Ce vendredi 28 juillet, l’équipe du Radio VL Summer Tour s’est arrêtée à Biscarrosse. Les journalistes sont partis à la rencontre des habitants et des représentants de la commune.
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[cbtab title= »Frédérique Dugueny, directrice de l’Office de Tourisme de Biscarrosse »]
VL : J’ai une matinée demain pour visiter, que dois-je voir à Biscarrosse ?
FD : Biscarrosse est composée de trois pôles complémentaires. Biscarrosse plage, lac et ville. Biscarrosse lac offre 4 km de plages de sable fin, toutes les activités nautiques possibles et imaginables du surf au kayak et une eau à 28°. C’est le paradis pour toute la famille.
Le centre-ville et ses activités commerciales se trouve à Biscarrosse ville. En tout, la ville est de 20 000 hectares : cela correspond à deux fois Paris intra-muros. 10 km séparent la ville et la plage.
VL : La population de Biscarrosse entre la haute et basse saison combien ?
FD : Nous varions de 14 700 personnes hors saison à 100 000 en période estivale en moyenne. Surtout le quartier de Biscarrosse plage qui passe d’un millier d’habitants à des pics à 60 000 en été ! Il faut apprendre à connaitre cette ville qui présente de nombre atouts pour savoir la gérer.
VL : Quelle est l’organisation de l’office du tourisme à l’année pour préparer l’été ? Comment faites-vous pour répondre aux attentes des nombreux touristes ?
FD : L’été 2018 se prépare dès maintenant. Les visiteurs cherchent à découvrir le patrimoine et les traditions de la ville. La tendance est aussi au partage, aux rencontres. Nous travaillons la partie documentation à l’aide de magazines papiers et de sites internet.
Nous sommes hyperactif sur les réseaux sociaux et les blogs pour conserver un lien toute l’année. Nous avons plus de 35 000 fans ! C’est un véritable réseau d’ambassadeurs qui contribue à notre promotion.
Le développement local est la principale activité de l’office du tourisme. Nous échangeons avec les communautés pour améliorer la station en fonction des attentes des clients. Nous travaillons beaucoup avec les prestataires pour les inciter à développer des produits qui répondent à ces demandes et ainsi monter en gamme.
VL : Quel est le profil des touristes de Biscarrosse l’été ?
FD: Nous avons une clientèle très familiale de 25-49 ans avec des enfants en bas âge. Il faut savoir que la côte Aquitaine a été imaginée par la NIACA, une mission interministérielle datant des années 60 qui a développé tout le littoral avec des stations de ville comme Arcachon ou Biarritz et des stations conçues pour être saisonnières et familiales comme Biscarrosse.
Historiquement, nous nous destinons au tourisme de masse. Les campings constituent 75 % de l’hébergement ! Nous avons la chance d’avoir des campings 5 étoiles qui sont de vrai villages vacances. Biscarrosse est un véritable Club Med à ciel ouvert compte tenu de sa conception et de son animation.
Nous recevons des seniors actifs grâce au tourisme de proximité avec l’agglomération Bordelaise. Par la dynamique et l’image de Biscarrosse, nous sommes aussi très attractifs pour les jeunes. Vous serez séduits par l’ambiance, les bars, les boites, toutes les animations.
VL : Recevez-vous un peu de clientèle étrangère ?
FD : Nous accueillons 15 % d’étrangers, majoritairement des Allemands. Selon les années, nous avons aussi des Belges, des Anglais et des Espagnols.
VL : Quelle boîte de nuit nous conseillez-vous pour ce soir ?
FD : Je vous recommande l’Oceana, juste à côté !
VL : Quelles sont les animations à venir ce mois d’août ?
FD : Nous proposons chaque jour des cours gratuits de zumba, salsa, yoga, happy running et même happy sieste. Ce sont des moments de partage autour du sport et la farniente dans des coins que les touristes ne connaissent pas forcément.
En soirée, nous donnons des concerts et des soirées mousses. Ce week-end, nous accueillons le Kiwi Surf Festival car nous recevons les champions du monde de surf tandem. Ce soir, nous organisons un marché des producteurs pour découvrir la gastronomie landaise.
Mercredi prochain, ce sera le carnaval d’été, une des plus importantes animations avec le 14 et le 15 août. Nous proposons tous les jours des marchés diurnes et nocturnes. Il faut apprendre à connaitre Biscarosse en déambulant dans la vie. Quel que soit votre âge, vous trouvez votre bonheur.
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[cbtab title= »Laure Pincé, conseillère déléguée à l’économie touristique à Biscarrosse »]
VL : Nous avons vu à l’office de tourisme ce qui était les caractéristiques touristiques de Biscarrosse. Du coup, vous travaillez main dans la main avec l’office du tourisme c’est bien ça ?
