En raison du coronavirus, le format de la Ligue des Champions 2020 a été chamboulé. Mais faut-il conserver le format Final 8 ou non ? Édito.
Le format
Le format du Final 8 est très simple : à partir des quarts de finale, les matchs se jouent sur terrain neutre en une seule confrontation. Si l’UEFA envisagerait de mettre à nouveau ce format en place, il ne serait pas très logique de l’appliquer dès les quarts de finale. En effet, si le Final 8 a été mis en place en quarts de finale, c’est tout simplement car les huitièmes de finale avaient déjà commencé avant l’arrêt du football. Par conséquent, si on souhaite revoir ce format un jour, il serait plus judicieux de le faire débuter dès les huitièmes de finale.
Pourquoi cela serait une bonne chose ?
Plusieurs points positifs jouent en faveur du Final 8, ou plutôt du Final 16 s’il démarre dès les huitièmes de finale. Avec ce format d’un seul match par tour, les équipes devront se donner à fond sur chacun des matchs. En effet, avec les confrontations aller-retour, les équipes peuvent se permettre de jouer avec le frein à main, tout en sachant que le match retour peut les qualifier. De plus, une équipe qui réalise un très bon score lors du match aller, peut jouer énormément sur la défensive lors du match retour, sans trop se fatiguer ni prendre de risque. Cela peut donc diminuer la qualité du spectacle, là où un seul match assure davantage d’enjeu.
Ce format donnerait des goûts de Coupe du Monde à la Ligue des Champions, ce qui donnerait lieu à un très beau tournoi pour le public. De plus, sur un match il est encore plus abordable pour un outsider de créer l’exploit. Des vainqueurs inattendus et nouveaux pourraient alors rêver de soulever le trophée.
Pourquoi cela serait une mauvaise chose ?
Pour des soucis d’équité, il serait plus juste de disputer ce tournoi sur terrain neutre. Un pays organisateur serait alors désigné comme pour la Coupe du Monde, ou l’Euro, par exemple. Il est évident qu’il est préférable pour une équipe de jouer devant son public. Il est aussi intimidant de se rendre dans certains stades, comme à Dortmund par exemple. Le fait de jouer sur terrain neutre enlèverait cette pression de la part du public et cette communion en cas de succès. Bien évidemment, les spectateurs pourraient se rendre dans les pays en question, mais la finalité n’est pas la même. En effet, la ferveur des Français était bien plus forte à l’Euro, à domicile, qu’à la Coupe du Monde en Russie. L’ambiance n’est clairement pas la même.
De plus, sans les matchs aller-retours, on perd de l’essence de la Ligue des Champions. Tout se joue sur deux matchs. Sans ces doubles confrontations, finis les exploits que l’on appelle remontada. Impossible de revoir des équipes remonter au score, chez elles, devant leur public. Cela perdrait donc à la fois en prestige et en spectacle.
Conserver le Final 8, est-ce vraiment possible ?
Pour pouvoir mettre en place Final 8, il est impératif qu’il ait lieu en fin de saison. Autrement, il serait impossible de l’organiser sur terrain neutre. Cela présente donc d’énormes problèmes logistiques, étant donné que pratiquement chaque année il y a une compétition internationale en fin de saison. Il serait donc impossible d’organiser à la fois le Final 8 et la Coupe du Monde, par exemple. Il serait très étrange et inconcevable de changer sans cesse de format une année sur l’autre.
De plus, avec un seul match par tour, l’UEFA perdrait beaucoup de revenus. Les matchs à élimination directes sont les plus intéressants et les plus suivis. Si vous les réduisiez de moitié, vous perdez 14 matchs. Cela représenterait une perte considérable sur le long terme, au niveau de la billetterie, des droits télés, etc.
Ces deux problèmes nous montrent bel et bien qu’il est pratiquement impossible de revoir ce format un jour, sauf cas extraordinaire comme cette saison. Le Final 8 s’est tout de même montré très intéressant, malgré les critiques qu’il a pu rencontrer avant d’avoir lieu. La prochaine saison de Ligue des Champions devrait alors se disputer sans Final 8, tout comme les suivantes.
Crédit photo à la une : LP/Arnaud Journois