Une vive polémique a éclaté en Angleterre ce mercredi 9 juin à la suite de la décision de certains élèves de l’université d’Oxford de décrocher un portrait de la reine Elizabeth II. Selon eux, elle serait synonyme du passé colonialiste de la Grande-Bretagne.
Après les statues déboulonnées, les portraits décrochés. Une association d’étudiants du Magdalen College, l’un des plus prestigieux collèges de l’université d’Oxford, a voté le retrait d’un portrait de la reine d’Angleterre Elizabeth II. Dix personnes ont voté pour retirer le portrait, deux s’y sont opposés et cinq se sont abstenus.
“Pour certains étudiants, les représentations de la monarque et de la monarchie britannique représentent l’histoire coloniale récente”
Citation du compte rendu de l’Assemblée Générale de la Middle Common Room du Magdalen College
Le président de la Middle Common Room, d’où le portrait a été retiré, Matthew Katzman, a assuré au site Mail Online que ce choix avait été pris “après une discussion sur le but d’un tel espace”. Selon lui “il a été décidé que la salle devrait être un lieu accueillant et neutre pour tous les membres”.
Une polémique qui enfle
Cette affaire, révélée par le journal The Times, a pris de grandes dimensions en Angleterre. De nombreux journaux, notamment les journaux conservateurs, se sont indignés de cette nouvelle. Le quotidien conservateur The Daily Express a même titré “How dare they !” (Comment osent-ils !). Selon certains comme The Telegraph, cette affaire refléterait la cancel culture (culture de l’annulation), dont Elizabeth II ferait les frais. Cette pratique vise à boycotter une personne ou un groupe dans son entièreté suite à un comportement jugé problématique.
Le secrétaire d’Etat à l’Éducation, et membre du parti conservateur, s’est lui-même offusqué d’une telle démarche. Selon lui, la reine est un symbole “de ce que le Royaume-Uni a de meilleur”.
Le soutien de la directrice
Malgré la polémique, Dinah Rose, la présidente du Magdalen College, a soutenu ses élèves. Pour elle, bien qu’ils ne soient pas représentatifs du collège en lui-même, les étudiants ont le droit à “l’autonomie”, à la “liberté d’expression et au débat politique”. Elle a ajouté sur Twitter: “Être étudiant, ce n’est pas seulement étudier. C’est explorer les idées, en débattre. C’est, parfois, provoquer les anciennes générations. Remarquez qu’en ce moment, ce n’est pas très difficile.”. Elle assure que le portrait de la monarque Elizabeth II est en sécurité et qu’il peut être remis si les élèves le décident.