Le talentueux écrivain Mohamed Mbougar Sarr a été récompensé par le Prix Goncourt. C’est une véritable consécration pour le Sénégal.
Cette année, le prix Goncourt a été attribué à l’écrivain sénégalais francophone de 31 ans, Mohamed Mbougar Sarr. Grâce à son livre » La plus secrète mémoire des hommes » sorti cette année, le sénégalais remporte le prix littéraire français le plus prestigieux. Une très belle reconnaissance pour la culture et la littérature de son pays. Qui est cet auteur rempli de talents ?
Un prodige depuis son plus jeune âge
Déjà, le jeune Mohamed MBougar Sarr s’était fait remarquer lors de sa scolarité. Avant d’être écrivain, le sénégalais a étudié au prytanée militaire de Saint-Louis-du-Sénégal puis en France en classes préparatoires et enfin à l’Ecole des hautes études en sciences sociales. Comme l’explique l’auteur et metteur en scène Pape Faye lors de la remise des prix, » il avait remporté dans le cadre du concours général le premier prix de philosophie, d’histoire-géographie… Très tôt, il a été décoré et élevé au grade de chevalier national de l’ordre du mérite par le président de la République « .
Progressivement, le jeune sénégalais se concentrera au maximum sur la littérature et il interrompra finalement sa thèse.
Un nouveau style d’écriture
L’écriture de Mohamed Mbougar Sarr a véritablement séduit le jury du Goncourt pour les sujets qu’elle aborde mais aussi pour son aspect très poétique.
» Que ce soit le pouvoir, que ce soit la religion, que ce soit l’homosexualité.. C’est quelqu’un qui aborde tout ces sujets avec beaucoup d’aisance. «
Alioune Badara Bèye, président de l’Association des écrivains du Sénégal
Dans ses romans, Mohamed Mbougar Sarr n’hésite pas à traiter des sujets délicats qui cristallisent parfois certaines tensions, des sujets abordés avec une plume somptueuse et particulièrement captivante.
C’est donc grâce à l’ouvrage » la plus secrète mémoire des hommes » que le sénégalais a été sacré. Un livre qui s’intéresse à Diégane Latyr Faye, un écrivain également sénégalais qui découvre à Paris le livre » 1938 : Le labyrinthe de l’inhumain « . Emerveillé par son auteur qui semble avoir disparu, Diégane va se lancer dans une véritable quête pour retrouver la trace de ce mystérieux écrivain.
Un amour profond pour la littérature
Que l’on s’intéresse ou non à la littérature, entendre Mohamed Mbougar Sarr en parler s’avère toujours intéressant et extrêmement enrichissant. Comme il l’explique à Léa Salamé sur France Inter, l’écrivain sénégalais se plaît à » idéaliser l’espace littéraire comme espace de discussion le plus fécond « .
» A partir du moment où l’on est dans un livre, s’effacent tous les préjugés et a priori. Le roman vous met toujours en face de vous-même. «
Mohamed Mbougar Sarr sur France Inter
Mohamed Mbougar Sarr accorde une importance essentielle à la littérature et exprime une vision très intéressante de son art, comme il l’explique au journal Midi Libre : » Un de mes propos est d’effacer cette distance qui existe entre la littérature et la vie, ou du moins de la réduire pour montrer que s’engager dans une vie littéraire, c’est s’engager pleinement dans la vie. «
» Ecrire, cela exige d’aller au bout de soi «
Mohamed Mbougar Sarr pour le journal Midi Libre
Par ailleurs, l’écrivain s’est aussi exprimé devant Augustin Trapenard sur France Inter, dans l’émission Boomerang, où il décrivait la littérature comme » un théâtre de passion, de combat, de lutte, d’amour et d’émotions extrêmement fortes « . Selon lui, » la littérature n’est pas à côté de la vie mais à l’intérieur de la vie même, elle est sa veine la plus centrale « . Dans ses livres comme dans la vraie vie, l’auteur sénégalais s’exprime toujours d’une manière très poétique.
Néanmoins, si le sénégalais place la littérature au centre de la vie, il reconnaît que cet art est actuellement un peu dévalorisé : » Etre écrivain aujourd’hui, c’est être à la fois magnifique et absolument misérable. La lecture garde encore un prestige, mais je ne suis pas certain qu’elle ait toujours une valeur importante. » Selon lui, il y aurait de moins en moins d’adeptes de la lecture et de la littérature dans la société.