LP : Oui effectivement. La mairie (de Biscarrosse) est très proche de l’office de tourisme. La problématique ce sont ces pics de population. Au niveau de la municipalité c’est là que c’est compliqué, que ce soit au niveau de la circulation ou de la population locale qui a du mal parfois à accepter ces pics de population. Il faut arriver à gérer tout ça en même temps.
VL : Justement, que mettre en place pour faire face à cet afflux touristique, notamment d’un point de vue sécuritaire ?
LP : Du point de vue sécuritaire, nous sommes une ville qui a commencé depuis très longtemps à travailler au niveau du comité local de sécurité et de prévention de la délinquance. Ce comité existe depuis très longtemps et nous sommes maintenant à même de répondre à beaucoup de problématiques.
Nous avons fait beaucoup de progrès par rapport à ça pour que la clientèle soit apaisée et se sente bien dans notre ville. Nous nous voyons régulièrement, et pour les pleines saisons en particulier, tous les mercredis matin, avec tous les intervenants qui peuvent débriefer de la semaine passée, de ce que il y a à prévoir, et de mettre en place ce qui est possible de mettre en place pour que tout se passe bien.
Du point de vue des transports, Biscarrosse a un bus qui fonctionne toute l’année. Hors saison c’est à la demande. Comme l’a expliqué Frédéric, la ville est très étendue, avec trois points distincts qui sont distants jusqu’à 10 km.
En pleine saisons nous avons plusieurs bus qui tournent tout au long de la journée pour permettre aux touristes et aux gens de Biscarrosse-ville de venir à la plage et vice-versa aux gens de Biscarrosse-plage de venir aux animations de Biscarrosse-ville.
VL : L’été, 100 000 touristes visitent Biscarrosse. Mais l’hiver, pour les personnes qui habitent à Biscarrosse à l’année, combien sont-ils et quelle est la moyenne d’âge ?
Frédérique : Je dirais qu’on a une population active majoritaire, et plutôt vieillissante. C’est là que l’impact touristique est important. Les gens qui viennent ici sont fidèles, ils viennent depuis 10 ans.
Cela pose une question de renouvellement de la clientèle, clientèle qui une fois à la retraite vient investir ici à Biscarrosse. Donc nous avons cette double jonction entre cette clientèle qui vient investir et les jeunes familles de Bordeaux qui veulent se rapprocher du littoral, qui est assez saturé.
Nous voulons donc ouvrir des classes de maternelles et de primaire pour répondre à cette nouvelle clientèle jeune et urbaine, qui souhaite profiter de la qualité de vie et une clientèle de retraités qui vient à Biscarrosse parce qu’ils ont passé leurs vacances ici.
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[cbtab title= »Joel Ferris et Ghislain Colmagro, président et adjoint du groupe Lous Esquirous de Biscarrosse »]
VL : Pour nous jeunes Parisiens, qu’est-ce que Lous Esquirous ?
JF : C’est au pluriel, cela veut dire les écureuils. C’est du gascon.
VL : Une présentation rapide de Lous Esquirous ?
JF : Alors c’est ce qu’on appelle communément un groupe folklorique. Après une réflexion au niveau national, on a trouvé une nouvelle sémantique. Maintenant on appelle notre structure un patrimoine immatériel en arts et traditions populaires. L’association a été créée en 1969.
À l’origine, quelques échassiers en faisaient partie pour animer une à deux fois par an un défilé de chars dans les rues de Biscarrosse. Au fur et à mesure le groupe s’est étoffé et on nous a proposé de sortir hors de Biscarrosse pour déambuler sur nos échasses dans d’autres régions de France.
De la simple déambulation on est passé à ce qu’on appelle la danse traditionnelle et folklorique sur échasses. Nous avons mené des recherches pour trouver les musiques, les pas, les habits traditionnels… On s’est ensuite intéressés aux traditions, us et coutumes.
VL : Aujourd’hui, combien de spectacles faites-vous à l’année ?
JF : Nous sommes à une quinzaine de spectacles à l’année. Nous sommes un peu partout en France, en Europe et même dans le monde. Nous nous sommes produits dans tous les continents sauf l’Australie.
Ici à Biscarrosse, en collaboration avec l’office du tourisme, on propose un spectacle de danse traditionnelle avec de la musique vivante plusieurs fois dans la saison. Si je ne m’abuse, le prochain Biscarrosse c’est le 18 août.
VL : Combien êtes-vous au quotidien dans l’Association pour la préparation de ces spectacles ?
JF : Nous sommes une soixantaine de membres. Dans un spectacle structuré qui dure entre 40 et 60 minutes, nous avons 25 danseurs et 3 à 4 musiciens supplémentaires.
VL : On va donc bientôt fêter les 50 ans. Au début, comment l’idée vous est venue de partir là dessus ?
JF : Au début l’idée est venue du prêtre de la paroisse. Il s’appelait Jean Baptiste Lapeyre. À l’occasion d’une cavalcade, on a réalisé une maison landaise traditionnelle qu’on a posé sur un char.
