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5 éléments pour comprendre… ce qu’est la « Cancel Culture »

La « cancel culture » n’épargne personne aujourd’hui. Un seul faux pas et les internautes vous tombent dessus, surtout si vous êtes célèbre. Alors, qu’est-ce que la cancel culture, qui prend de plus en plus d’ampleur grâce aux réseaux sociaux ?

Faut-il « annuler » et boycotter ?

La cancel culture, aussi appelée call-out culture, c’est une pratique qui consiste à boycotter une personne pour les propos qu’elle tient ou pour ses agissements, qui peuvent dater de plusieurs années. Ce sont des individus ou des groupes d’activistes qui rapportent sur les réseaux sociaux des propos ou des comportements qu’ils jugent problématiques. Ils peuvent être discriminants pour une communauté, racistes, sexistes… Ces personnes demandent ensuite aux autres d’arrêter de soutenir les auteurs de la cancel culture. Cette dernière provient des Etats-Unis et se développe de plus en plus en France.

Mais cette pratique n’a pas forcément que des effets négatifs. Notamment avec l’affaire Harvey Weinstein et le mouvement #MeToo. Ce dernier a permis de lever le voile sur des sujets jusqu’à présent tabou. Ainsi que d’ouvrir un débat autour des discriminations systémiques qui, auparavant, étaient passées sous silence. Grâce à la cancel culture, des personnalités comme Roman Polanski ont été accusées.

Les célébrités dans le collimateur de la cancel culture

En 2019, J. K. Rowling, la célèbre auteure de Harry Potter, apporte son soutien à Maya Forstater qui affirme que les femmes transgenres sont des hommes et n’ont pas le droit de se considérer comme femme. L’écrivaine est depuis la cible de nombreux messages insultants. Mais également des tweets appelant à se débarrasser de ses livres.

En 2016, Taylor Swift explique ne jamais avoir donné son accord à Kanye West qui la traite de « salope » dans son morceau Famous. Par la suite, Kim Kardashian West la met devant le fait accompli avec un enregistrement privé et en appelle au boycott. Suite à cette histoire, la chanteuse a décidé de quitter les réseaux sociaux pendant un an. « Quand on dit que quelqu’un est boycotté, ce n’est pas une émission de télévision. C’est un être humain » a-t-elle déclaré dans le magazine Vogue. Par ailleurs, 4 ans plus tard, l’enregistrement en question est publié sans montage et donne en réalité raison à Taylor Swift.

Woody Allen, fait aussi partie des victimes de la cancel culture. En effet, sa fille adoptive Dylan l’accuse d’abus sexuels dans les années 1990. Par ailleurs, la maison d’édition Hachette devait publier les Mémoires du réalisateur. Mais elle a finalement renoncé suite aux accusations de sa fille qui ont pris énormément d’ampleur sur les réseaux sociaux. Certains réalisateurs comme Spike Lee s’en sont désolidarisé. Il l’avait d’abord défendu, mais après une vague de haine sur Twitter, il a décidé de faire machine arrière, regrettant ses propos.

Woody Allen GIF | Gfycat

Les œuvres et symboles historiques, victimes du phénomène

Les personnalités publiques ne sont pas les seules à se voir « annuler ». Le best-seller d’Agatha Christie a été contraint de changer de nom. En effet, Les dix petits nègres s’intitule désormais Ils étaient dix. C’est l’arrière-petit-fils de l’auteure qui en a décidé ainsi. Afin que le livre ne soit pas jugé raciste.

Plus récemment, une critique publiée dans un journal local américain a entraîné une vague de réactions sur les réseaux sociaux et dans des médias en France. L’e sujet du débat : la scène finale du film Blanche-Neige et les Sept Nains. Le moment où le prince l’embrasse quand elle est endormie. Donc, sans son consentement.

A lire aussi : La « Cancel Culture » s’attaque au “baiser non consenti” de Blanche Neige

D’un autre côté, des mouvements anti-racistes militent pour déboulonner certaines statues, symboles selon eux d’esclavage ou de la colonisation. Comme celles de Christophe Colomb aux Etats-Unis ou celles de Victor Schoelcher en Martinique et en Guadeloupe.

Des célébrités contre la cancel culture

Aux Etats-Unis, des personnalités alertent sur le phénomène de la cancel culture. En effet, une tribune a été publiée dans le Harper’s Magazine. Signée par 150 intellectuels dont Margaret Atwood, Wynton Marsalys ou encore Noam Chomsky. Ils y dénoncent le risque d’autocensure et d’intolérance envers les opinions divergentes.

En 2019, Barack Obama lui-même s’y était opposé : « Il y a des gens qui pensent que pour changer les choses, il suffit de constamment juger et critiquer les autres », explique l’ancien président. « Si je fais un tweet ou un hashtag sur ce que tu as fait de mal, ou sur le fait que tu as utilisé le mauvais mot ou le mauvais verbe, alors après je peux me détendre et être fier de moi. Parce que je suis super “woke” . Parce que je t’ai montré du doigt. Mais ce n’est pas vraiment de l’activisme. Ce n’est pas comme ça qu’on fait changer les choses », explique-t-il.

Une pratique controversée

Les militants ont trouvé dans la cancel culture une solution pour dénoncer facilement des discriminations sur les réseaux sociaux. Jugeant la loi et la justice trop laxiste quant à ces agissements problématiques. Cependant, il en découle des dérives que les détracteurs de la cancel culture essaient de mettre en garde. En effet, ils alertent sur les accusations sans preuves, sur le non-respect de la présomption d’innocence et les vagues de cyberharcèlement contre les personnes jugées fautives.

France 2 proposera le 10 juin prochain une émission dédiée à la Cancel culture dans Complément d’enquête :
« Cancel culture », minorités : qui sont les nouveaux censeurs ?

A lire aussi : 5 éléments pour comprendre … Les vrais Ed et Lorraine Warren de la saga Conjuring

Source : Lumni

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