La première semaine du tournoi de Wimbledon, troisième levée du Grand chelem de tennis de l’année, vient de se terminer. Si les tableaux en simple sont enfin à jour, ça n’a pas souvent été le cas, tant le programme a été perturbé par une météo capricieuse. Entre les gouttes, les Français profitent de quelques surprises.
Finalement, le fameux toit du Centre Court, qui a tant manqué à Roland-Garros, ne s’est pas avéré si salvateur. Sur les premiers jours du tournoi, alors que la grisaille britannique empêchait les matches de se dérouler correctement, les hautes têtes de série (entendez Djokovic, Serena Williams, Federer, etc.) en profitaient pour tranquillement avancer dans le tableau au sec. Résultat, mercredi, quand certains d’entre eux étaient déjà au 3e tour, d’autres n’avaient pas même disputé leur premier tour en simple. Heureusement, the sun est revenu et ce lundi, tous les tableaux simples sont à jour, en dépit d’avoir joué le dimanche, jour de congé pourtant sacré à Wimbledon.
Vue du toit du Centre Court, objet de certaines tensions pour cette édition 2016 | REUTERS/Suzanne Plunket
Mahut sort Herbert, eux les potes de double
Tant de perturbations ont joué dans les têtes, jusqu’à déjà faire tomber trois têtes de série dans les huit premières chez les hommes. L’Autrichien Dominic Thiem (n° 4) et le Suisse Stan Wawrinka (n° 4) ont ainsi déjà dit goodbye à Elizabeth II. Mais le séisme, c’est bien Novak Djokovic. Le n° 1 mondial serbe a été sorti à la surprise générale par l’Américain Sam Querrey (n° 28) en cinq sets, dès le troisième tour. Du coup, celui qui en profite, c’est Nicolas Mahut. L’Angevin de 34 ans, récent n° 1 mondial en double, plane sur sa saison sur herbe. Il a sorti son pote Pierre-Hugues Herbert au 3e tour, et en pleine confiance, part presque favori contre le géant états-unien (1m98). À part lui, trois autres tricolores déroulent dans le tableau simple messieurs.
Et un autre qui se fait remarquer, c’est Lucas Pouille. Le jeune Nordiste de 22 ans, passé in extremis en tête de série (n° 32), profite à fond. Pourtant, son 3e tour ne fut pas simple, contre le revenant (et en grande forme) Juan Martin del Potro. Quatre sets (6-7, 7-6, 7-5, 6-1) et deux jours pour rallier pour la première fois la seconde semaine d’un Grand chelem. La Pouille sera au moins 26e lundi prochain, soit le meilleur classement de sa carrière. L’Australien Bernard Tomic (n° 19) pourrait être une nouvelle victime, tant la solidité mentale du Tricolore est forte.
Les filles encore à côté
Et puis, il y a les deux mastodontes de la raquette française, souvent distingués à Wimbledon : Richard Gasquet (n° 7) et Jo-Wilfried Tsonga (n° 12). Et comble du sort, ils vont s’affronter en huitièmes de finale. Pourtant, ce ne fut pas simple. Ils ont tous deux eu besoin de deux jours pour l’emporter, et « Big Jo » d’un cinquième set à 19-17 contre le serveur fou américain John Isner (n° 18). Bref, nos tennismen se portent vraiment bien, et Tsonga partage sa joie sur Twitter :
En revanche, encore une fois, aucune Française ne verra les huitièmes de finale, comme à l’Open d’Australie et à Roland-Garros. Kristina Mladenovic et Caroline Garcia sorties sans gloire, Alizé Cornet a fait une bien meilleure résistance, ne s’inclinant qu’en trois sets contre la joueuse en forme du moment, Madison Keys (n° 9). Si le parcours des deux premières en double reste remarquable, force du collectif confirmée par la prochaine finale de Fed Cup, les individualités restent très timorées.
Ce lundi 4 juillet, les huitièmes de finale des simples démarrent donc, avec seize matches au programme chez les dames et les messieurs, dont ce choc tant attendu entre Jo-Wilfried Tsonga et Richard Gasquet, presque sujets de la Reine tellement leurs performances sur herbes sont reconnues pour les deux trentenaires.
Photo : Childs/Reuters