Le président américain, Joe Biden, a annoncé mercredi que les États-Unis soutiennent désormais une levée des brevets sur les vaccins contre le Covid-19. L’Union Européenne se dit elle aussi favorable.
L’annonce de Joe Biden a pris tout le monde par surprise. Le président américain a annoncé qu’il était favorable à une levée temporaire des brevets sur les vaccins contre le Covid-19. En effet, le pays s’était encore opposé, en octobre dernier, à la demande de lever cette protection légale dont bénéficie les laboratoires le temps de la pandémie.
« Il s’agit d’une crise sanitaire mondiale, et les circonstances extraordinaires de la pandémie du Covid-19 appellent à des mesures extraordinaires », a indiqué la représentante américaine au Commerce Katherine Tai, dans un communiqué. « L’administration croit fermement aux protections de la propriété intellectuelle, mais pour mettre fin à cette pandémie, elle soutient la levée de ces protections pour les vaccins contre le Covid-19 », a-t-elle ajouté, précisant que Washington participait « activement » aux négociations menées à l’OMC pour permettre la levée de ces brevets.
Une décision saluée
Ce nouveau soutien a été vivement salué par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et son directeur, Tedros Adhanom Ghebreyesus. Il l’a qualifié de « moment monumental dans la lutte contre le COVID-19 » sur Twitter.
Mais cette décision a aussi été soutenue par les pays du sud et certaines ONG. Tels qu’Oxfam et Médecins sans frontières. Cependant, si cette annonce a été faite, c’est qu’elle fait suite à une grande pression politique aux États-Unis.
En effet, plusieurs personnalités du Parti démocrate demandent depuis plusieurs mois de considérer un soutien à la levée des brevets. Depuis février 2021, Bernie Sanders ou encore Elizabeth Warren expriment leur soutien à un changement de position. De plus, pour de nombreux scientifiques et organisations internationales, il semblait compliqué d’ignorer cette revendication.
L’Union Européenne favorable à une levée des brevets
La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a déclaré jeudi que « l’Union Européenne est prête à discuter de toute proposition qui s’attaquerait à la crise de façon efficace et pragmatique. »
« Nous sommes prêts à discuter de la façon dont la proposition américaine peut permettre d’atteindre cet objectif », a-t-elle indiqué. Par ailleurs, elle a appelé « dans l’immédiat » tous les pays producteurs de vaccins « à autoriser les exportations ».
En France, le président Emmanuel Macron s’est dit favorable à cette initiative. Mais il a estimé que la priorité reposait d’abord sur le partage de doses et le transfert de savoir-faire.
« Je suis tout à fait favorable à ce qu’il y ait en effet cette ouverture sur la propriété intellectuelle », a-t-il déclaré jeudi, lors d’un déplacement dans un centre de vaccination à Paris.
Mais pour le chef de l’Etat, « ce qui rend difficile l’accès aux vaccins (…) c’est aujourd’hui le transfert de technologie et la capacité à produire ».
L’Allemagne s’est également prononcée sur le sujet et serait prête à discuter.