Il souhaitait que l’on soit entouré de chassiers landais. Il connaissait nos parents et savait que dans notre quartier nous étions deux ou trois garçons à pratiquer l’échasse. Il est allé voir nos parents parce qu’il avait un projet et on s’est retrouvé à 8 huits petits échassiers en avril 1969 à Biscarrosse.
RVL : Est ce que ça a attiré du monde ?
JF : Oui bien sûr, c’était l’une des manifestations principales donc ça attirait les foules. Chaque quartier confectionnait son char, on faisait venir des troupes musicales…
La cavalcade a disparu au bout de quelques années mais nous nous sommes structurés et étoffés pour ramener nos traditions.
RVL : Existe-t-il une période où vous tournez plus ?
JF : Il y a deux périodes. Celle d’entraînement, de répétitions pendant la période hivernale et printanière. On se produit pendant la deuxième période durant l’été et l’automne.
VL : Ca vous prend énormément de temps, comme tout est fait par vos soins ?
JF : Ca demande beaucoup de temps. Nous avons des costumiers. Nous avons du personnel préposé à l’entretien du matériel. Les échasses il faut les fabriquer, les entretenir, les réparer.
Nous avons également des gens qui sont volontaires pour encadrer les répétitions où on apprend les danses, pour scénariser. Il y a des spectacles avec des thèmes particuliers avec des scénettes où il faut, par exemple, procéder à la reconstitution d’un mariage landais de la fin du XXIe siècle.
VL : Comment se passe le recrutement ?
JF : Nous sommes tous des bénévoles. On peut mener des actions dans les activités périscolaires. En général c’est aussi du bouche à oreille, le copain qui emmène le copain. On a aussi un phénomène générationnel, ce sont les petits enfants des enfants qui étaient là il y a quelques générations.
VL : La jeunesse aussi prend part autour de l’association ?
GC : Il y a plus d’enfants que de personnes adultes. Ils adorent ça. En maternelle, et surtout en primaire, on fait de l’initiation pour les enfants. Pendant deux heures.
VL : À quoi ressemble un cours d’initiation ?
GC : C’est avant tout de la sécurité donc sans arrêt de l’encadrement. On les équipe, on les prend par la main et on leur fait faire un petit tour. On les déchausse et on reprend avec un autre enfant. Pendant deux heures c’est complet.
VL : Pour les non avertis, à combien de mètres du sol sommes-nous situés ?
GC : Pour nous c’est un mètre vingt, un mètre cinquante au maximum.
JF : Il faut dire que les échasses sont adaptées à la taille des pratiquants. Pour les enfants en dessous de 10 ans, on a des échasses de 45 centimètres. De 12 à 14 ans, on passe à 60 centimètres.
Au delà de 14 ans, nous sommes sur les échasses de danse. L’apprentissage de la danse c’est 3 ans de pratique. Il faut pratiquer l’échasse dans tous ses aspects : la marche, le jeu…
On peut marcher sur des terrains plats, dans la forêt, sur le sable, près de l’eau. Comme nos ancêtres qui s’en servaient comme un outil de travail en sols hostiles.
VL : Est que ça nécessite une condition physique spécifique ?
JF : Je pense qu’il faut être en forme. Il faut quand même avoir un peu de courage. Parce qu’on est complètement désorientés quand on est sur échasses, on perd tous nos repères. Et il faut avoir de la volonté.
Je compare souvent la pratique de l’échasse à l’apprentissage du vélo ou du ski. On a toujours une marge de progression qui peut aller très vite. Mais à un moment on arrive à une stagnation, et là il faut se dépasser.
VL : Qu’est ce que l’on travaille le plus sur l’échasse ?
JF : Les jambes, les cuisses, les dorsaux et les fessiers. En plus c’est constant, c’est très physique. Une danse sur échasse dure à peu près 2 minutes, mais pour le danseur c’est comme s’il courait un 100 mètres.
Il y a quelques douleurs du coup qui peuvent arriver mais nous sommes très vigilants là dessus. On sait temporiser et maîtriser l’effort demandé.
VL : Faites-vous encore partie des spectacles ?
JF : Oui je monte encore malgré mon grand âge, mais place aux jeunes pour la danse ! Moi je me fais juste plaisir.
VL : Où peut-on vous retrouver cet été ?
GC : Nous avons une page Facebook pour Lous Esquirous, un site internet lous-esquirous.Com . Il y a Biscarrosse encore deux fois pendant le mois d’août et après il y a une reconstitution à Saugnac. En début de spectacle, on fait un historique de ce qu’était les Landes de la moitié du XXIème siècle.
Cette société a complètement disparu depuis 150 ans donc tout le principe de vie a changé. Chaque danse correspond à une histoire, le temps où les gens ne comprennent pas ce à quoi correspond la danse est terminé.
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