C’était attendu, Yomeddine (Compétition), de l’Egyptien A. B. Shawky, marque la première rencontre des festivaliers avec leur pire cauchemar : l’ennui.
Beshay, lépreux aujourd’hui guéri, n’avait jamais quitté depuis l’enfance sa léproserie, dans le désert égyptien. Après la disparition de son épouse, il décide pour la première fois de partir à la recherche de ses racines, ses pauvres possessions entassées sur une charrette tirée par son âne.
Road movie starring lépreux featuring orphelin nubien… Voilà, je pense que tout est dit. Yomeddine correspond exactement à l’image que vous pouvez vous faire à la lecture de cette brève assertion. C’est un film fondamentalement humaniste (donc, nécessairement chiant sur les bords) qui a pour seul objectif de mettre en lumière « la diversité et la richesse de notre Monde ».
Je suis sévère, il est vrai. La fable de Shawky est loin d’être aussi pénible que je le laisse entendre. Il arrive effectivement qu’on soit touché, par intermittence, ça et là, au détour d’une rencontre, d’un regard. Mais tout cela demeure loin, très loin de nous. On ne se sent à aucun moment impliqué, on ne se projette pas, on ne s’identifie pas.
Ce récit aurait mérité de ne pas dépasser le format du court métrage. Les enjeux sont bien trop minces pour nous tenir en haleine 1h30. Les mésaventures du camarade lépreux et de son collègue l’orphelin nubien sont certes dépeintes avec beaucoup de tendresse par le cinéaste égyptien. Mais la tendresse ne suffit pas à faire de grands films.
NOTE : 4/10
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