Alors que l’actualité est marquée par les violences de ce week-end dues aux manifestations des gilets jaunes, un autre mouvement se fait éclipser : depuis vendredi dernier des blocus commencent à se créer dans tous les lycées de France. Que se passe-t-il ? Et que revendiquent-ils ? Une nouvelle révolte est-elle en cours ?
C’est vendredi dernier que UNL, l’Union Nationale Lycéenne, a appelé tous les lycées de France à protester dès le 30 novembre. Ils appellent au blocus et aux manifestations lycéennes. En effet ils incitent les lycéens à « massivement bloquer leurs lycées et à prendre la rue […] afin d’imposer leur voix face au gouvernement ». Ils expliquent leur choix de timing : »La colère générale qui gronde depuis quelques jours est également partagée par les lycéen/ne/s. Il est temps que nous nous fassions entendre et écouter. »
Ce qu’ils revendiquent, plusieurs points sont donnés comme revendications dans un communiqué de presse de l’UNL :
La suppression de la loi ORE (pour Orientation et Réussite des Étudiants). Loi a réformé la façon dont recruteront les universités publiques. Avant c’était le recteur qui validait les affectations, dorénavant ce seront les directeurs et directrices des universités qui choisiront leurs élèves. La loi qui entretiendrait les inégalité dans l’enseignement supérieur dû au fait que chaque établissement aura sa propre sélection et demande quant aux élèves. Cela va rendre certains établissements inaccessibles à certains et donc détruire l’hétérogénéité des universités pour créer des usines à robots qui se ressemblent.
La deuxième est l’abandon du projet de Service National Universel (SNU). C’est obligation qui se fera vers l’âge de 16 ans. Chaque classe devra vivre en communautée durant maximum 1 mois. Le but de la loi et que “ chaque jeune puisse créer des liens nouveaux, d’apprendre une façon neuve de vivre en commun, de développer sa culture d’engagement pour affermir sa place et son rôle au sein de la société. Elle sera aussi l’occasion de détecter les difficultés de certains jeunes (lecture, santé, insertion, etc.) et d’y remédier par une orientation vers les dispositifs adaptés.” Et dans un second temps le but est de donner l’accès à un prolongement vers 3 mois au sein du secteur de la défense (police, gendarmerie, protection civile, etc…).
Aujourd’hui c’est plus de 100 lycées en France qui sont bloqués depuis ce matin. Il y a même eu quelques violences dans le nord de Paris devant le lycée Jean-Pierre Trimbaud où des jeunes ont fait brûler la porte du lycée et vandalisé un magasin des environs.
C’est donc un mouvement qui arrive à point nommé dans une France fébrile qui a du mal à se remettre de ce week-end. On s’attend à une continuité dans la semaine mais pas de manifestations annoncées pour l’instant de la part des syndicats étudiants.