel à Dublin : 300 emplois sont menacés d’ici à l’hiver prochain.
Rajouter de l’huile sur le feu se semble pas être la bonne solution pour les syndicats, qui une fois de plus, ont paralysé une partie du réseau aérien. La grève actuellement en cours empêche le départ de 600 vols cette semaine, à destination de Belgique, Portugal ou Belgique. Voici pourquoi..
1 – Un rythme de travail infernal
Depuis des mois, les langues se libèrent au sein du personnel de bord. Nombreux sont les pilotes qui sortent du silence pour espérer faire bouger les choses. Et pour la plupart, le plus grand problème, c’est celui de la cadence de travail. Les journées de 13h et la pression morale semblent détruire petit à petit l’état psychologique des pilotes, alors que ces conditions sortent du cadre légal promis par Ryanair. “Personnellement ça m’est arrivé de m’endormir dans le cockpit, de faire des micro-siestes de 10 minutes car je n’arrivais plus à lutter”, confie un commandant dans l’anonymat.
2 – La pression du chiffre d’affaires
Les hôtesses et stewards, eux, sont peut-être plus à plaindre. Avec les mêmes horaires de travail que leurs collègues du cockpit, ils sont obligés de rester plus souvent debout, pour nettoyer la cabine, accueillir les passagers et vendre les produits duty-free. C’est ce dernier point qui fait hic : la vente. La hiérarchie impose un certain rendement, parfois sous la pression. Sur un document rendu public, il était prouvé que les supérieurs d’une employée de Ryanair imposaient une certaine productivité : “S’il n’y a pas de progrès significatif, vous serez soumis à une procédure disciplinaire.”
3 – Devoir faire des économies sur le carburant
La compagnie aérienne se veut être la moins chère d’Europe. Pour mériter ce titre, il arrive parfois que la direction “demande de voler à vitesse économique”, comme le confie un autre témoin au Figaro. Alors que l’entreprise dément toutes demandes de ce genre, certains pilotes continuent d’accepter la requête, quitte à s’imposer une pression supplémentaire.
4 – Le statut d’auto-entrepreneur très précaire
La plupart des commandants de bord sont officiellement employés de Ryanair, d’autres, travaillent sous le statut d’auto-entrepreneurs. Ces derniers sont rémunérés à l’heure [140€/h], mais seulement une fois qu’ils sont dans les airs. Tout le temps d’attente au sol, lors des briefings ou autres retards intempestifs, n’est lui, pas comptabilisé.
5 – Des salaires démesurés
Avec ces conditions de travail, le personnel pourrait s’attendre à toucher un revenu bien chiffré. Mais une fois encore, les serviteurs des airs sont déçus. VL MEDIA a décidé de vous l’expliquer en chiffres.